Faut-il réellement revenir sur l’historique de feu Infogrames, l’un des plus grands et renommés éditeurs français des années 90 ? Peut-être bien que oui, au moins pour que les plus jeunes se rendent compte de ce que représentait le studio dans le paysage vidéoludique mondial. Alors, si on vous dit Tintin au Tibet, Alone in the Dark, Les Schtroumpfs ou encore Lucky Luke et Astérix, est-ce que cela vous parle ? Probablement, au moins de nom, et parce que certains de ces jeux sont aussi très connus aujourd’hui pour leur difficulté élevée. Certains vidéastes, comme Le Joueur du Grenier, les ont même tournés en dérision.
Mais au-delà de cela, Infogrames, c’est avant tout un réel savoir-faire français qui donna naissance ou porta des projets ayant marqué l’histoire de notre média. Parce que l’on parle aussi là de jeux comme Heart of Darkness, des licences Driver, Desperados ou V-Rally, et aussi de l’édition d’un certain Civilization III, jugé par beaucoup comme étant encore aujourd’hui l’un, si ce n’est le meilleur opus de la franchise. Il y a donc du très bon et forcément des choses qui le sont beaucoup moins, mais il faut rendre à César ce qui appartient à César : Infogrames fut un très grand éditeur et l’une des plus grandes fiertés du jeu vidéo français pendant près de vingt ans.
Malheureusement, l’entreprise, fondée en 1983 par Bruno Bonell dans la ville de Lyon, a connu de réels problèmes financiers et en 2003, Infogrames a vu son nom associé à celui d’Atari après le rachat de Hasbro Interactive. Et ce qui devait être une aubaine, vu que la marque Atari était censée ouvrir en grand les portes du marché américain au géant français, fit finalement l’effet d’un gros pétard mouillé et la marque disparut définitivement en 2009 (deux ans après le départ forcé de Bonell) pour devenir Atari SA et fut même placée en cessation des paiements en janvier 2013. Depuis décembre 2013 et la sa sortie de la faillite, la firme tente de sortir la tête de l’eau et essaie de redevenir un acteur important du jeu vidéo.
On pourrait écrire un livre sur l’histoire d’Infogrames, une histoire forte qui à elle seule témoigne de la montée en puissance du jeu vidéo entre les années 80 et le début des années 2000. Des rachats en pagaille, des projets audacieux, ainsi que des problèmes financiers qui vinrent plomber toutes les ambitions de gestionnaires et d’actionnaires qui se pensaient probablement trop en sécurité, se voyant trop beaux dans un secteur de plus en plus compétitif. Si le sujet vous intéresse, vous trouverez de nombreux articles, d’ailleurs nous ne pouvons que vous conseiller dans un premier temps l’article du Monde qui retraçait en partie l’histoire de l’entreprise française.
Mais la nuit dernière, Atari a annoncé en catimini via un communiqué qu’Infogrames allait renaître de ses cendres sous la forme d’un label d’édition. Le retour du logo imageant un tatou (cette fois-ci bleu) est aussi acté et ce label aura pour destinée d’éditer tous les jeux qui ne le seront pas directement par la maison-mère.
Et cela a déjà commencé, puisque la première acquisition de la marque n’est autre que celle de la licence Totally Reliable Delivery Service détenue jusqu’à présent par tinyBuild LLC. et qui fut plutôt une bonne surprise à sa sortie en 2019, surfant sur le succès d’Overcooked. Un premier move intéressant qui laisse entrevoir une future politique axée sur le jeu vidéo à destination du plus grand nombre et peut-être à forte composante multijoueur. Alors, on ne sait de quoi l’avenir sera fait, mais il faut dire que cette nouvelle nous a donné le sourire.
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