À l’occasion de la Japan Expo 2019, nous avons pu nous essayer à un futur jeu smartphone aussi attendu que redouté par les fans de Ken le Survivant ou plutôt Hokuto no Ken. En effet, SEGA nous a offert l’occasion de rencontrer Kohei Iwamoto, réalisateur sur Fist of the North Star LEGENDS ReVIVE et donc de pouvoir le prendre en main par la même occasion. Rassurés sur le contenu et sur ce qui nous a été proposé de voir, nous vous livrons ici nos premières impressions.
Si vous n’êtes pas familier du manga Fist of the North Star ou de l’anime éponyme, nous doutons que les lignes qui suivent fassent écho dans votre esprit. Pour les autres, rappelons qu’il s’agit d’un manga japonais écrit par Buronson et illustré par Tetsuo Hara, initialement publié entre 1983 et 1988 dans le magazine Weekly Shonen Jump de l’éditeur Shueisha.
Œuvre devenue plus que culte depuis, elle s’est écoulée à plus de 100 millions d’exemplaires dans le monde, s’est vue déclinée en séries animées, en films, en jeux vidéo, on en passe et des meilleurs. Réputé pour sa violence, qui lui valut même d’être ridiculement censuré chez nous lors de son passage au Club Dorothée à partir de 1988, le récit est bien plus profond qu’il n’y parait et offre une véritable plongée dans un univers post-apocalyptique brutal et passionnant.
Quoi de mieux alors que le jeu vidéo pour dépeindre tout ceci. Dans son histoire, la licence s’est vue offrir de bons et de mauvais titres, le plus récent d’entre eux, Fist of the North Star Lost Paradise est à notre sens une petite réussite, certes imparfaite, mais remplie de bonnes intentions et surtout très fidèle à l’univers créé par Buronson. Aujourd’hui, nous sortons du monde des consoles pour vous emmener vers celui du mobile avec cette petite preview de Fist of the North Star LEGENDS ReVIVE qui nous a franchement plu et même étonné sur certains points.
L’Histoire avec un grand H
Fist of the North Star LEGENDS ReVive n’est en rien surprenant sur son histoire et par conséquent son scénario. Il reprend l’arc principal du manga et nous permet de (re)vivre une nouvelle fois les aventures de Ken au travers de cutscenes magnifiées par le choix de les animer à l’aide de planches originales issues de manga de Buronson et donc du dessin de Testuo Hara.
Le jeu est divisé en différents chapitres dans lesquels il faut reconstituer l’histoire d’un personnage précis au travers de combats à livrer et à chaque fois cela est expliqué, introduit ou ponctué par une cutscene réalisée à l’aide des pages du manga ou du moteur du jeu. Le tout se veut donc extrêmement fidèle, et ce, même si une petite particularité est de mise.
En effet, on n’y incarne pas directement Kenshiro, mais plutôt une sorte de personnage sans nom et sans visage envoyé dans le passé pour reconstituer les événements qui s’y sont déroulés. Pour ce faire, il nous faut donc rapiécer un puzzle éparpillé sur différents actes présentant chacun un personnage particulier. Scénario prétexte ? Peut-être, mais Kohei Iwamoto cherchait une façon originale de replonger dans cet univers et tout en ayant reçu l’aval de Buronson, il nous a affirmé qu’il y aurait peut-être dans le futur quelques surprises vis-à-vis de cela.
Dans l’attente d’en savoir plus, il faut retenir que tous les personnages emblématiques sont présents dans le jeu, et que la plupart, si ce n’est la grande majorité, sont jouables, mais uniquement après avoir complété et reconstitué le chapitre qui leur correspond. Il sera alors possible de former une équipe composée de Kenshiro, Shin et Rei pour partir au combat ; autant dire que c’est un petit rêve qui devient réalité pour nous.
Un système de jeu rodé et simple
Une équipe, oui ! Car Fist of the North Star LEGENDS ReVIVE se joue en équipe pouvant contenir jusqu’à six personnages qui partent batailler contre des vagues composées d’autant d’ennemis. Le système est simple, très simple même, mais se montre addictif et facile de prise en main. Tout d’abord il nous faut composer notre team de choc en prenant en compte les qualités et faiblesses de chacun.
