La série DiRT était à la base associée au légendaire pilote de WRC Colin McRae, et quand on parle de légende, c’est aussi bien par son nombre d’accidents en championnat, que par son style de pilotage agressif. 2007, l’année de la sortie du premier DiRT, ce fut aussi l’année de la mort de Colin McRae à tout juste 39 ans. C’est à ce moment là que la série décide de partir dans une direction beaucoup moins simulation, pour passer du côté arcade de la force jusqu’à DiRT 3, épisode qui perdra d’ailleurs l’association avec Colin McRae, tout comme DiRT Rally et DiRT 4.
Mais en 2015, après 4 ans d’absence, le studio Codemasters décide de revenir à la simulation pure, au risque de laisser bon nombre de joueurs au bord de la route. Malgré tout, le succès est au rendez-vous, ce qui poussera le studio à trouver une solution afin de rassembler autant les passionnés ayant soif de challenge que les joueurs à la recherche de sensations plus fun et « immédiates ». Le défi a-t-il été relevé ? C’est ce que nous allons voir immédiatement dans ce test de DiRT 4.
DiRT 4 – Dans la continuité de DiRT Rally
Beau de loin mais loin d’être beau ?
Après un DiRT Rally se plaçant tout simplement comme LA référence du genre, autant vous dire que DiRT 4 était attendu au tournant. Malheureusement ce que l’on remarque d’entrée de jeu, c’est qu’il va falloir faire une croix sur le championnat du monde des rallyes (WRC). Contrairement à un WRC 6 qui reprend les différentes épreuves officielles, DiRT 4 ne peut que nous offrir des tracés plus modestes venus de seulement 5 pays différents. De quoi nous permettre de varier les surfaces, mais pas de satisfaire réellement les plus passionnés.
De plus, graphiquement, il n’y a pas de réelle évolution depuis DiRT Rally, ce qui est un peu dommage, et on sent que le moteur graphique commence à être légèrement à la peine. Un changement à prévoir pour le prochain opus ? Certainement, cela offrirait une vraie dose de fraîcheur au titre de Codemasters. Au-delà de ça, même si ce n’est pas transcendant, cela reste très propre et surtout au niveau des véhicules, qui eux ont bénéficié d’un soin très particulier afin de nous offrir des bolides à l’esthétique irréprochable.
Par ailleurs, même si beaucoup d’éléments semblent un peu datés, il ne faut pas pour autant passer à côté des effets climatiques qui sont, eux, particulièrement bien rendus, et participent aux sensations d’immersion que l’on peut ressentir au sein du jeu. On retiendra plus particulièrement l’épaisseur de la brume qui mettra nos réflexes à rude épreuve, ainsi que la pluie vraiment saisissante en vue interne.
Ces effets climatiques participent bien entendu aux sensations de conduite, mais il faut retenir deux éléments importants dans DiRT 4 : le mode Gamer, et le mode Simulation. Ces deux modes sont une nouveauté très intéressante qui vous permettra de jouer à la façon de DiRT Rally si vous choisissez le mode Simulation, ce qui vous offrira un challenge et une difficulté accrue. Mais vous pourrez aussi jouer en mode Gamer, un mode de jeu plus permissif, et dont le plaisir de jeu se fera plus instantané. Vous y perdrez en sensations de pilotage pur, mais vous gagnerez en maniabilité, ce qui pourra plaire aux joueurs manette qui n’ont pas la chance ou l’envie de se mettre au volant. Cependant, ne vous y trompez pas, le mode Gamer ne transformera pas votre jeu en une espèce de bouillie arcade et il vous faudra garder en tête qu’à la moindre erreur vous ne manquerez pas de tout de même finir écrasé contre le premier platane venu.
Une jolie carrière vous attend
Niveau contenu, ce que nous pouvons vous dire, c’est que vous en aurez pour votre argent. Le mode carrière, dans un premier temps, vous permettra d’incarner un jeune pilote en devenir dont l’expérience grimpera en même temps que sa popularité. Il ne faudra pas chercher très loin en ce qui concerne la personnalisation de votre pilote : quelques visages prédéfinis, un nom à choisir et voilà en gros ce qui vous caractérisera pendant vos épreuves. Une fois cela fait, vous pourrez participer à la DiRT Académie, qui n’est ni plus ni moins qu’un tutoriel très bien conçu et qui vous apprendra tout ce qu’il y a à savoir sur la conduite, et ce peu importe les intempéries ou le revêtement de la route.
Un aspect de gestion plutôt sympa viendra agrémenter votre expérience sur DiRT 4. Vous pourrez créer votre propre écurie dès lors que vous aurez acheté votre première voiture, et gérer tout ce qui s’y raccroche. Vous devrez alors choisir vos sponsors qui vous permettront de gagner plus d’argent et d’augmenter plus vite votre réputation. Les installations de votre écurie seront aussi à gérer, ce qui vous amènera à choisir votre équipe de mécaniciens, d’ingénieurs, et leur niveau dépendra directement de l’argent que vous aurez investi dans les installations.
En effet, gérer une écurie, ça prend du temps, mais ça va surtout vous coûter beaucoup d’argent. Augmenter la taille du garage, pouvoir engager plus de personnel, ou encore se faire des relations dans le milieu pour obtenir des tarifs plus compétitifs… voilà bien des choses qui vont demander de participer à beaucoup d’épreuves afin d’investir toujours plus dans les installations. Des choses plus « abstraites » sont aussi à prévoir. Par exemple, dans l’amélioration des installations, vous pourrez augmenter l’optimisme de votre personnel, ce qui aura pour conséquence d’augmenter son efficacité.
