Si les performances (supposées) de la PlayStation 5 Pro font débat, un autre de ses aspects fait parler : l’absence (nativement) de lecteur optique. La prochaine console de Sony fait donc le choix du tout dématérialisé, et certains y voient un signe avant-coureur de ce vers quoi le marché se dirige.
Un avenir sans disque ?
Il faut alors prendre un peu de recul. Certes, la PS5 Pro fait l’actualité (ce n’est pas tous les jours qu’on a l’annonce d’une nouvelle machine), mais cette absence de lecteur est peut-être un petit peu surinterprétée… Si elle n’avait pas été très bien accueillie, la Xbox One S All Digital fut, déjà dès 2019, la première console de salon sans lecteur de disque.
Depuis, les consoles Xbox suivantes ont-elles aussi été déclinées en version dépourvue de lecteur optique : la Xbox Series S, d’abord, et bientôt une Xbox Series X All Digital (prévue pour le mois prochain). La PlayStation 5 elle-même est vendue depuis sa sortie dans deux versions : avec, ou sans lecteur de disque.
Est-ce que la présence sur le marché de ces modèles a entraîné la disparition de la distribution physique de jeux ? Pas exactement. Néanmoins, ne nions pas non plus la réalité des faits : le dématérialisé progresse. Disparu sur PC depuis un moment déjà, évidemment absent de l’économie du mobile (qui domine l’industrie, générant 50% des revenus du secteur), le format physique est devenu minoritaire, même s’il s’accroche sur console. Il représenterait ainsi 35% des revenus software sur consoles en France, d’après le dernier rapport du SELL (ce qui ne signifie pas forcément que 2 jeux sur 3 sont vendus au format dématérialisé, puisque les microtransaction et achats in-game sont compris dans les 65% de revenus qui se passent du physique).
Des revenus bien matérialisés
Au-delà des éventuelles batailles de chiffres, on est bien obligé de reconnaître que le jeu en boîte est désormais minoritaire, et que cette situation n’a pas attendue la PS5 Pro pour survenir ! Les éditeurs seront les premiers à bénéficier de cette transformation de la distribution, pouvant potentiellement se passer des intermédiaires, évitant des coûts d’impression, de stockage (physique) et de transport, mais aussi étouffant le marché de l’occasion, une manne qui leur échappait jusqu’alors.
Pas étonnant donc, que Sony pousse vers le dématérialisé avec sa prochaine console… Surtout quand on sait que les grosses sorties, qui sont la marque de fabrique PlayStation, sont régulièrement vendues 20 ou 30% moins chères en grande surface (au moment où nous rédigeons cet article, Astro Bot est proposé en boîte à 53,49€ en grandes surfaces quand dans le même temps, il est vendu 69,99€ en version dématérialisée sur le PS Store).
Cependant, ce n’est peut-être pas là qu’est la réelle motivation quant à la proposition de Sony, une motivation qui ne serait pas non plus de pousser l’industrie vers une dématérialisation totale (la boite de jeu sous le sapin doit encore représenter une part non négligeable des ventes). Surtout que la console n’est pas tout à fait une machine « all digital » : celle-ci peut accueillir un lecteur optionnel, vendu 120€.
La console étant vendue, on le rappelle, pas moins de 800€, avec le support vertical vendu lui 30€ (il n’y a pas de petit profit…), on approche dangereusement, pour l’équipement complet, de la barre psychologique des 1 000€. Il est ainsi probable que vendre la console en kit permette simplement au fabricant de proposer la console à un prix plus acceptable, le plus éloigné possible d’une somme repoussoir à quatre chiffres. Un prix « contenu » qui fait pourtant déjà couler beaucoup d’encre !
PS5 Pro – Alan Wake 2 remet en question les performances de la console
Riku
Déjà la fin de la 9ème génération (PS5, Xbox Series) ?
n1co_m
Indiana Jones, Doom, Sea of Thieves… – Le futur d’Xbox est-il sur Playstation ?
n1co_m