La série des Tropico, dont le premier volet remonte déjà à 2001 sur PC, place le joueur dans les habits d’un dictateur en herbe installé sur une île paradisiaque, et ce cinquième épisode ne déroge pas à la règle. Autant le préciser d’entrée de jeu, je suis novice en la matière, n’ayant pas eu l’occasion de me frotter aux autres titres de la série Tropico. Ne vous attendez donc pas à trouver dans ces quelques lignes un comparatif détaillé des améliorations (ou absence de celles-ci) apportées par Tropico 5 par rapport à ses prédécesseurs. Les amateurs de longue date sauront bien dénicher au fil du test les nouveautés inédites, tandis que les néophytes découvriront le jeu et ses mécaniques en même temps que Votre Humble Narrateur…
Test de Tropico 5 sur Xbox 360
Bienvenue, El Presidente
Comme mentionné en introduction, Tropico, c’est une histoire de dictature. Fraîchement débarqué sur son île, quasiment vierge et inhabitée mises à part quelques paillasses ici et là, votre avatar va devoir faire ses preuves, monter en puissance et administrer sa population grandissante d’une main de fer, tout en évitant quand même de provoquer l’ire de son peuple en se montrant trop barbare. Tout un programme, et, vous l’aurez deviné même si vous n’avez jamais entendu parler de la licence : on a affaire ici à un jeu de gestion en bonne et due forme. Le plat principal au menu de ce Tropico 5 est donc son mode Campagne, sur lequel nous reviendrons bientôt, mais le jeu offre aussi une option Bac à Sable, vous permettant de jouer librement à l’époque voulue. Mais également, élément important, un Tutoriel complet et efficace, auquel chacun, surtout les nouveaux venus dans la série, devrait se soumettre sous peine d’être sévèrement largué en débutant directement sa partie. Mais revenons-en à notre dictature naissante. Vous débutez l’aventure à l’Ére Coloniale, ce qui signifie que, au cours de vos premiers pas dans le métier, vous serez sous l’égide de l’Empire Britannique, duquel vous pourrez cependant vous détacher afin de prendre votre indépendance. Une petite île perdue dans les Caraïbes vous est confiée, et, après avoir créé de toutes pièces votre dictateur »El Presidente » (sexe, ethnie, aspect physique, tenue, compétence principale susceptible de modifier certains éléments in-game…) et réglé le niveau difficulté du jeu (économie, politique, fréquence des catastrophes naturelles…), vous voilà lancé dans vos premières constructions, ainsi que vos premières missions.
Frise tropicale
Ces dernières s’effectueront pour le compte de la Couronne, qui prolongera votre mandat de gérant si vous donnez satisfaction. Rapidement, ceci dit, vous serez amené à voler de vos propres ailes, à rédiger votre propre Constitution, à effectuer des choix politiques et sociaux qui guideront la trame de votre partie. Sachez que Tropico 5 se déroule sur plusieurs périodes historiques, de l’époque des colonies aux temps modernes en passant par les Guerres Mondiales, et que chacune apporte son lot d’acteurs et de situations particulières, ainsi que des conditions politiques, des avancées technologiques et des objectifs différents. Il me semble que cet élément n’était pas présent dans les anciens titres de la série (je peux me tromper), mais en tout cas, il apporte une certaine variété qui casse la monotonie et renouvelle un peu l’expérience à chaque transition historique. Un bon point, d’autant que le rendu visuel du jeu est très correct, on a affaire à un petit monde qui grouille de vie si l’on zoome dessus, l’humour et le cynisme sont de mise au fil des dialogues traduits en français, et l’on est constamment accompagné de musiques à sonorités cubaines chaleureuses et entraînantes. L’emballage technique de ce Tropico 5 s’avère donc plus que satisfaisant, surtout que les différents menus, bien que très nombreux, sont parfaitement clairs grâces aux icônes limpides accompagnées de leurs textes descriptifs affichés dans chaque section et sous-section. Reste à savoir si c’est jouable, et si l’on s’y amuse.
Dans Tropico 5, le président a du taf
Comme dans tout bon jeu de gestion, on a droit à une vue aérienne de notre territoire, qu’on peut tourner et sur lequel on peut cliquer sur un personnage, une zone ou une mission pour afficher des détails, zoomer et dézoomer à l’envie (même si j’aurais aimé que le dézoom monte un peu plus haut dans le ciel). Une mini-map, elle aussi limpide de clarté, représente en bas de l’écran votre île, tout en indiquant votre argent, votre taux de population et vos soutiens, et il est possible d’avancer rapidement le temps ou de faire, au contraire, une pause à tout moment. Efficace et simple, idéal pour les néophytes. Mais c’est dans votre gestion globale de tous les éléments en présence que va se jouer votre réussite ou votre échec en tant que régent. Définir des budgets, des politiques extérieures, rester attentif à l’humeur de ses sujets, à l’avancement des infrastructures, à la météo, aux imports et exports, à la recherche, à la défense en cas d’attaque extérieure (régulières)… La vie de »Presidente » n’est pas de tout repos, et si ces tâches multiples ne vous font pas peur, vous en aurez pour des heures et des heures de plaisir avec Tropico 5. Petit reproche quand même avant de conclure : le jeu est capable de se montrer assez injuste par moment, comme lorsque votre peuple viendra manifester en protestation alors que vous aviez, de fait, agi au maximum pour ses intérêts. Un peu frustrant.
Conclusion de Tropico 5
Avec ses menus clairs et précis et son gameplay simple d’accès, Tropico 5 se veut abordable, même pour le joueur peu habitué aux jeux de gestion. Ce qui ne signifie pas qu’il soit excessivement facile, même si les vieux briscards auront sans doute connu bien pire. Les différentes époques de l’Histoire présentes dans le jeu apportent un renouveau régulier, et la durée de vie conséquente justifiera l’achat pour les amateurs d’îles ensoleillées et de dictature humoristique. Ce, en dépit d’un aspect parfois injuste à quelques occasions.