Quelques jours après la vague de licenciements massifs dénoncée comme une répression syndicale par l’IWGB, deux annonces ont encore fait du bruit autour de Rockstar Games. D’un côté, le report de Grand Theft Auto VI, désormais repoussé au 19 novembre 2026. De l’autre, la publication sur le forum officiel du studio d’un message signé par un employé anonyme, dont l’identité aurait été confirmée par le staff du forum, et qui dénonce les pratiques du studio.
Le message décrit, de l’intérieur, un processus méthodique et brutal : plus de trente salarié·es convoqué·es par surprise, renvoyé·es pour faute grave en quelques minutes, sans droit à l’assistance syndicale prévue par les lois du Royaume-Uni. D’autres, à distance, auraient simplement reçu un appel de moins de deux minutes avant d’être coupé·es.
Les faits décrits recoupent les accusations du syndicat britannique : une purge ciblée, visant des membres actifs du groupe d’organisation syndicale interne. Le canal Discord incriminé par Rockstar n’aurait jamais diffusé de données sensibles, et il servait, selon son auteur, à discuter de conditions de travail, de salaires et du retour imposé en présentiel.
La peur dans les murs
Ce témoignage interne contredit frontalement la version de Rockstar et de Take-Two Interactive, selon laquelle les licencié·es auraient partagé du contenu confidentiel lié à GTA VI. D’après l’employé, aucune mention du jeu n’a jamais circulé sur ce canal privé, réservé aux salarié·es et aux représentants syndicaux. Le seul sujet sensible qui s’y discutait concernait les conditions de travail et la montée du crunch à mesure que la sortie du jeu approchait.
Le détail qui change tout, c’est le timing. Quelques jours avant la vague de licenciements, le collectif de l’IWGB venait d’atteindre le seuil légal de 10 % d’employé·es syndiqué·es, permettant d’exiger une reconnaissance syndicale et d’ouvrir des négociations collectives. Une coïncidence un peu trop commode pour être crédible. Les licenciements auraient donc visé, en priorité, les membres du comité organisateur.
L’IWGB a organisé un rassemblement devant les bureaux londoniens de Take-Two, où les déclarations de salarié·es licencié·es ont été lues à voix haute. D’autres manifestations sont prévues à Édimbourg, devant les locaux de Rockstar North. Notons que le mouvement prend de l’ampleur : le syndicat des acteurs SAG-AFTRA et l’organisation UTAW ont publiquement apporté leur soutien aux employé·es remercié·es, exigeant leur réintégration.
? BREAKING:
Protests outside of Take-Two’s London office following Rockstar Games firing around 40 workers
? IWGB pic.twitter.com/jgV7uCkxSV
— GTA News ? RockstarINTEL.com (@GTAonlineNews) November 6, 2025
Celles et ceux qui restent chez Rockstar Games décrivent un quotidien empreint de terreur et d’insécurité, fait de silences et de regards fuyants. Même un échange à la machine à café devient risqué, un simple mot de soutien peut valoir suspicion.
À l’extérieur, des collègues manifestent pour leur réintégration, mais à l’intérieur, rares sont ceux qui osent même leur adresser un signe, de crainte d’être associés à la cause. Le moral est au plus bas, vidé de toute excitation à l’idée de la sortie de GTA VI, encore une fois repoussée.

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