La dystopie, ou contre-utopie, est un genre qui a été maintes fois exploré par le 7ème Art, avec des films tels que 1984, Brazil ou le Meilleur des Mondes. Moins exploité dans le domaine du jeu vidéo, malgré d’excellentes licences comme Deus Ex ou Half-Life (dans le cas du second volet), mais République Remastered s’inscrit dans cette lignée. Développé suite à un Kickstarter réussi en 2012, république est sorti sur iOS en décembre 2013. La communauté PC a dû prendre son mal en patience et attendre jusqu’à il y a peu pour voir enfin la mouture PC de République voir le jour, flanquée de l’adjectif Remastered. L’attente était-elle justifiée ?
(test de République Remastered réalisé sur PC)
Spectateur
Sans que l’on sache vraiment pourquoi, Hope, le personnage principal, est la prisonnière du gouvernement totalitaire sobrement appelé République. Malgré le statut, on imagine, ultra-sécurisé de la prison, elle réussit à mettre la main sur un téléphone portable dans le but de demander de l’aide. Et qui répondra à cet appel de détresse ? Vous. Ainsi, Hope ainsi que tous les protagonistes présents à l’écran s’adresseront toujours au joueur derrière l’écran, nous incluant ainsi directement dans l’intrigue du jeu. Si cette forme de narration n’est pas sans rappeler celle de Nomad Soul, elle n’en demeure pas moins particulièrement efficace dans le cas de République Remastered.
Il s’agira donc de guider Hope à travers le pénitencier nommé Métamorphose. Par ailleurs, si peu d’informations sont disponibles dès le départ, une des forces de République Remastered est de posséder un univers très fourni, dont la densité dépendra de l’envie du joueur à fouiller un peu partout pour trouver des informations sur ce dernier. Gérée avec brio, cette quête perpétuelle d’information n’est pas sans rappeler nos pérégrinations dans Rapture, la cité sous-marine de Bioshock. Les développeurs se permettent même d’enrichir notre culture littéraire et vidéo-ludique, en disséminant un peu partout des œuvres interdites au sein de la république. On trouvera ainsi quelques bouquins de George Orwell ou de William Burroughs dont on remarque constamment l’influence dans le jeu.
Hacking et caméras
Certains n’hésitent pas à qualifier République Remastered de « Watch_Dogs sans Ubisoft ». Si certains aspects, notamment au niveau de l’univers et de l’utilisation des caméras, sont en effet assez similaires, le titre est plus proche du méconnu eXpérience 112 où nous étions également derrière des caméras pour guider notre protagoniste. Au début du jeu, seule la surveillance des lieux sera disponible. Il s’agira donc simplement d’indiquer à Hope où aller et d’intéragir avec certains objets. Heureusement, le gameplay se densifie assez vite, on pourra ainsi hacker quelques ordinateurs pour lire des e-mails ou avoir accès à des écoutes téléphoniques mais surtout afficher la position des gardes sur la carte, prédire leur ronde ou encore déclencher des dispositifs pour les distraire.
Notre héroïne n’est cependant pas en reste. Si ses mouvements sont assez simples (un clic pour se déplacer discrètement, un double clic pour courir), elle bénificie d’une certaine panoplie de capacité. Hope peut ainsi se planquer un peu partout mais surtout neutraliser des gardes avec quelques armes non létales, auparavant dénichées par le joueur. République Remastered évite ainsi toute confrontation qui entrainerait la mort de l’héroïne : si elle échoue, elle sera simplement reconduite à sa cellule dont on pourra la refaire évader.
Plus qu’un remake
Le fait que République Remastered ait été à l’origine un titre iOS me faisait un peu peur. Je cédais ainsi au préjugé de nombreux PCistes : qu’un titre développé sur plusieurs plateformes, sur mobile de plus, ne pouvait pas vraiment être de qualité sur PC. J’ai eu tort : le titre est très loin d’être un portage paresseux. Le jeu a bénéficié d’une refonte complète sous Unity 5, la dernière version du moteur. Exit les textures aliasées et baveuses du jeu smartphone, on a ici droit à des visages réalistes, à des textures détaillées et des effets de lumières travaillés. Le gameplay a également été revu, la toute relative précision des contrôles tactiles laissant place à l’implacable justesse de la souris.
Seul défaut du jeu, l’intelligence artificielle n’est pas toujours au top, mais on le pardonne aisément vu le plaisir procuré par les quelques heures de République Remastered. D’ailleurs, sorti sous format épisodique, seuls 3 épisodes sont pour l’instant disponible, vivement les deux derniers.
Conclusion
République Remastered est un très bon jeu. Si le format épisodique ne plaira pas à quelques uns (au pire, il suffit d’attendre la sortie des derniers épisodes), son univers définitivement accrocheur et son gameplay bien huilé en font une expérience très agréable. Le test sera bien entendu mis à jour quand les épisodes 4 et 5 mettront fin à cette histoire brillamment écrite !