En 2012, Dishonored avait créé la surprise avec son gameplay mélangeant FPS, infiltration, combat et magie. 4 ans après, les Lyonnais de chez Arkane Studios remettent ça avec Dishonored 2, qui se veut une suite directe du premier opus. Mais celui ci sera-t-il à la hauteur des attentes des joueurs ? Réponse dans notre test.
Dishonored 2 : le retour du maître assassin
Le pouvoir attire les rats
L’histoire se déroule dans la ville de Dunwall, capitale du royaume des îles. L’impératrice Jessamine Kaldwin régnait sur son royaume qui, après de nombreuses années prospères, se trouva ravagé par une épidémie de peste tuant tout sur son passage. Ce fut durant ces instants de chaos qu’un groupuscule assassina la reine de sang froid et s’empara de sa fille, Emily, dans le but de la soumettre à leur volonté. Mais c’était sans compter sur le protecteur royal, Corvo Attano, qui, accusé à tort du meurtre de l’impératrice, mit tout en œuvre pour déjouer ce complot, laver son honneur et sauver Emily. Dans sa quête, il put compter sur l’aide des Loyalistes mais aussi sur un mystérieux être, l’Outsider, à qui il devait ses pouvoirs. 15 ans plus tard, la jeune Emily Kaldwin est devenue la nouvelle impératrice de Dunwall. Son protecteur et père, Corvo Attano, ne la quitte plus. Le royaume fait face à une crise sans précédent mais l’impératrice fait son possible pour le gouverner et le faire prospérer. Pour ne rien arranger, un tueur en série connu sous le nom de Tueur de la Couronne assassine les opposants de l’impératrice Emily et tous les soupçons se portent sur Corvo. Les choses s’enveniment un peu plus le jour de la commémoration de la mort de l’impératrice Jessamine Kaldwin car un coup d’état vient interrompre la cérémonie. La responsable n’est autre que la (demi ?) sœur de la défunte impératrice, Delilah Copperspoon, aidée par le Duc de Serkonos, Luca Abele. Suite à un affrontement qui laisse Corvo et Emily perdants, un seul des deux arrive à s’échapper, laissant l’autre figé dans la pierre. Et c’est le premier choix de votre aventure car il faudra choisir qui incarner, la jeune Emily ou le protecteur royal Corvo.
Deux héros, une destinée
Ce choix sera le premier d’une longue liste car comme dans Dishonored premier du nom, certains de vos choix pourront avoir une incidence sur l’histoire. Choisissez bien le personnage avec lequel vous commencerez l’aventure puisque le gameplay, mais aussi l’histoire, seront sensiblement différents selon que vous incarniez Corvo ou Emily. Un bon point donc pour la durée du jeu, qui en plus d’être conséquente, se retrouve donc doublée car il vous faudra finir le jeu avec les deux personnages pour ne rien rater de l’histoire principale. Les capacités des personnages sont tout aussi similaires que différentes. En effet, si elles permettent de faire la même chose, certains aspects modifieront radicalement votre façon de jouer selon le personnage. Si Emily a été formée et entraînée par son père, ce n’est pas une copie conforme du style de combat de son père. Et c’est tant mieux, car cela permet de recommencer l’aventure sans avoir l’impression de refaire la même chose de la même manière. Une fois votre choix de protagoniste effectué, vous abandonnez l’autre et êtes obligé de fuir Dunwall afin d’en apprendre plus sur la mystérieuse usurpatrice et sur la rébellion dont vous avez été victime. Heureusement pour vous, vous pouvez compter sur vos anciens alliés et vous trouvez refuge sur le Dreadful Wale, un bateau en partance pour la baie de la ville de Karnaca. L’action de ce nouvel opus se déroulera principalement dans cette nouvelle ville et vous permettra de retrouver vos forces et vos pouvoirs avant de revenir libérer votre fille/père.
