À quelques semaines maintenant de l’arrivée des consoles next-gen, nous revenons sur le catalogue des machines de huitième génération à travers dix titres qui auront durablement marqué l’histoire des jeux vidéo. Aujourd’hui, on s’attaque à ce que le J-RPG peut donner de meilleur avec Persona 5 Royal.
Si Persona 5, qui est sorti en 2017 par chez nous, avait déjà de quoi plaire, s’adjugeant bon nombre de superlatifs dans la presse, c’est véritablement Persona 5 Royal que l’on gardera en tête. Plus abouti, plus complet, et surtout pour nous Français, sous-titré dans la langue de Chantal Lauby, ce jeu n’aura pas manqué de marquer cette génération, tout autant que l’histoire de la licence dont il est issu.
Spin-off de la série Megami Tensei, Persona n’aura commencé à décoller à l’international que depuis le quatrième opus, mais il faut bien se dire qu’il s’agissait avant tout de jeux de niche qui n’avaient pas la prétention d’atteindre des millions de ventes. Faisant la critique de la société japonaise moderne, ces jeux, comme beaucoup de produits au Japon, ne s’adressaient finalement qu’au public japonais, et c’est par ailleurs une des raisons pour lesquelles nous n’avions jusqu’alors jamais eu la chance de bénéficier de sous-titres français.
Si c’est avec Persona 4 et Persona 4 Golden que la série a commencé à se faire un nom en Occident, c’est véritablement avec Persona 5 et Persona 5 Royal que les choses ont changé du tout au tout, propulsant la licence dans une tout autre sphère. On rappelle par ailleurs qu’Atlus, l’éditeur/développeur derrière ce titre, était passé tout près de la faillite il y a quelques années alors qu’ils étaient en plein développement de Persona 5, et comme souvent, c’est quand on se retrouve au pied du mur que l’on donne le meilleur de soi-même.
Environ 3 ans après avoir frôlé la faillite, Atlus accouche de l’épisode le mieux noté de l’histoire de la licence avec une moyenne de 93/100 sur Metacritic, record qui sera battu avec Persona 5 Royal qui récoltera un 95/100 de moyenne sur le même site de notation.
Mais un tel succès critique et commercial ne s’atteint bien entendu pas sur un coup de chance, et c’est par un gameplay renouvelant totalement le genre vieillissant du J-RPG au tour par tour que Persona 5 Royal a su captiver et embrasser à la fois les fans, mais aussi un large nouveau public. Le tour par tour si populaire dans les années 90 et au début des années 2000 ne pouvait plus du tout lutter contre l’action moderne des RPG récents, et même si beaucoup ont tenté d’améliorer la formule pour la rendre plus dynamique, c’est vraiment Persona 5 Royal qui s’est imposé en maître.
On fait donc nos adieux aux listes de sorts interminables, aux menus rigides et austères, pour faire place à quelque chose de visuellement très impactant, à l’esthétique travaillée, et à une palette de commandes taillées pour l’action. Il en résulte le J-RPG au tour par tour le plus dynamique qu’il nous ait été donné de voir, et surtout vraiment très intéressant en termes de stratégie. Ajoutez à cela une écriture parfaitement maîtrisée et abordant des sujets de société très forts pouvant parfaitement être transposés à nos sociétés occidentales, une mise en scène incroyable, une OST divine, et vous avez là un jeu d’une efficacité redoutable, aussi marquant sur le fond que sur la forme, et renouvelant avec brio un genre que l’on ne pensait revoir que dans de petites productions.
Pour résumer, Persona 5 Royal est donc l’épisode le mieux noté de la série, il est aussi le plus vendu, le plus apprécié par bon nombre de fans, et renouvelle admirablement un genre sur le déclin. En plus de cela, la prise de risques d’Atlus en décidant de localiser son jeu dans différentes langues européennes s’est révélée plus que payante, permettant de démontrer une fois encore le soutien d’un public dans l’attente de ce genre de proposition.
Si avant Persona 5 Royal, la porte du sous-titrage systématique des grosses productions japonaises était entrouverte, cette dernière est désormais plus qu’enfoncée à grands coups de culture, et ce ne sont pas les prochains opus de Yakuza ou encore YS IX qui diront le contraire, eux qui bénéficieront aussi d’une localisation en français.
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