Après quelques jours de rumeurs évoquant le retour de la Dreamcast ou une association SEGA-Microsoft pour essayer de vendre des Xbox au Japon, après que les pistes ont été brouillées par l’annonce venue de nulle part d’une Game Gear Micro participant à célébrer les 60 ans de la firme (et sold out dès le premier jour des précommandes malgré une circonspection générale sur les réseaux sociaux), nous avons enfin le fin mot de la révolution SEGA promise par le magazine Famitsu : le Fog Gaming.
Alors oui, le terme Fog Gaming évoque très fortement le cloud gaming, qui se fait doucement sa place (mais pas si facilement, comme le montrent les turpitudes que connaissent Stadia ou GeForce Now…). Et en effet, il sera bien question de distancier le matériel et les jeux. Mais pas que. Concrètement, SEGA voudrait utiliser les salles d’arcade comme des data centers. Les CPU et GPU des machines de jeux seraient mis à contribution pour jouer à distance, façon cloud gaming, quand les bornes ne tourneraient pas, pendant les heures de fermeture, par exemple, ou lors de moments creux.
Les avantages de ce système sont multiples. D’abord, cela offrirait de nouvelles opportunités de business aux salles d’arcade qui, en plus de leur offre de divertissement, loueraient leur puissance de calcul à des tiers (et non pas forcément l’accès à leurs jeux à distance).
SEGA évoque aussi la possibilité de jouer sans passer par les salles, en précisant – probablement pour ne pas froisser les gérants de ces commerces – que ce genre de service ne serait offert qu’aux heures de fermeture. Néanmoins, on doute de l’intérêt de la chose. Un Club SEGA, ce n’est pas que des bornes « à la papa », avec un stick et six boutons. Sans même parler des UFO Catchers et des étages de Photomatons réservés aux filles, les jeux les plus populaires nécessitent des équipements particuliers : difficile en effet d’importer les expériences Dance Dance Revolution, Maimai, ou Taiko No Tatsujin dans le salon sans leurs contrôleurs dédiés. Et il faut aussi évoquer les jeux impliquant des cartes à collectionner ou les jeux de simulation de tiercé (si, si !).
Mais surtout, la « révolution » technologique promise par la solution de SEGA, c’est la quasi-disparition du lag lors de sessions de jeu en ligne. Dans la grande majorité des cas, les problèmes de lag sont dus à la distance trop importante entre le serveur et le joueur. Or, les salles d’arcade quadrillant tout le pays, le Fog Gaming permettrait de rapprocher joueurs et matériel, et ainsi d’éliminer les ralentissements. D’où le terme fog (brouillard), plus proche de nous que le cloud (nuage). Malin.
SEGA évoque avec sa technologie une latence inférieure à 1 milliseconde ! Pour se rendre compte de la performance, il faut savoir que la latence de Stadia mesurée par différents confrères se trouve quelque part entre 30 et 40 ms.
Avec de telles performances techniques, si elles se vérifiaient, on peut concéder à SEGA l’utilisation du terme « révolution » ! Cependant, c’est une technologie qui ne concernerait que le Japon, les salles d’arcade étant plutôt vues comme des curiosités dans le reste du monde…
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