Fairy Fencer F a débarqué sur PlayStation 3 en 2014, puis sur PC via Steam en 2015. À chaque fois le jeu a reçu des avis très moyens, voire mauvais, mais il en faut plus pour que Compile Heart, le développeur du jeu, ne baisse les bras. Cette année 2016 Fairy Fencer F est de retour dans une toute nouvelle version nommée Fairy Fencer F: Advent Dark Force exclusive à la PlayStation 4. Cette nouvelle version s’accompagne de quelques nouveautés, mais est-ce assez pour que le jeu reçoive enfin un avis favorable ? Voyons ça en quelques mots… enfin quelques phrases… enfin vous m’avez compris.
Manga + Transformation + Belles pépettes + RPG = Fairy Fencer F
Le roi Arthur du pauvre
Un héros malgré lui qui tombe par hasard sur un artefact divin qui lui impose une quête dont il se serait bien passé. Le malheureux gredin croise ensuite une splendide jeune fille courtement vêtue dédiée à de le suivre dans ses aventures. Voilà un début de scénario digne des plus basiques manga qui existent et ça tombe bien, car Fairy Fencer F transpire les animes japonais pour jeune garçon par tous les pores. Dans ce jeu nous suivons le parcours de Fang. Jeune homme désinvolte et surtout fauché comme les blés qui voit l’opportunité de se remplir les poches quand il entend parler d’une épée plantée dans le sol que personne n’arrive à desceller, et qui contiendrait un pouvoir divin qui exaucerait n’importe quel vœu. Ni une, ni deux Fang fonce et tel un Arthur il arrive là où tout le monde a échoué. Il se retrouve avec l’épée en main… et une luciole à côté de lui. En fait à y regarder de plus près, ce n’est pas une luciole, mais une Fury nommée Eryn. La petite fée nous explique que Fang est devenu malgré lui un Fencer et par la même occasion son maître.
Mais le cours ne fait que commencer. Durant un long moment, Eryn nous explique que dans un passé très très lointain une guerre explosa entre le bien et le mal. La Déesse du bien et le Dieu du mal se sont affrontés durant des années à grands coups d’épée. Chaque lame plantée avait comme incidence de pétrifier une partie du corps de l’adversaire. À terme du combat, les deux êtres divins se sont scellés mutuellement, mais de nombreuses épées furent éparpillées de par le monde. Votre mission si vous l’acceptez, c’est de retrouver lesdites lames qui hébergent en leur sein d’autres Fury et ainsi, le pouvoir de libérer la Déesse de sa prison de pierre. Eryn vous promet qui si vous réussissez vos souhaits les plus chers seront tous exaucés. Oubliant votre légendaire flemmardise vous partez donc à l’aventure et êtes bientôt rejoint par des compagnons de route ayant le même but que vous, dont de bien jolies donzelles courtement vêtues et des petits gamins hyper lourds, sinon ça ne serait pas drôle.
Un gameplay qui s’étoffe avant de s’écrouler
Fairy Fencer F est un RPG avec un système qui au premier abord pourrait nous sembler proche d’un Tales of ou d’un Star Ocean, mais au final ce n’est qu’une couverture d’apparat. Lors de vos déplacements dans les divers donjons du jeu vous allez passer en arène de combat dès que vous rencontrez un ennemi qui est visible sur la carte. Une fois en mode fight vous pourrez vous déplacer librement dans une zone restreinte et ainsi vous placer parfaitement pour faire le plus de dégât aux viles créatures qui vont font face. Votre palette de possibilités est très classique : Attaque/Magie/Coups spéciaux/Objet/Fuite. Du RPG bien classique, mais suite à quelques combats, on sent que derrière ces maigres possibilités il se cache quelque choses d’un peu plus tactique. Au début il suffit de bien placer vos coups sans trop réfléchir pour que les combats s’enchaînent sans difficulté, mais en sera-t-il toujours ainsi quand votre team sera plus grande et vos ennemis plus féroces ? Non. Après quelques heures de jeu, plusieurs compagnons vous ont rejoint et la difficulté s’est accentuée, et là le plaisir s’installe.
