Loin d’être un secret : l’industrie du jeu vidéo traverse une hécatombe sans précédent, tant du côté des développeurs que des éditeurs. Encore cette semaine, nous avons appris la fermeture de Merge Games, un label d’édition et de distribution de versions physiques actif depuis quinze ans (The Thaumaturge, Indika, Dead Cells, etc.), annoncée ce jeudi 26 septembre par son propriétaire, Maximum Entertainment.
Cependant, au cœur de ce chaos incessant, qui semble s’intensifier de jour en jour, un nouveau bourgeon a éclos : Poncle, la petite équipe derrière Vampire Survivors, a fondé une nouvelle branche d’édition avec une ligne éditoriale déjà bien définie.
C’est GamesIndustry.biz qui nous rapporte cette (bonne) nouvelle. Lors de l’événement Game Republic’s Pitching to Investors and Publishers à Liverpool, le studio anglais Poncle a insisté sur le fait qu’il ne s’intéressait pas aux franchises et ne souhaitait pas fonctionner comme un éditeur classique. Son objectif est d’aider les développeurs à créer les jeux qu’ils désirent, sans limitation superflue, en tant que label ou investisseur.
Enfin, presque sans limitation. Poncle a déclaré sans trembler des genoux qu’il n’accepterait pas de jeux dans le même genre que Vampire Survivors, ni de jeux mobiles free-to-play, et encore moins de projets liés à l’intelligence artificielle générative ou aux technologies Web3. Oubliez donc de proposer chez eux votre prochaine escroquerie à base de NFT et de blockchain.
Cette branche éditoriale proposera tous les services classiques d’un éditeur : financement, portage sur d’autres plateformes, localisation, assurance qualité, ainsi que les traditionnels conseils aux créateurs pour développer des jeux conçus avec sincérité, passion et profondeur. Le studio met également l’accent sur des jeux à grande rejouabilité, accessibles et amusants.
Un peu à la manière d’Innersloth (Among Us), qui avait annoncé en grande pompe lors du Summer Game Fest, plus tôt cette année, la création d’un fonds d’investissement destiné aux indépendants. Deux petits jeux indépendants, aux équipes très réduites (une seule personne ayant assuré l’essentiel du développement de Vampire Survivors), et ayant connu un succès fulgurant, qui finissent par vouloir aider leurs pairs ? Coïncidence ? Sûrement pas.
Dans la crise majeure que traverse l’industrie depuis l’année dernière, les employés paient, encore et toujours, les pots cassés des mauvaises décisions des dirigeants et des actionnaires. Sony et Microsoft continuent tranquillement de jouer à qui aura la relation la plus toxique avec leurs communautés respectives, et Behavior, en une seule semaine, ferme un studio avant d’annoncer le rachat de Red Hook Studios, trahissant ainsi leur vision peu reluisante des humains qui composent leur force de travail.
Heureusement, au milieu de ce carnage, au bilan alourdi de jour en jour, certains indés essaient de convertir leurs succès en faisant profiter autrui (pas par pure charité, évidemment). Ces initiatives se multiplient, aux côtés des organismes mettant en avant, lors de divers showcases, les productions avec peu ou pas de moyens, elles aussi plus nombreuses d’année en année.
On sait que le modèle du AAA est voué à disparaître, ou au moins à se métamorphoser à cause des délais et des coûts de production toujours plus grands. Le paradigme actuel ne serait-il pas annonciateur d’un nouvel âge d’or du jeu vidéo indépendant à venir ?
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