L’efficacité du personnel se retrouve alors lorsque vous passez du temps entre deux courses, à modifier votre voiture, effectuer des réparations, etc. Vous aurez aussi la possibilité d’investir de l’argent au départ, afin de payer les pièces détachées moins cher à terme. Vous l’aurez donc compris, vous aurez beaucoup de choses à gérer, et c’est un excellent point qui rajoute de l’immersion en plus d’être très agréable. La seule petite chose qu’on pourra reprocher, c’est les temps de chargement que l’on doit se farcir au niveau de la navigation dans les menus.
4 catégories pour varier les plaisirs de conduite
Dans DiRT 4 vous aurez accès à 4 catégories de courses différentes : le rally standard, le land rush, le rallycross, et le rally historique. Dans la première c’est assez simple, vous devez aller du point A au point B en faisant un meilleur temps que les autres pour être premier. Le land rush, c’est de la course sur circuit (terre ou sable). Le rallycross est aussi sur circuit mais avec une alternance entre terre et asphalte. Et pour finir, le rally historique vous permettra de retrouver des sensations d’autrefois en prenant part à des épreuves exclusivement pour voitures anciennes.
Avec ces 4 catégories, vous ne risquez pas de vous ennuyer et vous en aurez déjà bien pour 15 à 20 heures pour terminer toutes les épreuves de DiRT 4. Chaque catégorie est tout à fait légitime, mais le style de conduite et les sensations sont tellement différents de l’une à l’autre, que vous pourriez bien passer à côté de l’une d’elle pour cause de non-amusement. Nous pensons notamment à certaines courses de land rush qui vous demanderont de piloter des véhicules ultra légers et ultra dynamiques, mais qui exigent un certain doigté pour les garder sur la piste.
En parlant de véhicules, nous restons plus ou moins sur la base installée de DiRT Rally, ce qui vous permettra de piloter 50 véhicules désormais, contre 46 avant. Nous l’avons vu, vous pourrez aussi bien vous procurer des petits bijoux d’il y a 40 ans, que des monstres d’aujourd’hui. Pour ce faire, deux possibilités : pour les voitures les plus modernes vous devrez passer par un concessionnaire, mais pour les modèles plus anciens comme peut l’être la 205 T16 par exemple, il vous faudra vous rendre sur le marché de l’occasion. Ce marché est en roulement permanent, il vous faudra donc regarder régulièrement pour trouver ce qui vous fait envie. Vous pourrez d’ailleurs, via vos installations, augmenter la chance de trouver des véhicules rares sur le marché de l’occasion.
Vous aurez donc de quoi faire, mais qu’on se le dise, on aurait aimé avoir une plus grande quantité de bolides à prendre en main ; dommage, ce sera peut-être pour le prochain opus. Cependant, une note positive est à retenir, il y a eu un sacré boulot de fait sur les sons des moteurs et sur le sound design en général, ce qui fait que lorsque l’on se met en vue interne, l’impression d’y être n’a jamais été aussi réelle. Ici pas besoin de musique pour masquer quoi que ce soit, la mélodie des moteurs sera la seule ballade dont vous aurez besoin.
Si l’envie vous prend de faire une petite pause dans le mode carrière, vous pourrez aussi participer à des courses sur des tracés générés aléatoirement par un tout nouveau système, ce qui permet d’allonger drastiquement la durée de vie, mais aussi de jouer selon vos envies. En effet il est possible de régler dans les moindres détails tout un tas de paramètres avant de lancer la course, et notamment de gérer la difficulté suivant un pourcentage qui définira automatiquement le tracé. Une belle innovation qui, avec le multijoueur, devrait vous offrir de très bons moments sur DiRT 4.
C’est d’ailleurs par le multijoueur que l’on termine. Celui-ci se révèle simple et efficace, il fonctionne très bien, mais il manque de modes de jeu plus « fun » pour nous satisfaire pleinement. En plus de ça, lorsque l’on arrive dans un lobby pour attendre de prendre part à la prochaine course, il n’est pas rare qu’une épreuve soit déjà en cours. À ce moment-là, rien n’est là pour nous dire où ils en sont, ni dans combien de temps on pourra jouer. Pour pallier à ça, un mode spectateur aurait été parfait… mais il n’en est rien. Croisons les doigts pour qu’une petite mise à jour nous l’apporte un jour.
Conclusion DiRT 4
On l’attendait énormément, et malgré tous ses petits défauts ou manques, on doit bien dire que nous n’avons pas été déçus. DiRT 4 n’est pas plus beau, on aurait aimé voir plus de voitures et retrouver les spéciales de WRC, mais les sensations restent terriblement bonnes. L’ajout du mode Gamer permettant d’assouplir la conduite afin de convenir à tous les types de joueurs apporte une énorme polyvalence au titre, et les tracés aléatoires permettent de renouveler l’expérience même après avoir terminé le mode carrière.
DiRT 4 prouve qu’il en a dans le ventre et garde encore une fois sa ceinture de meilleur simulation de rallye pour le moment. Vous êtes passionné de rallye et plus généralement de sport automobile, ce jeu est fait pour vous, et devrait même pouvoir devenir votre jeu de chevet pendant un sacré moment.