Lors du Tokyo Game Show, le prince Faisal bin Bandar bin Sultan Al-Saud s’est entretenu avec le journal Kyodo News et en a profité pour exposer les projets du Fond d’Investissements Public de l’Arabie Saoudite : augmenter leurs actions dans divers studios japonais, en priorité Nintendo, afin de réduire sa dépendance à l’argent généré par le pétrole.
Cela fait des années que l’Arabie Saoudite cherche à se forger une image positive à coup d’investissement dans divers aspects de la culture populaire : séries d’animation, parcs d’attraction, compétition e-sport, autant de moyens pour se faire remarquer positivement par le public. Cependant, il n’est désormais plus seulement question d’un financement à sens unique : le vise président du fond d’investissement l’affirme :
« Cette fois, il est important de bien communiquer pour réussir de la bonne manière. Nous ne voulons pas nous précipiter. »
C’est que les investissements de l’Arabie Saoudite dans le jeu vidéo, qui se diversifient depuis 2020, gagnent rapidement en importance, parfois même sans que le studio concerné en ait conscience. Lorsque l’Arabie Saoudite a commencé à mettre de l’argent dans Nintendo, la firme au plombier n’était au courant de rien, c’est seulement lors des rapports de divers sites d’actualité que les dirigeants de Nintendo ont appris la nouvelle.
Un investissement à sens unique donc, qui, tout en plaçant l’Arabie Saoudite parmi les cinq premiers actionnaires, avec d’abord des actions de 5% puis 8,3%, de Nintendo, ne permet pas vraiment au pays de se démarquer. Une situation regrettée par les dirigeants, qui semblent souhaiter être plus présents sur le devant de la scène.
Quelque chose qui se remarque déjà dans les divers projets déjà en marche pour transformer sa capitale, Riyadh, en centre de divertissement majeur international. Que ce soit le parc à thème Dragon Ball Z, dont les caractéristiques énoncées en ferait l’un des parcs d’attractions les plus grands au monde ou l’esport world cup, qui vise à réunir annuellement les plus grandes structures internationales sur la plupart des jeux avec un circuit esport reconnu, l’Arabie Saoudite cherche à se rendre incontournable dans chacun des domaines qu’elle touche.
Cependant, il est aussi nécessaire de s’inquiéter de l’influence que pourrait avoir la présence d’un pays comme l’Arabie Saoudite, où les droits humains ne sont qu’une arrière pensée, sur le milieu du jeu vidéo.
Si le premier investissement dans Nintendo avait été si discret que la firme n’avait pas remarqué ce nouvel acteur, il semblerait que le Fond d’Investissement Public saoudien souhaite désormais adopter une posture de collaboration active avec ses futurs investissements dans le jeu vidéo.
L’Arabie Saoudite cherche à devenir un réel acteur du milieu du jeu vidéo, tant derrière la réalisation des jeux, que sur le devant de la scène à travers l’événementiel : c’est à nous, joueurs, spectateurs, et acteurs à notre niveau de décider avec nos vues et notre porte-monnaie la manière et la place que nous donnerons à cet acteur, qui se veut de plus en plus présent.
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