La technologie de la blockchain est développée depuis les années 90. Cependant, elle a brutalement gagné en popularité dans les années 2010 avec l’essor des cryptomonnaies, puis dans les années 2020 avec celui des NFT. C’est à ce moment que l’industrie du jeu vidéo s’est plus largement intéressée à elle, et que beaucoup d’éditeurs se sont jetés sur cet effet de mode, non sans certains remous dans l’opinion publique. Certains déchantent aujourd’hui, comme c’est le cas de SEGA qui a annoncé prendre ses distances avec la technologie de la blockchain.
La blockchain est couramment utilisée dans des titres play-to-earn permettant d’engranger des cryptomonnaies en jouant. Cependant, comme vient de le faire remarquer Shuji Utsumi, co-directeur des opérations chez SEGA, dans une interview chez Bloomberg, ces jeux se révèlent généralement « ennuyeux ». Il ajoute :
« Quel est l’intérêt si les jeux ne sont pas amusants ? »
Ce n’est cependant pas le seul reproche qui est fait aux projets qui utilisent la technologie de la blockchain. Nombreux sont ceux qui s’inquiètent de son impact écologique, la blockchain requérant beaucoup de puissance de calcul (et donc d’électricité) pour fonctionner, tandis que la spéculation autour des cryptomonnaies et des NFT a entraîné une surenchère dans ce domaine, au point de causer des pannes d’électricité dans certaines parties du monde. Ainsi, lorsque SEGA avait annoncé en 2021 vouloir se lancer dans l’arène des NFT, les réactions avaient été plus que mitigées.
En outre, avec le crash des cryptomonnaies et l’explosion de la bulle des NFT, le terme blockchain n’a plus très bonne presse. D’ailleurs, il paraît presque désuet maintenant que la presse technologique s’est trouvée une nouvelle marotte avec la montée en puissance de l’intelligence artificielle (qui suscite à son tour ses propres débats éthiques). Le moment semble donc tout trouvé pour abandonner le navire, et dans ce contexte les déclarations de Shuji Utsumi surprennent peu.
SEGA se montre ainsi plus frileux concernant l’utilisation de la blockchain, mais n’en fait pas un tabou complet pour autant. Plutôt, la société semble avoir décidé d’adopter une attitude plus attentiste. Au sujet de son plan quinquennal « super game » qui vise à publier une série jeux en ligne AAA, et qui était présumé s’appuyer sur le Web3 (une version décentralisée d’internet s’appuyant sur la technologie de la blockchain), Shuji Utsumi a ainsi déclaré :
« Nous allons voir si cette technologie prend vraiment son essor dans cette industrie, en fin de compte. »
Il précise également que des projets NFT avec des partenaires tiers pourront continuer à exister autour de franchises mineures telles que Three Kingdoms et Virtua Fighter. En revanche, il n’est pas question de faire de même avec les titres emblématiques de SEGA, comme Sonic ou Yakuza, afin de ne pas les dévaluer. Pour l’éditeur, il semble donc s’agir de ne pas trop se mouiller en attendant de voir comment le vent va tourner.
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