Enfin il ne suffit plus de foncer tête baissée dans le tas. Au fur et à mesure de l’expérience engrangée jusque là vous avez pu développer vos talents en épée en boostant votre attaque, défense, mais aussi le nombre de coups que vous pouvez asséner et leur portée. Enfin vous pouvez faire et créer des combos parmi une sélection de coups qui s’étofferont au fur et à mesure de l’aventure. À partir de là les ennemis deviennent plus costauds, donc votre placement en choix d’attaque sera primordial. Allez-vous tenter le combo dans le dos d’un monstre, zone plus faible, mais peut-être vous mettre à découvert d’une attaque venant d’une autre créature, ou plus choisir le coup spécial de zone qui va faire très mal à plusieurs adversaires, mais vous coûter vos points de magie (PM) si précieux et rares ? La stratégie commence à bien s’installer, surtout que vous vous rendez compte rapidement que vos MP, vous en aurez besoin contre les boss, car c’est grâce à eux que vous pouvez débloquer votre terrible transformation digne d’une Sailor Moon croisée avec un Transformer. Vos pouvoirs de Fencer vous octroient une jauge spéciale qui une fois remplie, vous permet de recouvrir votre corps d’une armure et ainsi débloquer vos pouvoirs ultimes qui pourront vous sauver la vie face à de terribles menaces.
Donc après quelques heures de jeux on commence enfin à prendre du plaisir dans les combats. On teste différentes possibilités de combos. On booste différents éléments. En clair après un début assez ennuyeux on s’amuse. Profitez bien, car ça ne va pas durer longtemps. Après quelques heures à avoir fait mumuse avec ce que le jeu a à nous offrir pour étoffer le gameplay on se rend vite compte que c’est très limité. Qu’ont fait toujours les mêmes choses. Les combats n’ont aucune énergie, le côté tactique qu’on croyait avoir découvert est très pauvre. L’ennui s’installe et ce n’est pas ce qui se passe hors combat qui va profondément changer la donne.
Un petit tas de choses à faire amusantes… 5 minutes
A chaque fois que vous trouvez une Fury vous pourrez aller voir les deux divinités devenues pierre et enlever une de nombreuses lames qui parsèment leurs corps et grâce à ça, débloquer le véritable pouvoir de la Fury que vous pourrez équiper pour booster vos stats. Mais cruel dilemme : chaque Fury ne peut débloquer qu’une partie du corps des dieux selon son rang (bien sûr on commence au rang le plus bas, le C). Au début pas de soucis on fait toutes les parties C de la déesse du bien, mais rapidement elle n’en a plus, alors que nous ne découvrons toujours que des Fury de bas rang. Donc, que faire ? Booster nos nouvelles Fury en libérant également des parties du dieu du mal ou bien sacrifier l’évolution de notre puissance ? À vous de décider.
Niveau petit à côté nous retrouvons aussi les classiques sous-quêtes Fedex trouvables à la taverne du coin. A l’ordre du jour nous avons « Va tuer X monstres », « Va me chercher 7 champignons + 3 herbes folles pour ma soupe »… Des zones secondaires qu’il vous fondra débloquer grâce au pouvoir de vos Fury. Pour la plupart ces zones vous amèneront à obtenir une nouvelle Fury au prix d’un combat bien plus hard que le niveau actuel. C’est aussi grâce à ces promenades que vous arriverez à engranger assez d’expérience pour booster à fond la tonne de caractéristiques de chaque personnage. Que ce soient les attributs physiques, les armes, les combos ou encore les pouvoirs magiques, tout demande à être amélioré et vu le peu de points obtenus lors des combats il vous faudra passer beaucoup, beaucoup de temps pour avoir une troupe prête à affronter les dangers ultimes.
Des sonorités du soleil levant entachées par des peintures ternes
On vous l’a déjà dit, Fairy Fencer F est un RPG très inspiré par les mangas et ça se ressent jusque dans le visuel et les musiques. Si vous aimez la J-Pop (la pop japonaise) vous allez être gâté. Le jeu regorge de nombreux thèmes musicaux dignes des plus grands openings d’animes. On à également droit à quelques morceaux plus rock et évidement un gros lot de musiques d’ambiance qui sont le plus souvent très vites oubliés, hormis quelques rares lieux qui ont droit à un éclair d’inspiration. Au final tout ce mélange est assez indigeste et lourd, ou tout au mieux inexistant. Le pire c’est quand on apprend que c’est Nobuo Uematsu, le créateur de nombreuses musiques de Final Fantasy, qui est en partie derrières les musiques du jeu, ça fait mal de le voir si peu inspiré. Non, ce n’est pas sur la BO de Fairy Fencer F qu’il faudra compter pour offrir à vos oreilles du bon son que vous aurez plaisir à entendre hors jeux et ça ne sera pas mieux du coté plaisirs visuels.
