Forte d’une grosse dizaine d’épisodes parmi lesquels il est aisé de se mélanger les pinceaux de par leurs titres abscons, la série Guilty Gear, initiée en 1998, jouit d’une réputation de grande qualité globale amplement méritée. De fait, là où, à notre époque, beaucoup de jeux de combat optent pour une 3D pas toujours heureuse, Guilty Gear n’a jamais renoncé à la 2D traditionnelle de la bonne époque des Street Fighter 2 et consorts, tout en offrant des graphismes léchés, un casting de personnages charismatiques et un gameplay aux petits oignons capable de convenir aussi bien au débutant qu’au combattant chevronné. Mais passés les dix épisodes, est-il toujours possible de proposer la même efficacité sans lasser les adeptes ? C’est ce que nous allons étudier au sujet de ce Guilty Gear Xrd – Revelator.
Guilty Gear Xrd – Revelator : le règne est loin de s’achever
Un casting léger, mais efficace

Guilty Gear Xrd – Revelator était précédé d’un autre jeu, en 2014, baptisé Guilty Gear Xrd – Sign, dont il constitue apparemment plus une version améliorée qu’une suite, mais sur lequel je n’ai pas eu le bonheur de me faire la main. Les deux titres s’éloignent un peu du reste de la série de par leurs graphismes, sur lesquels nous reviendrons, mais on leur reproche également un nombre moins conséquent de personnages jouables. N’ayant pas pratiqué de Guilty Gear depuis des lustres, je ne me souviens pas vraiment du roster des anciens titres, on va donc composer avec ce que l’on a sous le pad ici et maintenant. Comme on le disait plus haut, une grosse vingtaine, donc. Plus quelques uns à débloquer, mais également à acheter en DLC, ce qui n’a pas manqué de faire grincer des dents (7€ le personnage, c’est vrai que ce n’est pas tellement donné). Par contre, niveau différentiation entre chaque personnage, on est vraiment bien loti, et finalement, on ne ressent pas spécialement cette sensation de volonté d’en avoir toujours plus, ni d’être lésé et de n’en avoir pas eu pour son argent. Et ce pour un certain nombre de raisons.

Le mode Story de la division

Point fort, parce que trop nombreux sont les jeux de combat qui ne s’intéressent pas suffisamment au background de leurs persos, et qui laissent le joueur un peu sur sa faim quant aux motivations des uns et des autres à prendre part au combat. Pour ma part, cet aspect m’avait beaucoup frustré lors de l’acquisition de Street Fighter 2, à une époque où l’on ne trouvait pas des tonnes d’informations sur Internet. Point faible, parce que l’histoire décrite s’avère assez rébarbative à suivre, avec moult dialogues en japonais sous-titrés anglais à lire, et si vous n’accrochez pas au scénario mis en place, vous allez rapidement marteler le bouton pour passer les scènes, voire quitter définitivement ce mode. L’idéal aurait probablement été de diluer cette histoire en la parsemant de scènes de combats susceptibles d’impliquer le joueur dans l’évolution des événements. Quoi qu’il en soit, le mode Story est proposé, et non imposé, donc chacun s’y attardera en fonction de ses attentes.

Un gameplay pour tous les types de joueurs

Si l’on trouve assez peu de nouveaux personnages par rapport à l’opus précédent, chacun bénéficie de son propre style de combat, et beaucoup affichent des attaques spéciales déjantées et impressionnantes visuellement. Certains combattants sont plutôt techniques tandis que d’autres se révèlent nettement plus bas du front, mais également, le jeu propose la solution, avant de débuter le combat, d’un gameplay simple permettant de matraquer les boutons, ou d’une jouabilité plus fine qui demandera plus de tactique pour sortir les attaques les plus efficaces. Du coup, tout le monde y trouvera son compte, et c’est là l’une des forces de ce jeu. Mais dans quels modes peut-on pratiquer ces fiers guerriers ? Outre l’option Story évoquée plus haut, on a affaire à l’éventail somme toute classique des jeux de combat, classique mais efficace : Online, Arcade et Dojo.

Contenu conséquent, technique impeccable

De ce côté-là, rassurez-vous, il n’y a aucun lieu de se faire de souci. Le jeu est magnifique, affiche des personnages de très grande taille aux graphismes type cel-shading impeccables (une originalité des épisodes Xrd), et les décors de fond, sublimes et très animés, vous inciteront souvent à quitter le combat des yeux pour observer l’environnement et ce qu’il s’y déroule. Somptueux. Côté animation, sans faute également. Le tout bouge nickel, et on a même droit à des petits bonus, telles que des séquences manga pour introduire les personnages ou conclure les combats, mais aussi, à des mouvements de caméra bien placés (zooms, semblants de 3D…) lors des grabs ou des coups spéciaux. Le tout confère aux combats une sensation incroyablement dynamique et donne le feeling de jouer à un dessin animé. Et pour finir, niveau son, on appréciera les voix japonaises (sous-titrées anglais), et les combats sont rythmés de musiques rock et pêchues traditionnelles à la série, qui conviennent parfaitement au dynamisme des affrontements tel qu’évoqué ci-dessus. Vraiment du beau travail donc d’un point de vue réalisation technique, et c’est sur ces remarques positives que nous allons achever notre analyse de ce Guilty Gear Xrd – Revelator.

Conclusion de Guilty Gear Xrd – Revelator
S’il n’est pas exempt de quelques défauts, tels que son système de DLC un peu chéros, son roster un peu léger ou encore son mode Story assez difficile à suivre (surtout qu’on ne joue pas pendant ce temps), Guilty Gear reste bel et bien l’une des valeurs sûres du jeu de combat, et notamment en 2D, avec ce Guilty Gear Xrd – Revelator. Un constat que l’on attribuera notamment à un contenu conséquent (surtout pour les amateurs de la licence), à un gameplay nerveux et adapté à tous types de joueurs, ainsi qu’à une réalisation aux petits oignons, tant en termes d’animation, que de son et de visuels. Arc System Works démontre une nouvelle fois qui c’est le patron, pour le plus grand plaisir du joueur…


