Avant même sa sortie le 22 juin prochain, Final Fantasy XVI a été banni en Arabie Saoudite. Cette décision a été prise et annoncée par l’autorité publique de contrôle des médias audiovisuels du pays sur leur compte Twitter. Cette dernière précise d’ailleurs avoir échangé pendant de nombreux mois avec Square Enix, mais que selon elle, le studio n’aurait pas effectué les modifications suffisantes pour autoriser une commercialisation dans leur pays.
Si ce communiqué oublie de préciser les raisons ayant mené à ce bannissement, il est aisé de deviner lesquelles ont pu poser problème. En effet, Final Fantasy XVI promet à ses futurs joueurs une intrigue contenant du contenu « mature » faisant notamment référence à la drogue, à la prostitution, mais faisant aussi apparaître une romance gay. Ce dernier élément pourrait être celui qui pose problème aux autorités saoudiennes, cette dernière s’étant déjà opposée à la commercialisation de The Last of Us 2 et Borderlands 3 pour cela. On rappelle qu’au sein de ce pays, l’homosexualité est un crime, passible de la peine de mort. Car même si le jeu promet d’être plus violent que les opus précédents de la saga, il existe déjà des jeux particulièrement violents et autorisés sur le marché saoudien.
Le refus de Square Enix de modifier le contenu de Final Fantasy XVI pour s’adapter aux différences culturelles de certaines nations, et ainsi élargir le public potentiel, est plus que louable. On a connu des grosses entreprises plus frileuses à maintenir l’intégrité de leurs œuvres. Disney par exemple proposait des montages différents selon les pays, en Chine notamment, en passe de devenir un marché très important pour les blockbusters occidentaux. Sans pour autant supprimer les scènes problématiques, ces romances subissent parfois une forme d’autocensure bien pernicieuse où sans forcément disparaître purement et simplement de l’intrigue, elles deviennent dispensables et facilement coupables en cas de polémique. Plus facile de couper un figurant au second plan que le personnage principal de votre intrigue.
À l’heure où l’homophobie s’exprime sans retenue sur internet et notamment dans le monde du jeu vidéo (avec, pour preuve récente, l’accueil réservé au DLC d’Horizon Forbidden West), la décision de Square Enix qui privilégie l’intégrité de son œuvre et refuse tout lissage, quitte à réaliser moins de bénéfices, est à saluer et à mettre en lumière.
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Lila
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