Ah, le rail shooter… Ce type de jeu dont les plus jeunes ignorent l’existence, excepté ceux qui auraient acheté le médiocre Rambo. Essayer de rendre la vie à un genre mort et enterré, c’est une intention louable, à part quand il s’agit simplement de produire un jeu malgré un manque flagrant de moyens. C’est le cas pour Teyon, les développeurs de Heavy Fire : Afghanistan.
Test de Heay Fire : Afghanistan sur PC
Call of Duty sous narcotiques
Qu’on aime ou qu’on déteste la licence d’Activision, il faut lui reconnaître certaines qualités : une mise en scène exemplaire, une ambiance sonore de qualité et un scénario plutôt prenant. Quand on joue à Heavy Fire : Afghanistan, on a l’impression de jouer à un de ces mockbusters, ces films qui parodient les grands succès d’Hollywood. On y retrouve les même caractéristiques : discussions en pseudo jargon militaire, Amérique glorifiée, (tentative de) mise en scène épique et surtout ennemis de l’oncle Sam à la pelle.
Dans Heavy Fire : Afghanistan, on incarne un jeune soldat, américain, cela va sans dire, détaché en Afghanistan. Notre aventure commence par l’attaque de notre base par une horde de moudjahidines/barbus/terroristes/islamistes/musulmans /etc qui en veulent à l’envahisseur démocrate. Malgré quelques pertes, on finit évidemment par les bouter hors de la base tel Charles Martel à Poitiers.
A peine cette première mission remplie (elles sont au nombre de douze + un mode vétéran), les défauts du jeu sautent au visage : sons à jeter, feeling des armes totalement absent, graphismes plus que médiocres, mise en scène ridicule et animations risibles. Heavy Fire : Afghanistan semble avoir été destiné à une console telle que la PlayStation 2, en début de commercialisation. Le manque de moyens est vraiment flagrant, et les développeurs auraient mieux fait de produire un petit shooter en 2D que d’essayer d’imiter les grosses productions sans saveur.
Un jeu sérieux ou une simple blague ?
J’ai affronté un dilemme en testant Heavy Fire : Afghanistan. Le traiter de la même manière qu’un FPS classique, malgré l’amour que je porte à ce genre, ou bien le voir comme une grosse blague à presque 5€ ? Outre le fait que je n’ai pas payé le jeu (ça fait parti des joies d’être testeur), le ton abordé pendant tout le jeu me parait parfois beaucoup trop exagéré pour être réel. Alors qu’on tue près de 200 ennemis à chaque mission, que des succès tels qu »Exterminator » se déverrouillent et que les niveaux sont parsemés de barils rouges, on commence à envisager l’idée que ce titre n’est qu’une farce. Il faut savoir que les développeurs ont promis une copie gratuite du jeu à tous les joueurs ayant voté pour eux sur Greenlight, leur enlevant déjà une certaine part de crédibilité.
Il m’est aussi venu à penser qu’Heavy Fire : Afghanistan est un jeu destiné à un public sans le sou, qui désire voir sortir rapidement de nouveaux FPS (c’est mon cas). Profitant d’un moment creux de l’année, les développeurs en ont profité pour sortir leur jeu d’une médiocrité évidente, tout en le vendant comme un super shooter. Dur, donc, de leur en vouloir tant leur intention est louable, et tant le prix du jeu n’est pas élevé (on a quand même vu de bien plus grosses arnaques sur Steam). Ici, la question n’est pas de mettre en cause la mauvaise qualité du jeu (les screenshots parlent d’eux-même) mais de finalement avoir de la sympathie pour cet échec, tel l’amour mélangé de pitié qu’on aurait pour un chien très laid.
Conclusion Heavy Fire : Afghanistan
Dur, dur de donner une note pour Heavy Fire : Afghanistan. Si, objectivement, on a affaire à un mauvais jeu, je dois avouer m’être pris de sympathie pour ce titre, souvent drôle malgré lui. Pour 5€, on de quoi occuper deux petites soirées, avant de recommencer à jouer à des jeux un peu plus sérieux. Pour plus d’informations à propos du jeu, rendez-vous sur le site officiel.