En tant que développeur de jeux vidéo, vous êtes une sorte d’artiste, imaginez-vous travailler jour après jour sur vos tous nouveaux projets. « Cela va être une œuvre d’art ! » vous dites-vous, mais très vite, vous rencontrerez des difficultés, puis quelques-unes de plus… Vous devez vous adapter à chacune des plateformes et aux caractéristiques qui leurs sont propre (jeux Steam, PlayStation Network, Xbox Live), il est presque impossible de tenir les délais, même pas ceux que vous aurez fixés quelques jours plus tard. Vous et votre équipe vous retrouvez alors dans l’Enfer du développement. Il se peut même que le jeu qui devaient devenir votre œuvre d’art, ne voit même pas le jour… Alors que faire ?
L’enfer du développement : l’envers du décor
Dans l’histoire des jeux vidéo qui n’est pas si longue, nous avons vu multiples jeux disparaître dans l’Enfer du Développement. Certains d’entre eux n’ayant jamais fait de réapparition, certains existants uniquement pour raconter l’histoire, ou d’autres sortants sous une toute autre forme que prévue. En lisant ces histoires, on sait qu’il y a plus d’une manière de se retrouver dans l’Enfer du développement. Il peut y avoir des problèmes avec les éditeurs ou l’usine de fabrication des consoles, comme avec Syberia 3. Parfois, les développeurs sont ceux qui sont en faute ; Blizzard par exemple travaillait sur StarCraft : Ghosts depuis 2002, ce en collaboration avec plusieurs studios. Nous n’avions alors reçu presque aucune nouvelle ces dernières années, jusqu’en 2014, lorsqu’ils annonçaient que le jeu fût annulé. Un autre phénomène connu : les jeux prévus sur une console et finalement annoncés sur une console différente que celle prévue originalement ; comme Legend of Zelda : Ocarina of Time (développé originalement pour la 64DD). D’autres jeux doivent eux, être reprogrammés pour une console plus moderne. Daikatana, le jeu de John Romero, avait reçu des avis controversés pendant l’E3 de 1997, ainsi, ses équipes ont travaillé d’arrache-pied pour adapter ce jeu le plus vite possible au (alors tout nouveau) moteur Quake 2. Cela s’est avéré être bien plus compliqué que prévu ; l’appareil était totalement différent de celui sur lequel ils avaient l’habitude de travailler.
Processus d’un développement infernal
Souvent, ce n’est qu’après la parution du jeu (ou de son annulation) que l’on s’aperçoit à quel point le développement était compliqué. Souvenez-vous des jeux qui étaient en développement pendant des années comme Team Fortress 2 et Duke Nukem Forever. Il leur a fallu respectivement, 8 et 14 ans de développement avant de sortir. Dans le cas de Duke Nukem Forever, les développeurs de l’équipe 3D Realms avait placé la barre un peu trop haute pour eux. Nous n’avions pas entendu parler de ce jeu pendant quelques années, puis après des ennuis financiers et juridiques, 3D Realms abandonna le développement de Duke Nukem Forever. A la place, Gearbox Software l’a réalisé à moitié en 2011. Le résultat final ne valait malheureusement pas cette interminable attente… Team Fortress 2 a connu beaucoup de versions différentes. Valve a révélé, et ce après le lancement, qu’ils « avaient dû créer au moins trois ou quatre versions différentes du jeu » avant de conclure sur le style et le jeu que nous aimons tant de nos jours. Ce jeu a d’ailleurs, commencé son envol comme Generic Realistic Shooter. Ce n’était pas le seul jeu à avoir subi de nombreuses métamorphoses. Prenons l’exemple de la série Fallout, nous avons attendu 10 ans pour avoir le troisième épisode de la firme. Une suite quasi terminée était en développement : Fallout Van Buren. Ce jeu était similaire à Fallout 2, avec la même perspective de vue de dessus. Mais au final, cette suite s’est vue annulée car Interplay a vendu les droits à Bethesda. Fallout 3 s’est alors avéré être un jeu totalement différent, surtout grâce à son monde ouvert 3D et l’absence du système de combat au tour par tour. Les factions et les parties de l’histoire de Van Buren ont été réalisées pour Fallout New Vegas, tout n’a donc pas été perdu dans ce jeu.
Rester dans le néant
Certains développeurs sont quant à eux amenés à mettre fin à leur travail pour certaines raisons freinant le développement de leur titre. Peut-être sont-ils à court d’argent, ou peut-être que l’équipe n’est tout simplement pas convaincue du jeu final à proposer aux joueurs. Lorsque Nintendo concevait Mother 3, ce jeu se voyait continuellement transféré sur une nouvelle console. Mais en 2000, ils décidèrent d’annuler complètement le jeu. L’équipe réalisa finalement qu’elle n’avait pas assez d’expérience avec le développement 3D et qu’ils n’étaient ainsi pas satisfaits de leurs résultats. Un an auparavant, le prequel a eu des problèmes similaires. Mother 2, aussi connu sous le nom Earthbound en Europe, a été sauvée par Satoru Iwate, le président fondateur de Nintendo. Il vit que son équipe rencontrait des problèmes avec ce jeu, et il les aida à reconstruire ce jeu en à peine 6 mois. Earthbound est sorti en temps et en heure et est devenu un succès incontournable. Est-il donc dommage que certains jeux ne voient pas la lumière du jour ? Tout dépend à quil’on pose cette question. La suite d’un jeu ayant rencontré un immense succès peut se faire sentir comme manquante, à l’instar d’Half-Life 2 : Episode 3. Pas un mot n’a été dévoilé à ce sujet depuis des années, bien que les fans se contentent des deux premiers épisodes de la série. Certains iront jusqu’à dire que les jeux ne seraient pas devenus si connus sans ses inconvénients. Mais qu’importe, pour tout jeu vidéo existant, il y aura toujours une histoire à raconter qui démontrera les difficultés rencontrées lors de son développement.