C’est le 23 février 2017 que Nippon Ichi Software (développeur connu pour être à l’origine de la série de tactical-RPG Disgaea) sort The Witch and the Hundred Knight 2 pour PlayStation 4 au Japon. Le premier opus ayant trouvé la voie jusqu’en Europe, nous savions qu’il n’était qu’une question de temps avant que le deuxième ne le suive. Et enfin, après plus d’un an d’attente, Amalie, Chelka et Hunny arrivent chez nous en ce 30 mars 2018, grâce à l’éditeur NIS America ! Mais nos héros ne seront-ils pas trop fatigués après un an à nager dans l’Atlantique ?
Nouveau monde, nouveaux protagonistes, nouvelle intrigue
Mettons tout le monde à l’aise avec un point précis : les joueurs n’ayant pas touché au premier The Witch and the Hundred Knight n’ont pas à culpabiliser, vous ne serez aucunement pénalisés dans la compréhension de l’intrigue du jeu. Et pour cause, celui-ci se déroule dans un tout autre monde.
Kevala est un continent en proie à la désolation, ses habitants vivent dans la peur des sorcières et de l’Hexensyndrome, une maladie provoquant l’apparition d’un troisième œil au milieu du front et transformant son hôte en sorcière lorsque celui-là finit par s’ouvrir. Dans le village reculé d’Ecke vivent Amalie et sa petite sœur, Milm, orphelines depuis que les vies de leurs parents ont été prises par une sorcière. Mais alors qu’un jour Milm reste introuvable après plusieurs heures de recherche, elle finit par réapparaître couverte de boue et avec une étrange fente sur son front, étant très vite identifiée comme premier symptôme de l’Hexensyndrome.
Les deux filles sont chassées du village de peur que la cadette ne finisse par le détruire lorsque son œil s’éveillera. Nous retrouvons les deux sœurs quelques temps plus tard, alors qu’Amalie est sur le point de devenir une Valkyrie Sacrée pour l’organisation Weiss Reitter (qui vise à l’éradication des sorcières et de l’Hexensyndrome) et que Milm va subir l’opération chirurgicale visant à lui retirer son troisième œil, et peut-être la sauver.
Et c’est ici que commencera votre aventure aux commandes de l’Hundred Knight, poupée offerte par Amalie à sa petite sœur… Et infusée par la magie de la sorcière nouvellement éveillée Chelka, mais n’en disons pas plus !
Direction artistique et plaisir des yeux
S’il y a bien quelque chose que nous ne pouvons reprocher à The Witch and the Hundred Knight 2, c’est bien le soin qui a été apporté à l’univers de Kevala et aux différents artworks qui composent les phases de dialogue ou qui viennent ponctuer certains des moments chargés en émotion. Si vous avez déjà joué un jour à un Disgaea, vous retrouverez la patte Nippon Ichi Software, avec des couleurs très vives et des designs bien traités, qui assurent à chacun des personnages d’avoir son identité visuelle et de trouver facilement sa place dans votre mémoire.
Cependant, il sera possible de regretter que les phases où vous devrez incarner Hundred Knight ne soient pas aussi choyées. Bien que le début du jeu vous enchantera sans doute de par son ambiance et sa musique, vous vous apercevrez bien vite de la pauvreté des décors en 3D. Les textures ne sont clairement pas à la hauteur de ce qu’il est possible d’attendre d’un jeu développé pour la PS4 en 2017 (et, il est important de le préciser, même si le jeu n’a pas dû avoir un budget conséquent, l’impression d’être en face d’un jeu PS3 lissé est assez dérangeante), et ça ne sera que la partie émergée de l’iceberg.
En effet, à mesure que vous avancerez dans le jeu et dans les différents décors qui composent le monde de Kevala, vous commencerez à avoir une impression de déjà-vu ou de recyclage des terrains, ce qui est censé être normal dans un jeu qui utilise la génération procédurale, mais oppressant ici tant la répétition se fait vite sentir.
En avant pour l’aventure ?
Concernant les phases où vous devrez prendre le contrôle d’Hundred Knight, vous serez face à une formule très classique de l’action-RPG : vous déplacez votre personnage avec le stick gauche, le stick droit contrôle la caméra, vous attaquez avec carré, esquivez avec croix et déclenchez le « Troisième œil » (un état d’éveil d’Hundred Knight lui permettant de mieux encaisser les coups, de se déplacer plus rapidement et de récupérer graduellement ses point de capacités spéciales) avec triangle. Les techniques spéciales seront activées via une combinaison de touches comprenant R1 + carré/triangle/rond/croix, et qu’il sera possible de configurer selon vos affinités.
Dans les finesses bienvenues, les facettes d’Hundred Knight ! Chacune répondant à un archétype de classe (polyvalent, tank, mage, assassin, berserk ou invocateur de Tocka), elles se débloquent à mesure que vous avancerez dans l’aventure. Lors de vos explorations, il sera possible de vous équiper de trois de ces profils et de les configurer comme bon vous semble afin de mener à bien vos affrontements avec la faune et la flore locales. De plus, chaque facette ayant des affinités propres, les armures, les accessoires et les types d’armes seront aussi à prendre en compte lors de vos préparations.
Que ce soit à l’épée, au marteau, à la lance, au bâton de mage ou autre, les afflictions infligées (poison, étourdissement, sommeil ou charme) ou les types de dégât (tranchant, contondant ou magique) devront être soigneusement réfléchis pour vous éviter de succomber sous les coups ennemis. La mort d’Hundred Knight entraînant la perte d’une partie des objets gagnés durant l’exploration en cours, il ne faudra donc pas trop jouer avec le feu et parfois s’imposer une pause à la base afin de valider la récupération du précieux butin.
D’autant qu’il vous faudra veiller sur la jauge de Gcal (Giga Calories) d’Hundred Knight si vous souhaitez explorer sur des périodes prolongées ! Ayant bien évidemment une jauge de HP (Healt Points) et d’AP (Aptitude Points), le petit chevalier fonctionne sur batterie et il ne faudra pas hésiter à le recharger grâce à une vivisection des ennemis (la commande Depletura, dans le jeu) ou en éclatant les oiseaux calorifiques présents aux abords des différents points de passage.
Nous ne pouvons que remercier NIS America pour avoir permis à The Witch and the Hundred Knight 2 de poser le pied sur le sol européen. Avec son scénario touchant (les habitués verront peut-être les grandes lignes arriver grosses comme des camions), des personnages hauts en couleur, une bande-son envoûtante et un humour faisant très souvent mouche, nul doute que les joueurs se focalisant sur ces points lors de leurs achats de jeux vidéo ne pourront que s’en trouver comblés.
Mais il est nécessaire de ne pas oublier le retard technique dont est victime le titre. Avec un gameplay très classique et un recyclage montrant vite le bout de son nez, il est difficile de faire de longues sessions sur le jeu sans avoir envie de régulièrement poser la manette. Cependant, si la patte Nippon Ichi Software est votre came, alors n’hésitez pas et foncez sur The Witch and the Hundred Knight 2 !