Accusé d’avoir cautionné ou laisser passer de nombreux cas d’harcèlement et de comportements toxiques au sein d’Activision-Blizzard, appelé à démissionner depuis le mois d’octobre 2021, Bobby Kotick vient d’être réélu à son poste de PDG par le conseil d’administration pour une année supplémentaire.
Il doit quitter l’entreprise lors de la finalisation du rachat par Microsoft en 2023, et pourtant malgré les grèves, les démissions, les licenciements et les affaires judiciaires : Bobby Kotick semble intouchable. Cette décision intervient dans un contexte déplorable pour l’entreprise à l’heure même où le conseil d’administration est pris dans un tourbillon de nombreuses affaires de harcèlement et de comportements toxiques qui n’en finissent pas.
Bobby Kotick lui-même a fait l’objet d’un rapport du Wall Street Journal, selon lequel il était au courant de cas d’inconduite sexuelle au sein de la société et n’aurait pas informé le conseil d’administration. Activision-Blizzard avait publié un communiqué affirmant que le journal dépeignait une « vision inexacte et trompeuse de la société ».
La société n’a pas communiqué sur cette réélection, s’attendant sûrement à une vague de contestation. Celle-ci préfère rappeler à nouveau sa volonté « d’offrir un lieu de travail respectueux et accueillant pour tous les collègues », de mettre en place son grand plan d’assainissement avec des recrutements dits « éthique ». Des belles paroles puisque l’entreprise a offert 18 millions de dollars à la justice pour éviter le procès intenté par le Département californien de l’emploi et du logement équitable qui a permis de mettre en exergue le fait qu’Activision-Blizzard a permis un environnement qui a favorisé le harcèlement sur le lieu de travail, en particulier sur les femmes et les minorités.
Nous sommes habitués à ce genre de décision incompréhensible, mais elle témoigne d’un tel mépris envers les victimes et les syndicats que l’on se demande si le conseil d’administration ne souhaite tout simplement pas juste enterrer l’entreprise ?
Ce vote intervient alors que les actionnaires ont massivement rejeté une proposition visant à ajouter un administrateur salarié au conseil d’administration. Peut-être une bonne nouvelle : deux tiers des actionnaires ont voté en faveur du rapport de transparence sur les cas d’harcèlement au sein de la société. Mais, ce vote étant « non-contraignant », le studio n’a aucune obligation de le rendre public.
La création du syndicat « Game Workers Alliance » n’a jamais été aussi bienvenue qu’après cette annonce…
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