Par les créateurs du petit Azure Striker GUNVOLT et toujours tout droit sorti de l’esprit de monsieur Keiji Inafune, le vrai faux papa de Megaman (le vrai étant Akira Kitamura) et ses apôtres d’Inti Creates nous offrent un petit spin-off du très bon platformer sur 3DS. Disponible gratuitement à l’achat de ce dernier ou pour la somme de 3.49€ sur l’e-shop Nintendo 3DS, MIGHTY GUNVOLT et son retour à l’ère 8-bit est il une réussite ou juste un jeu fan-service nostalgique sans aucun réel intérêt ?
Test MIGHTY GUNVOLT sur Nintendo 3DS
Et un, et deux et trois au placard
Le monde d’un autre lieu et temps est sur le point de changer. Le groupe de média SUMERAGI s’est lancé dans des expériences sur humains pour créer la nouvelle Idole. Cette obscure magie a atteint les écoles de filles et elles ont maintenant toutes disparu. Plus aucun couple ne se forme, l’amour est en grand danger. Mais face à cette menace se dresse un héros : Gunvolt ! Accompagné de Beck le robot et l’ange Ekoro, il va sillonner la ville afin de mettre un terme aux terribles agissements de SUMERAGI. Voilà le scénario de ce petit spin-off proposé par Inti Creates. MIGHTY GUNVOLT est un jeu traditionnel de plateforme reprenant les bases de Megaman. Quand on sait que le vrai faux créateur de ce dernier, Keiji Inafune, a travaillé sur le soft tout devient de suite plus clair sur l’inspiration des développeurs. Avec un hommage assumé à son frère spirituel, MIGTHY GUNVOLT est un jeu cross-over aux allures 8-bits qui vous plongera dans un univers aux couleurs tantôt froides, tantôt chaleureuses. Le style rétro-NES est très réussi et plaisant pour l’œil, le gameplay est très facile d’accès et il ne vous faudra pas plus d’une ou deux minutes pour bien le prendre en main. Pas de grandes subtilités à ce niveau-là d’ailleurs. Chacun des 3 personnages jouables dispose de ses propres capacités. Gunvolt, venant du jeu Azure Striker GUNVOLT, a la possibilité de charger son attaque pour balancer une chaîne d’électricité devant lui, rossant les ennemis qui auront le malheur de rester sur sa trajectoire. Il dispose aussi d’un double saut lui permettant d’atteindre des plateformes inatteignables par les deux autres personnages. Ekoro, l’ange venu tout droit de la série Gal*Gun, quant à elle, peut charmer les sbires de SUMERAGI les forçant à se battre à ses côtés. Son saut lui permet de rattraper ses erreurs d’appréciation de distance ou juste de passer au dessus de monstres coriaces en planant quelques secondes (tout comme Peach pouvait le faire dans Super Mario Bros. 2 USA) en maintenant le bouton « jump ». Pour finir Megam… Je veux dire Beck ! Le petit robot héros du jeu Mighty no.9 (qui n’est pas encore sorti), a plus qu’une simple ressemblance douteuse avec notre robot ménager préféré. En effet, son panel de mouvements ressemble étrangement à notre petit et vaillant héros bleu. Beck peut dasher en mode bélier pour infliger des dégâts aux ennemis et effectuer une glissade pour se faufiler dans des couloirs exiguës ou simplement éviter les attaques de ses assaillants. Ça ne vous rappelle rien ?
Ces trois personnages aux caractéristiques différentes sont en fait une sorte de choix de difficulté. Selon mon expérience personnel, il est plus facile d’arriver à bout de ce jeu avec Ekoro qu’avec Beck. Gunvolt étant le niveau intermédiaire. Le jeu n’est pas bien dur pour les vétérans des jeux de plateformes 8-bits. Mais pour les plus jeunes, le choix du personnage pour commencer et se familiariser avec ce gameplay d’une autre époque, peut modifier l’expérience de jeu.
Même les stages ressemblent à Megaman.
Des p’tits sous, des p’tits sous, on veut des p’tits sous !
Passons à une partie importante : la durée de vie. Avec à peine 5 niveaux au compteur dont un uniquement consacré au boss final, à moins d’être un fanatique du scoring ou speedrunner dans l’âme, MIGHTY GUNVOLT s’offre là une durée de vie lamentable. Le jeu se termine, pour les plus à l’aise d’entre vous dans le monde du jeu de plateformes, en environ 20 petites minutes. Et je ne parle là que du premier essai. J’ai fini le jeu trois fois et mes temps sont 20 minutes, 16 minutes et 15 minutes. Alors oui, ce n’est pas grave le jeu est offert avec Azure Striker GUNVOLT, mais il est aussi disponible pour la somme de 3.49€ ! 3.49€ pour 20 minutes de jeu ? Est-ce vraiment un prix raisonnable pour une durée de vie aussi présente que les cheveux de Jean Pierre Coffe sur son crâne ? Mais le plus désolant dans tout ça, c’est qu’ils osent nous vendre un DLC de 4 MALHEUREUX niveaux pour la somme de 2.49€ ! Certes les niveaux sont différents, oui les boss ont leurs patterns propres, mais ça ne justifie toujours pas le prix. Pour un peu moins de 6€, 5.98 exactement, on nous offre un jeu d’une durée de vie atteignant difficilement l’heure. Il est vrai que celui-ci dispose d’une petite replay-value mais celle-ci est destinée, comme dit plus haut, aux scoreurs et speedrunners. Et encore je fais preuve ici d’une grande gentillesse. Les niveaux ne sont malheureusement pas bien compliqués et les boss, à part un ou deux, sont plus qu’anecdotiques.
Inti Creates s’est beaucoup inspiré de Megaman pour ce petit jeu, mais il semblerait qu’ils aient oublié d’y mettre une réelle âme et durée de vie. Il est plaisant de voir des hommages comme celui-ci à une époque d’Or du jeu vidéo, mais encore faut il le faire avec le coeur et sans penser à s’en mettre plein les poches en flattant, caressant dans le sens du poil les joueurs nostalgiques de ce temps passé.
Beck contre le premier boss.
Conclusion MIGHTY GUNVOLT
MIGHTY GUNVOLT est un bon jeu malgré tout. Dire que je n’ai pas passé un bon moment dessus serait un mensonge. La musique est plutôt bonne et ne cesse de nous rappeler l’ère NES. Mais la frustration d’une durée de vie si courte et son prix abusif pour le contenu proposé font de lui un jeu à avoir si vous avez beaucoup trop d’argent, ou si vous voulez aider les développeurs à continuer cette politique. Achetez plutôt le très bon Azure Striker GUNVOLT et obtenez MIGHTY GUNVOLT gratuitement. C’est probablement le meilleur choix à faire. Il manque quand même une véritable identité au jeu. A vouloir trop en faire on finit souvent par se planter. Mais je n’irai pas jusque là. Aujourd’hui je préfère ressortir un bon vieux Megaman que de retourner sur MIGHTY GUNVOLT.
A titre informatif, pour 1€ de plus (et à 1€ de moins si on prend en compte le DLC), les jeux Megaman NES sont disponibles sur l’eShop Nintendo 3DS.