Annoncé en catimini en mai 2012, Cyberpunk 2077 ne s’est vu offrir qu’un premier teaser début 2013, suivi d’une première vraie bande-annonce cette année, lors de la dernière itération de l’E3. Autant dire que de l’eau a coulé sous les ponts depuis son annonce et qu’un certain The Witcher 3 nous a depuis été offert par CD Projekt RED. On sait que ce dernier a demandé durant de nombreuses années la majorité des ressources du studio et même si Cyberpunk 2077 était aussi travaillé en parallèle, le développement à plein régime n’a commencé qu’après la sortie du dernier épisode des aventures de Geralt de Riv et des ses deux DLC.
Depuis, la communication autour de ce RPG futuriste inspiré par un célèbre jeu de rôle papier et, comme son nom l’indique, aux forts accents cyberpunk, s’est faite plus présente. On a eu droit à différentes informations distillées au compte-goutte, nous annonçant un jeu ambitieux, avec un univers encore plus dense que celui du sorceleur, mais jamais rien de véritablement concret. En tout cas jusqu’à cet E3 2018, dans lequel le premier trailer de Cyberpunk 2077 a été diffusé lors de la conférence Microsoft et que tout un panel d’informations nous sont parvenues. Et une chose est sûre, depuis, on mange, on rêve, on pense, on respire, on vit Cyberpunk 2077.
Cyperpunk 2077 – Prochain chef d’oeuvre de CD Projekt RED ?
Du papier à l’écran
Cyberpunk 2077 est un peu le nec plus ultra de ce que les fans de Deus Ex aimeraient avoir un jour. D’ailleurs, si certains aspects très steampunk renvoient à cet univers, le jeu promet néanmoins d’être unique. L’ambiance, les personnages, la ville, tout est cyberpunk et se veut l’être, comme si CD Projekt voulait instaurer un nouveau standard jeu vidéo pour le genre.
Le nouvel essai des papas de The Witcher se base sur l’un des jeux de rôle papier les plus connus du genre, à savoir Cyberpunk 2020, créé par Mike Pondsmith. On est tout de même loin du gigantisme du JDR papier, puisque ce dernier ne se cantonne pas à la ville de Night City comme c’est le cas dans le jeu, mais ce parti-pris de la part de CD Projekt RED devrait faire de cette cité l’une des composantes principales du jeu. Un personnage à part entière si on préfère. De même que l’époque n’étant pas la même, cela offre aux développeurs la possibilité de créer du nouveau sans dénaturer l’oeuvre d’origine. Bien entendu, toutes les thématiques du genre seront donc présentes, avec le transhumanisme, l’importance de l’IA dans la société et comme toute bonne fable dystopique propre au cyberpunk : la dominance des multinationales sur le monde en lieu et place des gouvernements.
En s’appuyant sur Cyberpunk 2020 et les écrits de William Gibson, LE conteur littéraire principal de l’oeuvre, les Polonais de CD Project RED ont à leur disposition un univers vaste et très riche, un peu comme ce qu’ils avaient avec The Witcher. Nul doute que les développeurs vont alors en reprendre les meilleurs aspects, mais aussi apporter une touche personnelle, en ajoutant un peu de leur propre univers.
Night City, ville du cyberpunk
L’univers que l’on nous a présenté dans Cyberpunk 2077, c’est clairement celui que tu as envie de parcourir en blouson de cuir au volant d’une vieille Ford Mustang avec du bon son synthé made in « eighties« . Celui que les gosses des années 80-90 fantasmaient en regardant Blade Runner, Total Recall ou encore Ghost in the Shell et Akira. Il y a une essence particulière qui coule dans les veines du jeu, un parfum de nostalgie et de découverte, un univers qu’on a l’impression de connaitre, mais qu’il nous reste à découvrir.
Le jeu prend donc place en 2077, dans l’État libre du Nord de la Californie et plus précisément dans la ville de Night City. Une citée gigantesque, surpeuplée, s’étendant aussi bien vers l’horizon que s’élevant vers les cieux. Le tout présentant des quartiers très stylisés et marqués aussi bien par diverses communautés ethniques que par la prédominance de technologies graphiques, mais aussi de hautes tours d’immeubles grises et autres bidonvilles. Night City est cosmopolite, attendez-vous donc à arpenter un Chinatown du futur ou des quartiers latinos contrôlés par des gangs en tous genres. C’est une ville regroupant tous les extrêmes de la société, aveuglée par des néons, des écrans géants de toute part, une surconsommation nocive, créant de nombreuses inégalités. La technologie tient une place importante dans le quotidien des gens, qui sans être des assistés, dépendent énormément de cette dernière.
