L’écologie est depuis le début des années 2000 un sujet de société majeur. Alors que certains continuent d’ignorer les alertes des scientifiques sur les dangers de maintenir notre niveau de consommation énergétique actuel, d’autres se penchent sur une manière de sensibiliser le plus grand nombre sur les efforts que chacun doit fournir pour peut-être inverser la tendance. Don’t Look Up avait par exemple tenté de présenter ce souci de sensibilisation sous un angle plus concret et dramatique afin de faire ressortir le ridicule de la situation.
Le milieu du jeu vidéo n’est pas étranger à ces problématiques, et elles constituent d’ailleurs un des principaux arguments présentés lorsque des jeux exclusivement en ligne sont mis hors tension. Les serveurs sont un gouffre à électricité, mais ils sont loin de représenter les seules dépenses énergétiques de la durée de vie d’un jeu, et il peut rapidement devenir difficile de dresser un bilan pour savoir comment agir.
C’est là que la SGA (Sustainable Games Alliance) intervient. Cette association à but non lucratif d’acteurs du jeu vidéo et de chercheurs formée en 2024 propose le SGS pour Sustainable Games Standard, un système collectant et analysant l’empreinte écologique de chaque étape de conception d’un jeu, de son développement et sa communication, à sa publication et son maintien sur des serveurs.
Un nid de données pour évoluer
Cette initiative vient de la volonté de rendre plus claires les émissions de gaz à effet de serre entre autres, afin de rendre les jeux plus durables et respectueux de l’environnement. Ainsi le SGS présente des données et des axes d’amélioration permettant notamment d’optimiser les coûts, l’empreinte carbone du développement, et d’améliorer la durée de vie du jeu. Une volonté tout à fait louable et accessible à tous, puisqu’il est proposé gratuitement, association à but non lucratif oblige.
« Le SGS est pensé pour permettre à toute l’industrie d’activement faire des jeux vidéo la forme de divertissement la plus durable. »
D’après la SGA, le SGS est adapté à tout type de jeux, qu’il soit un AAA développé par une grosse entreprise ou un jeu indépendant réalisé par une petite équipe. Cette standardisation vient du fait que le but est de permettre aux entreprises de se conformer aux lois environnementales européennes principalement, mais aussi américaines.
Les jeux doivent tous rentrer dans le cadre fixé par celles-ci et la conformité des entreprises vis-à-vis de ce cadre doit être consultable. L’une des principales directives ayant motivées la création du SGS, entrée en vigueur en janvier 2023, ne prévoit une obligation de conformité qu’à partir de 2025 pour les très grosses entreprises, puis cette obligation s’étale au fil des ans par décroissance de la taille des entreprises concernées. Ce système permettrait donc aux entreprises d’acquérir leur conformité afin de pouvoir rendre leurs comptes à la loi.
Sur le papier, cet outil est une bénédiction pour faire évoluer l’industrie vers des modes de fonctionnements plus durables. Cependant, tout passe par la coopération de tous, mais surtout des géants du milieu. La conformité à des lois environnementales est rarement la priorité des entreprises, le profit l’est bien plus. La carotte de diminuer les coûts grâce au SGS pourrait suffire à pousser les entreprises à coopérer, ça et la crainte d’amendes.
Jeu vidéo et environnement, une enquête de l’ADEME
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