Huit mois. C’est le temps qu’aura tenu le jeu de tir coloré de Square Enix sous forme premium avant de procéder à un changement de stratégie économique. Sorti tout juste en février dernier, Foamstars devrait ainsi basculer sur un modèle free-to-play à compter du 4 octobre, ce qui revient à un demi aveu d’échec de la part de l’éditeur.
La surprise n’est pas franchement au rendez-vous si l’on considère le manque d’engouement que Foamstars a suscité à sa sortie. Des avis tièdes, des échos médiatiques moins audibles que prévu ; en tant qu’exclusivité PlayStation, le titre se privait déjà d’une partie de son audience, mais ses ventes se sont malgré tout montrées en-deça des attentes.
Il faut dire que son prix de 29,99€, sans être ouvertement rédhibitoire, n’était tout de même pas anodin pour un jeu qui peinait à se distinguer par ses mécaniques, au-delà du concept amusant de tirer sur ses adversaires avec des canons de mousse.
Si ce passage au free-to-play si tôt après sa sortie ne peut qu’être vu comme un signe négatif, il ne fait cependant aucun doute qu’il s’agissait du destin prévu, tôt ou tard, pour Foamstars, qui arbore déjà toutes les caractéristiques du jeu service avec son système de saisons (la prochaine arrivant dès le 30 août) et son ajout régulier de cartes et de nouveaux personnages. Le glissement vers son nouveau système de monétisation devrait donc se faire naturellement, sans vraiment affecter les habitudes des joueurs déjà présents, en particulier ceux qui y accédaient sans surcoût via l’abonnement PlayStation Plus.
Pour ceux qui avaient, en revanche, payé de leur poche spécifiquement pour acquérir la version premium, ils auront un titre honorifique, un skin de Slide Board exclusif et douze apparences de Bubble Beasties (les mignons compagnons du jeu) à se mettre sous la dent. Une consolation qui ne paraît pas bien épaisse, quelques mois à peine après l’achat.
Si l’on se doute bien que Square Enix espérait un meilleur accueil pour Foamstars, avec son identité sucrée qui se voulait un minimum singulière en terme d’ambiance, reste néanmoins l’impression un peu amère d’un titre pensé dès le début pour être jetable, tant les échecs de ce genre se suivent et se ressemblent.
On a ainsi du mal à s’imaginer que ce passage en free-to-play relancera de manière significative l’intérêt autour du jeu, celui-ci ayant déjà eu tant de mal à se faire une place dans les esprits à sa sortie. L’absence de portage vers de nouvelles plateformes est aussi une occasion manquée de gagner un nouveau public, mais on peut difficilement le reprocher à l’éditeur étant donné que le titre semble déjà proche d’épuiser son potentiel. Restera à voir combien de temps le nouveau modèle restera suffisamment viable pour encourager Square Enix à continuer à renouveler le contenu.
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