S’il n’y a pas encore de synopsis établi, on sait que cet univers est gangrené par la drogue, la pauvreté et la décadence d’un système à l’agonie. Chose que l’on peut observer dans bon nombre d’œuvres noires et traitant de futurs dystopiques : en haut de la pyramide sont les riches, les dirigeants, en bas les pauvres, les oubliés, les junkies. Concernant ces derniers, ils seront vraisemblablement au cœur du jeu, puisque l’un des enjeux de Cyberpunk 2077 devrait se jouer autour d’une drogue digitale appelée le « Braindance ». Elle donne la possibilité aux gens de revivre des souvenirs et d’expérimenter la vie d’une autre personne, leur permettant de toucher un bonheur qui leur est refusé au quotidien. Appelés les « Psychos », ces toxicomanes du souvenir semblent être au cœur d’une vaste machination voulue par des méga-corporations sans scrupules.
Toutefois, ceci ne devrait être qu’une petite partie des intrigues présente, CD Projekt RED promettant de nombreux embranchements, ainsi qu’une multitude de quêtes et d’histoires à découvrir. On attend de Cyberpunk 2077 qu’il nous offre un univers mature et vivant, qui évolue au fil de l’aventure et surtout qu’il ne se perde pas sur la route des clichés et du déjà-vu à outrance.
Le gameplay au centre de l’expérience
Ce qu’il faut savoir avant tout, c’est qu’au contraire de The Witcher, l’avatar que l’on dirige dans Cyberpunk 2077 est totalement personnalisable. Cela va de son genre, à son apparence, jusqu’à son nom et prénom, même si V. reste son pseudo en jeu. Ceci a été mis en place pour que le joueur puisse créer un personnage à son image, mais aussi lui donner la personnalité qu’il souhaite, afin de rendre l’expérience unique pour chacun. Autre donnée importante, le joueur pourra décider de sa backstory, c’est-à-dire décider de quels sont ses traumatismes passés, ses rêves et son parcours de vie. Tout ceci aura son importance et devrait influer sur le déroulé de l’aventure. Aussi le jeu sera jouable uniquement en vue à la première personne, avec quelques séquences à la troisième. Notre personnage sera aussi visible lors de cinématiques, de certains dialogues ou encore de scènes de sexe…
Concernant les phases de combat, on semble assez proche de ce que l’on peut avoir dans un Deus Ex par exemple. Autrement dit, des gun fights avec un système de couverture classique, la possibilité d’utiliser des pouvoirs, comme un bullet time, ou encore la capacité de repérer les ennemis à travers les murs. Les affrontements se voudront dynamiques et sanglants, puisqu’il sera possible de démembrer ses ennemis au corps-à-corps ou tout simplement de les décapiter avec à une épée se formant sur le bras du héros grâce à une habilité spéciale. Néanmoins, les ennemis disposent de niveaux différents et en fonction du vôtre et de votre équipement, les affrontements peuvent être très dangereux. On sait que CD Projekt compte nous offrir de multiples choix côté customisation du personnage, ceci allant des augmentations cybernétiques diverses et variées, à de nombreuses compétences à débloquer.
Il y aura au moins trois catégories de compétences à débloquer : celles ayant trait aux compétences d’armes, au combat au corps-à-corps et au hack. Tout ceci est mis en place principalement avec des implants cybernétiques que le joueur pose sur son avatar par exemple. Certains PNJ, comme des médecins clandestins, peuvent alors changer des parties de notre corps pour en augmenter les capacités. Le jeu tournant autour du transhumanisme, soit le désir de transcender sa propre condition humaine avec l’aide de la technologie, rien d’illogique là-dedans.
Enfin, comme tout bon RPG occidental, de nombreux choix seront à faire au cours du jeu. Et pas seulement concernant les grandes lignes du scénario, mais aussi sur des choses plus mineures. Doit-on partir tête baissée au combat, ou tenter le dialogue ? On aura à notre disposition tout un tas d’outils pour analyser les différentes situations que l’on rencontre, comme un scan rétinien nous permettant d’étudier les forces en présence. Ainsi, il y a non seulement plusieurs approches pour aborder les missions, mais aussi différentes façons de les terminer. On peut par exemple arnaquer notre employeur en gardant une marchandise et ne pas la lui remettre, mais attention aux répercussions que cela peut avoir. En bref, tout ceci est encourageant, sachant qu’il y aura aussi un système de factions en jeu, et que notre façon d’aborder l’une ou l’autre d’entre elles aura des conséquences. Il va falloir soigner sa « street cred », comme le disent les développeurs.
Cyberpunk 2077, la révolution du RPG ?
À cette question, nous ne pouvons pour le moment répondre qu’un optimiste peut-être. Car il nous faut attendre d’y jouer longuement pour émettre un avis objectif, pourtant nous avons espoir. Tout ce qui a été montré et dit sur le jeu est encourageant et très prometteur. Nous attendons donc Cyberpunk 2077 comme une sorte de messie, la parfaite combinaison de tout ce qu’on aime dans le RPG d’aujourd’hui, voire plus. Et connaissant CD Projek RED, il se pourrait que cet espoir ne soit pas vain, affaire à suivre…