Nous n’en attendions rien, et nous avons quand même été déçus. Un State of Play de Playstation expédié à la vitesse de l’éclair, qui aura enchaîné trailers sur trailers en nous laissant un goût de facilement oubliable sur le bout de la langue. Doit-on y voir un aveu d’impuissance passager de Sony, ou plus simplement une communication (encore une fois) maladroite ?
La hype, c’est tout un art. On impressionne tout d’abord, avec une grosse cartouche ayant pour but de marquer son territoire, puis on essaie de charmer tout du long avec des titres secondaires bien inspirés pour finir en beauté avec une annonce ultime. Un mode opératoire laissé de côté par Sony qui a préféré nous envoyer du tout et surtout du rien sans aucune trame dans un State of Play plutôt brouillon.
Ghostwire Tokyo par exemple, l’exclusivité console PlayStation dont la sortie est imminente (25 mars 2022), aurait pu faire office de levée de rideau. Au lieu de ça, le prochain titre de Shinji Mikami se retrouve finalement présenté en plein milieu comme un jeu développé par deux tondus dans un garage, laissant un peu exsangue quant à l’importance que le titre revêt pour la PlayStation 5. Même son de cloche pour Forspoken, belle surprise d’un Square Enix décidément bien actif, qui n’a pas été correctement mis en avant (peut-être dû au report ?).
Cela paraît peut-être sévère, mais quand on n’a pas grand-chose à présenter, il faut au moins faire l’effort de l’emballer correctement. Et puis, surtout, quid de l’objectif du constructeur japonais ici ? Montrer qu’il n’est pas mort ? Un constat amer, à la fois sur la forme comme cité plus haut, mais aussi sur le fond avec finalement peu de vraies nouveautés d’ampleur. Dommage en termes de timing, car Horizon étant sorti et God of War acté, il y avait de la place pour un nouvel entrant de poids. Nous avons donc eu une avalanche de jeux à budget plus réduit, s’adressant plus à un public de niche qui auront sans doute trouvé un peu à manger et à boire pour la soirée.
Car oui, il y a quand même eu quelques titres qui parleront à des communautés bien précises, comme les annonces du prochain jeu Gundam, ou du prochain tactical RPG signé Square Enix. Après, pouvons-nous réellement tirer sur une ambulance déjà bien affectée par la pandémie ? Car c’est bien un facteur que nous devons garder en tête aujourd’hui, et qui, s’il n’excuse pas les communications à l’arrache, nous oblige à un peu d’indulgence avec les annonces des différents éditeurs.