Magic Leap veut aller plus loin que la « simple » réalité augmentée !
La semaine dernière sur LightninGamer, nous évoquions l’intérêt croissant que portait Google à la VR. Cette semaine, focus sur l’une des start-up les plus financées actuellement : Magic Leap, et pour laquelle Google a justement trouvé judicieux d’investir, en octobre 2014, quelques petits millions de dollars, 542 pour être précis. Mais depuis, le géant du net n’est plus le seul sur l’affaire, d’autres grandes entreprises telles que Qualcomm Ventures (le numéro un des processeurs pour smartphone), Warner Brothers, ou encore Fidelity soutiennent l’entreprise à coup de centaines de millions. Et ce n’est pas encore tout, puisqu’il y a quelques jours le Wall Street Journal annonçait une nouvelle levée de fonds record de 792 millions de dollars, grâce au géant du e-commerce chinois, Alibaba (qui devient au passage le principal investisseur). Bref, voilà qu’aujourd’hui Magic Leap est valorisée à hauteur de… 4,5 milliards de dollars. Rien que ça !
Mais alors, pourquoi de tels investissements, alors même que la société n’a encore dévoilé aucun prototype ? Et bien, si Magic Leap a fait de l’œil à tous ces géants du net et de la hi-tech c’est avant tout parce qu’elle souhaite sortir du lot, (Quoi ? C’est tout ?? Mais non…) et travaille depuis plus de 5 ans sur une toute nouvelle technologie de réalité augmentée ++, aussi qualifiée de « réalité mixée » ou « réalité cinématique ». Cette fameuse technologie nommée « Digital Lightfield » que ses concepteurs qualifient de « biomimétique », s’affirme désormais comme l’anti-HoloLens ou l’anti-Google Glass et promet de franchir un nouveau cap en matière d’interface homme/machine. Rony Abovitz, le fondateur et PDG de Magic Leap, n’en doute pas une seule seconde et l’a bien fait comprendre lors d’une interview accordée à Business Insider :
« L’expérience sera très différente de celle des lunettes HoloLens de Microsoft et Glass de Google. L’univers virtuel que propose Magic Leap sera capable de générer des sensations, d’avoir même l’impression de ressentir la présence d’un objet virtuel situé à nos côtés. Des produits sans atomes mais qui vivront en harmonie avec nous. »
Abovitz a également ajouté que Magic Leap (qui compte aujourd’hui 500 employés) avait besoin de cet argent pour « accélérer la fabrication et la phase de lancement de son produit ». Voilà qui laisse supposer une commercialisation plus ou moins imminente.
Aucune information supplémentaire n’a filtré, mais la start-up basée en Floride a néanmoins déposé plus de 150 demandes de brevets auprès du bureau américain des brevets et des marques. Ces derniers livrent d’ailleurs quelques indices. D’après les dessins et schémas présents dans ces documents, l’équipement de composerait d’un casque ou des lunettes, reliés à un boîtier portable équivalent à un mini-ordinateur qui renferme l’électronique et l’alimentation nécessaires. Ce qui expliquerait le niveau de performance graphique du système qui reposerait sur une configuration matérielle bien plus solide que les équipements type HoloLens intégrant les composants directement dans le casque.
Le dispositif de projection quant à lui, afficherait une multitude d’images devant chaque œil grâce deux projecteurs miniatures qui envoient le signal sur des lentilles transparentes, lesquelles le réfléchissent directement sur la rétine. En parallèle, une caméra infrarouge similaire au Kinect de Microsoft se chargerait de modéliser l’espace pour que les objets virtuels soient parfaitement intégrés au monde réel. Aussi, d’après la description qu’en fait la Technology Review du MIT, le système de diffusion de Magic Leap prendrait en compte la lumière ambiante, pour que notre cortex visuel ne discerne pas la différence entre les objets virtuels et réels. Pas bête du tout !
Certaines demandes de brevets déposées, suggèrent également que le dispositif pourrait reposer sur une plateforme de cloud computing. L’objectif de cette technologie est de générer une partie du traitement de l’information pour servir des applications spécifiques. Ainsi, Magic Leap saura par exemple reconnaître des actions et des objets pour diffuser des publicités contextuelles (Adblock au secours !). Et cela pourrait aller encore plus loin ! Cette technologie novatrice pourrait même détecter l’état émotionnel de l’utilisateur en se servant de reconnaissance faciale et d’intelligence artificielle afin d’adapter l’affichage en conséquence.
L’utilisation du conditionnel est de mise ici, puisque les demandes de brevet ne signifient en aucun cas que ce qui est décrit verra forcément le jour. Quoi qu’il en soit, si la technologie de Magic Leap se montre aussi convaincante que dans les démonstrations, nulle doute qu’elle ouvrira de nouvelles perspectives en matière d’interaction avec le virtuel, que ce soit dans le domaine du jeu vidéo, le domaine professionnel ou pourquoi pas, dans la vie de tous les jours !