Choisissez votre gameplay
Karnaca, où vous arrivez par bateau, sera votre nouveau terrain de jeu. Dishonored 2 ne s’écarte pas de la route de son prédécesseur. Vos missions consisteront principalement à vous rendre d’un point à un autre en accomplissant des tâches et en récupérant des objets au passage. Si cette explication peut laisser une impression de facilité et de linéarité, sachez qu’il n’en est rien. En effet, ce qu’il faut savoir dans Dishonored 2, c’est que vous êtes libre de faire comme bon vous semble ! Vous pouvez aussi bien choisir de tuer tout le monde comme de ne tuer personne ! Mais attention car certains de vos choix auront une incidence sur l’histoire. Par exemple, si vous tuez un personnage important, vous êtes sûr de ne jamais le revoir, mais ne sera-t-il pas remplacé par un autre encore pire ? Réfléchissez bien aux conséquences de vos actes. Cette liberté se ressentira aussi dans votre façon d’avancer : faire exploser une porte verrouillée ou simplement voler la clé à un garde ? Ces deux choix ne sont qu’un exemple de tout ceux que vous pourrez faire. De nombreux succès / trophées sont d’ailleurs liés aux différents types de gameplay et vous demanderont de tester les différentes approches pour tous les obtenir. Et vous en aurez l’occasion durant les 10 chapitres qui composent l’aventure principale. Mais ce n’est pas tout puisque de nombreuses quêtes secondaires seront aussi de la partie. Certaines seront tellement détaillées et complètes qu’elles nous en feraient presque oublier la quête principale qui est de retourner à Dunwall pour récupérer le trône. Et tout cela sans compter les différents objets, tableaux, runes et artefacts à récupérer à travers la ville de Karnaca. Encore une fois, chacun y trouvera son bonheur, vous pourrez soit rusher l’aventure principale sans demander votre reste, soit tout explorer en profondeur en testant les différents moyens d’effectuer vos missions.
Choix et puissance, que demander de plus ?
La ville de Karnaca est vraiment à couper le souffle, certaines zones sont vraiment détaillées et laissent un sentiment de liberté totale. Il y a toujours de nombreuses façons de se rendre à l’endroit voulu : une fenêtre ouverte aux étages supérieurs, passer par les sous-sols ou le toit ou encore simplement exploser la porte d’entrée. L’extérieur et l’intérieur sont vraiment détaillés, et l’on se retrouve à pouvoir interagir avec de nombreux objets. Les développeurs ont effectué un travail minutieux pour donner vie à la ville et ses habitants. Mais tout cela a un prix : les temps de chargement ! À chaque fin de chapitre, ou lorsque la zone change, on se retrouve à devoir attendre de nombreuses secondes avant de pouvoir continuer l’aventure. C’est là le prix de la liberté de déplacement. Grâce à vos pouvoirs, vous pourrez aller quasiment partout. Les joueurs du premier opus ne seront pas perdus puisque la majorité des pouvoirs sont les mêmes que dans Dishonored. En revanche, ceux de la jeune Emily sont pour la plupart totalement nouveaux et vous permettront de faire venir des objets à elle, de vous transformer en panthère ou encore de lier les ennemis qui de ce fait subissent les mêmes dégâts. Les deux protagonistes ont également un pouvoir de téléportation leur permettant d’atteindre des endroits normalement inaccessibles pour encore renforcer le sentiment de liberté ressenti par le joueur. Il est toujours possible d’améliorer ces pouvoirs en collectionnant des artefacts et des runes, disséminés un peu partout dans les bâtiments de la ville. Si vous vous en sentez le courage, vous pouvez faire le jeu sans avoir de pouvoir, ce choix vous est proposé au début du jeu et vous obligera donc à vous battre uniquement avec les armes à distance ou avec votre épée. En parlant des combats, il faut bien admettre que l’IA ne sera pas toujours très crédible et optimisée. Dans certains situations, les gardes à proximité ne vous entendront pas, même si vous faites du bruit ou que vous êtes visible. D’autres fois, ce sera l’inverse, bien caché, un garde vous verra, sans trop savoir pourquoi. Ce qui aura pour conséquence de vous forcer à vous battre ou à fuir mais aussi le déclenchement d’une alarme. Il faut bien l’avouer, ce petit défaut pourra en faire rager certains, surtout lors des parties où il ne faudra tuer personne ou ne déclencher aucune alarme.
Conclusion Dishonored 2
Dishonored 2 suit les traces de son prédécesseur et nous offre une suite qui optimise les mécaniques de jeu utilisées dans le premier opus en y apportant de nouvelles fonctionnalités innovantes et efficaces. Le fait de pouvoir vivre la campagne en tant que Corvo ou en tant qu’Emily est vraiment une bonne idée, permettant de prolonger la durée de vie du titre tout en offrant un autre point de vue et un autre gameplay. Malgré quelques défauts et malgré un rendu graphique en dessous de ce qui se fait de mieux actuellement, Dishonored 2 mérite les honneurs qu’on lui a donnés et ravira aussi bien les fans du premier opus que les nouveaux arrivants, car il n’est pas nécessaire d’avoir jouer à Dishonored pour se lancer dans l’aventure de Dishonored 2.