Voici désormais plusieurs mois que la Screen Actors Guild and American Federation of Television and Radio Artists (connue sous son acronyme SAG-AFTRA), syndicat américain regroupant de nombreux acteurs du cinéma, de la télévision, de la radio, mais aussi de la musique et du jeu vidéo, est en grève à Hollywood. Les conséquence se sont surtout vues sur ces premières industries, entraînant le report de plusieurs films et séries. Cependant, la SAG-AFTRA pourrait bien étendre son autorisation de grève au secteur du jeu vidéo.
À l’origine, il y a la grève d’un autre syndicat, la Writers Guild of America (ou WGA), qui regroupe quant à lui des scénaristes. Celui-ci a commencé son action dès le mois de mai, avant d’être rejoint par la SAG-AFTRA en juillet. Les deux corps de métiers partagent en effet des préoccupations au sujet de l’utilisation de l’intelligence artificielle par les studios, vis-à-vis de laquelle ils demandent des garanties, et au sujet de leur rémunération par les services de streaming, jugée inéquitable.
La SAG-AFTRA dispose d’un accord spécifique pour les médias interactifs, signé avec de grandes entreprises du jeu vidéo, mais celui-ci est sur le point d’arriver à terme sans que les négociations aient pu aboutir. Celles-ci concernent également l’emploi de l’intelligence artificielle, ainsi que des réclamations portant sur l’amélioration du salaire et de la qualité de travail des acteurs du jeu vidéo. Ceux-ci demandent en effet à être payés au même tarif que les acteurs de télévision, ainsi que de disposer d’un temps de repos encadré, d’une protection contre le stress vocal et de la présence d’un médecin lors du tournage de cascades.
À une ère où le recours à la motion capture est de plus en plus fréquent dans le jeu vidéo, et où la présence de certains acteurs au casting peut même devenir un argument promotionnel (on pense par exemple à Keanu Reeves dans Cyberpunk 2077 ou à Mads Mikkelsen dans Death Stranding), il est ainsi logique que les préoccupations des professionnels du jeu vidéo s’alignent de plus en plus avec celles du reste du milieu audiovisuel.
Les négociations concernant l’accord sur les médias interactifs sont censées reprendre le 26 septembre, et c’est à cette date qu’une autorisation de grève pour le secteur du jeu vidéo prendrait effet si elle était votée par la SAG-AFTRA. Le syndicat évoque une « maladie de la cupidité qui se répand comme un feu de forêt » au sein des studios. Il est à noter qu’une grève des doubleurs de jeux vidéo avait déjà eu lieu en 2016 et avait duré près d’une année.
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