L’un des flops de cette année 2024, et peut-être même de l’histoire du jeu vidéo, est, à n’en pas douter, la calamiteuse sortie de Concord. Débranché à peine deux semaines après sa sortie, le jeu, qui était l’une des figures de proue du PlayStation de Jim Ryan lors de son précédent pivotage en faveur des jeux-services, n’a pas encore montré toutes les conséquences de sa débâcle.
Estimé à 250 millions de dollars jusqu’à présent, ce qui représente une perte sèche catastrophique pour le constructeur nippon propriétaire de Firewalk Studios, il semblerait que son coût réel serait finalement aux alentours des 400 millions de dollars, ce qui en ferait donc le jeu ayant couté le plus cher de son histoire. C’est en tout cas ce qu’affirme Colin Moriarty, insider bien connu de l’environnement PlayStation, dans son dernier podcast Sacred Symbols :
« J’ai beaucoup parlé avec quelqu’un qui a travaillé sur Concord, et c’est bien pire que vous ne le pensez. On l’appelait en interne Le futur de la PlayStation avec un potentiel digne de Star Wars, et une culture de positivité toxique au sein du studio a empêché tout retour négatif. Sa réalisation a coûté 400 millions de dollars. »
Dans les faits, PlayStation n’aurait pas directement investi ces 400 millions de dollars dans le jeu mais aurait plutôt « complété » le budget initial de développement à hauteur de 200 millions. On peut toutefois supposer que les millions déjà consentis par le studio pour le développement ont du fortement peser dans la balance lors de son rachat par le constructeur, bien qu’on ne connaisse pas le montant déboursé pour cette acquisition.
Toujours est-il que cet échec historique, en plus de mettre à mal les finances de PlayStation, ne sera sans doute pas sans conséquences pour le studio britannique. Il se murmure d’ailleurs que le directeur du jeu, Ryan Ellis, ancien directeur créatif chez Bungie pour Destiny 2, aurait quitter ses fonctions et pourrait entrainer dans sa chute un grand nombre d’employés.
Il se pourrait même que le studio soit purement et simplement fermé, ajoutant au déjà triste record des 11 000 licenciements en 2024 des centaines de personnes supplémentaires. On n’en n’est pas encore là, mais le fait que le sujet soit aussi ouvertement évoqué par des sources proches du dossier en dit long sur la place qu’a désormais Firewalk au sein des studios PlayStation.
S’il est difficile de ne pas associer le destin de Concord aux décisions prises par l’ex-président et très controversé Jim Ryan, de nouvelles voix s’élèvent pour pointer du doigt l’un des nouveaux coprésidents de l’entreprise, à savoir Hermen Hulst, lequel était en charge des PlayStation Studios depuis 2019. Comment alors ne pas lui attribuer une part importante de l’échec de Concord qu’il considérait, semble-t-il, comme son bébé ?
Déjà fragilisé par ces deux dernières années, théâtre d’un rythme de sortie des productions internes pour le moins irrégulier (que l’on pourrait étendre même depuis le début de cette génération) et sans perspective palpitante pour les prochains mois, la responsabilité de l’échec éditorial du néo-président pour la PlayStation 5 parait indéniable.
Jim Ryan, Hermen Hulst, Ryan Ellis… quel que soit les degrés de responsabilités des uns et des autres, ce sont au final, encore une fois, les employés, ces petites mains qui appliquent les directives des décideurs, qui finissent par payer les pots cassés et qui vont hélas de nouveau être la variable d’ajustement afin de limiter les impacts financiers…
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