Fairy Fencer F: Advent Dark Force est un jeu PlayStation 3 et ça ce ressent à tout moment. Que ce soit en ville ou sur la map du monde vous ne pourrez voyager qu’en cliquant sur des points sur un écran bien vide et plat. Une fois en donjon ce n’est guère mieux. De grands couloirs vides à peine texturés et au level design vu et revu. Niveau personnages ça ne va pas voler très haut non plus. S’ils sont assez sympathiques et attachants si les stéréotypes des mangas ne vous dérangent pas, côté design c’est une honte. Lors des scènes de dialogues nous avons droit à un applet 2D niveau représentation comme pour un Disgaea par exemple. Mais là où dans un Disgaea ses modèles 2D types mangas sont travaillés, expressifs, et en mouvement, dans Fairy Fencer F les modèles 2D sont pauvres, pas expressifs, et bougent très peu. Heureusement que le doublage est là pour donner un peu d’épaisseur aux dialogues. À noter justement que le jeu vous laisse le choix entre les voix anglaises et japonaises. Nous avons bien sûr opté pour le second choix. Quitte à jouer à un jeu dans le pur style manga, autant y aller à fond. Par contre tout comme sur PlayStation 3 et PC, le jeu n’a pas de sous-titres français il vous faudra vous contenter de l’anglais. Et hors phases de discussions qu’est ce que ça donne ? He bien une fois passé en mode 3D les personnages ne sont guère mieux. Le pire revient tout de même aux mini-séquences de transformation qui devraient être le moment qui vous en met plein la vue dans un débauche d’effets visuels, où le personnage fait mille mouvements pour revêtir son armure de combat. Oubliez ça, on a droit à quelques images statiques avec quelques petits effets et c’est tout. Les seuls moments un peu classes visuellement, c’est les attaques ultimes et encore ça ne va pas chercher bien haut. Et même, pour certains personnages elles ne sont pas très lisibles. Que ce soit du côté sonore ou visuel, Fairy Fencer F ne fait à aucun moment rêver, et ce n’est pas le très très léger rehaussage HD de la version PlayStation 4 qui va changer quelque chose.
Au rang des nouveautés la version Advent Dark Force apporte trois nouveaux scénarios avec leur lot de nouveaux personnages et diverses fins. Le système de combat est amélioré et permet d’avoir jusqu’à 6 combattants en même temps dans l’arène de combat. Trois options de difficulté sont également incluses. Comme ça si vous avez déjà fait une ancienne version et que vous désirez seulement faire les nouveaux scénarios vous pourrez y aller en mode « je me promène avec le mode easy » ou bien si vous avez trouvé le jeu trop facile et voulez enfin avoir du challenge (bien qu’il soit déjà bien présent en mode normal) vous pourrez opter pour la difficulté optimale. Ces nouveautés sont les bienvenues, mais ce ne sont pas elles non plus qui vont rendre le jeu et son scénario ultra basique bien plus intéressants.
Conclusion Fairy Fencer F: Advent Dark Force
Si sur le papier Fairy Fencer F: Advent Dark Force avait tout pour nous plaire. Un RPG japonais très inspiré des mangas type shonen (Dragon Ball, Saints Seiya, Naruto & co), mais le final n’a rien de grandiose. Scénario peu inspiré, visuellement pauvre et très dépassé et au gameplay sympathique quelques heures avant de devenir ennuyeux. Fairy Fencer F: Advent Dark Force ne pourra satisfaire que les amateurs de J-pop qui aiment avoir un bon challenge niveau difficulté et qui n’ont pas peur de faire des heures et des heures de leveling pour booster à fond leurs personnages. La petite lueur d’espoir vient quand même de sa galerie de personnages hauts en couleur, très stéréotypés de ce que l’on trouve dans tout manga pour jeune garçon, mais si c’est votre tasse de thé vous vous attacherez facilement à tout ce petit monde et ils vont donneront peut-être l’envie de voir la fin des aventures de Fang et ses amis. Au final Fairy Fencer F: Advent Dark Force est un RPG moyen comme il en existe des centaines et qui à aucun moment arrive à sortir du lot. Un jeu bien fade et peu inspiré.