En plus de la crise sanitaire, une épidémie de culture toxique semble se répandre au sein de l’industrie du jeu vidéo, touchant bon nombre d’acteurs tels que Sony Entertainment ou Activision-Blizzard devenue la référence en termes de scandale de ce genre. Toutefois, ces comportements néfastes semblent également exister dans certains studios que l’on n’aurait pas pu soupçonner comme Moon Studios. Nous connaissons tous les jeux Ori pour leur poésie, leurs OST incroyables et leur direction artistique sublime. C’est notamment grâce à ces deux jeux, Ori and the Blind Forest et Ori and the Will of the Wisps, que Moon Studios a pu développer une solide réputation.
Même si l’on dit souvent que nos valeurs se reflètent dans notre travail, visiblement, ce n’est pas le cas des deux fondateurs du studio, Thomas Mahler et Gennadiy Korol dont le comportement et les méthodes de management toxiques ont été dévoilés dans une enquête menée par VentureBeat auprès d’une partie des équipes.
Selon ce rapport, l’environnement de travail serait particulièrement oppressant avec une récurrence de propos racistes, sexistes, homophobes et antisémites. Mahler et Korol seraient apparemment reconnus pour leur manque de professionnalisme, en ayant des comportements et des propos particulièrement toxiques en ligne. Les consignes qu’ils donnent seraient souvent peu claires, voire même contradictoires, aggravant encore davantage le phénomène du crunch.
La culture de l’intimidation régnerait au sein de l’entreprise. Les deux fondateurs humilieraient des salariés en critiquant méchamment leurs efforts devant toute l’équipe, poussant les individus à fuir l’entreprise.
« Je pense qu’ils sont particulièrement toxiques. Je me suis définitivement épuisé au point que je pense que j’envisagerais un cheminement de carrière différent parce que c’était tellement horrible. »
Cette culture oppressante serait la conséquence directe de l’organisation plutôt particulière du studio depuis sa création. En effet, depuis 2010, Moon Studios est composé d’employés situés partout dans le monde et repose donc essentiellement sur le télétravail. Si l’on rajoute à cela une organisation d’entreprise horizontale et une culture soi-disant « anti-entreprise » où chacun serait libre de s’exprimer « sans filtre », on obtient un mélange pour le moins compliqué.
Avec le télétravail, l’essentiel des échanges et des relations se fait en distance de manière beaucoup trop décomplexée du fait de cette culture « anti-entreprise » pas du tout adapté lorsqu’une entreprise compte autant d’employés. Ça marche pour les start-ups, mais pas pour les conséquentes structures de jeux vidéo. À cette communication toxique s’ajoute la complexité de travailler avec des gens situés dans le monde entier à cause de nombreux facteurs, le plus évident étant le décalage horaire, mais également un turnover de gens lassés de l’environnement de travail. Cependant, les fondateurs parviennent facilement à recruter grâce à la bonne image publique du studio.
Les fondateurs ont réagi sans pour autant clairement démentir en expliquant qu’ils ne pensaient pas que les réponses étaient représentatives des plus de 80 membres de l’équipe ni qu’elles étaient représentatives des expériences d’anciens collaborateurs.
« La façon dont cet article pourrait dépeindre les choses semble injuste. Ça ne veut pas dire que nous sommes parfaits. Mais ça ne veut pas dire que nous ne pouvons pas nous améliorer ou que nous ne devrions pas nous améliorer. »
Des propos qui rappellent ceux que Riot Games avait tenus. Face à des accusations de harcèlement sexuel, l’entreprise avait présenté une stratégie pour construire un « meilleur Riot ». Cela n’empêche pas certaines entreprises, comme Ubisoft, de faire la sourde oreille face aux problématiques de leurs employés, en le payant parfois très cher.
Test Ori and the Will of Wisps – Ori…make ?
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