Notre escouade s’articule autour de deux lignes d’attaque, certains combattants seront donc en première ligne et les autres en seconde et mettre un personnage physiquement faible et disposant de points de vie bas à l’avant peut s’avérer fatal. Ensuite, il faut aussi rechercher une certaine homogénéité, car il ne suffit pas d’empiler les muscles pour l’emporter : le plus important est votre sens du timing.
Comme la plupart des jeux smartphone, le jeu est tactile et demande donc d’exécuter des commandes précises pour combattre. Il s’agit là de sortes de constellations qu’il nous faut reconstituer lorsque notre personnage porte un coup à son adversaire. Le timing est très important, car en obtenant un excellent, on peut enchaîner les combos avec plusieurs personnages et donc maximiser les dégâts, mais aussi faire monter rapidement notre jauge de « super », rendant possible l’exécution d’une technique secrète destructrice comme les 100 coups de poing de l’étoile du nord de Kenshiro.
Au-delà de ça, chaque enchaînement de batailles se finit par l’affrontement avec un boss qui demande un peu plus de savoir-faire que de simplement balancer des coups à la chaîne. Comme déjà dit, il s’agit là d’un gameplay simple, mais efficace, qui mise avant tout sur le sens du timing du joueur, mais aussi sur sa capacité à gérer le déclenchement de sa botte secrète et surtout sur la formation d’une équipe homogène en amont.
Fist of the North Star LEGENDS ReVIVE – Un jeu complet
Et ce n’est pas tout, car hormis la possibilité de teamer des personnages cultes du manga et de combattre avec, on peut aussi tous les customiser et augmenter leur niveau. Chaque affrontement apporte divers objets, un grade et de l’expérience qui permet à nos avatars de monter en niveau. Kohei Iwamoto nous a donc expliqué et montré la chose en naviguant dans des menus un peu trop chargés, à l’interface elle aussi un peu trop chargée à notre goût, mais le monsieur nous a expliqué qu’au Japon c’est quelque chose de plutôt normal.
Reste à savoir si la globale sera du même acabit sur ce point, même si Iwamoto ne le sait pas lui-même. Il nous a par contre garanti une traduction full anglaise que nous avons pu voir pour la première fois et qui s’avère de bonne facture. Encore une fois, en ce qui concerne une version intégralement en français, il nous faudra attendre pour en savoir plus, même s’il se dit conscient que la France possède une très grande communauté de fans gravitant autour de Hokuto no Ken.
Pour en revenir à la montée en niveau, elle s’accompagne aussi pour chaque personnage de la possibilité de débloquer des techniques secrètes, mais aussi de customiser nos avatars et d’utiliser des consommables pour booster leurs performances, ou encore leur donner un bonus d’expérience. Des consommables et objets qui se gagnent suite aux combats, et même s’ils peuvent être achetés, on nous a assuré que tout le contenu peut se débloquer en jouant et que l’aspect free-to-play est respecté dans le sens où l’argent réel ne permet uniquement que de gagner du temps en quelque sorte, il ne s’agit en rien d’un pay-to-win.
Autre chose, Iwamoto nous a aussi affirmé que de nombreux événements temporaires et uniques permettant de remporter des prix spéciaux auront lieu en jeu, avec un calendrier mis à jour régulièrement qui permettra de planifier tout cela. Hormis le mode histoire, il y aussi un mode challenge et des missions simples qui seront disponibles, et même si on ne peut pas parcourir le scénario principal à plusieurs, on nous a affirmé qu’une composante multijoueur sera aussi de la partie. Cela se traduit par un système d’amis, avec possibilité de s’envoyer des messages directement en jeu, la formation d’une guilde ou encore le Colisée qui nous permet d’affronter d’autres joueurs. Bien entendu, nous n’avons pu nous y essayer, mais Iwamoto semble confiant quant au potentiel de la chose.
Hokuto no Ken
Nous finirons par un petit mot sur la censure. Nous autres français avons une histoire particulière avec l’anime qui s’était vu comme déjà dit censuré à l’excès lors de sa diffusion en France à la fin des années 80. Les doubleurs eux-mêmes avaient refusé d’effectuer leur travail si les dialogues n’étaient pas édulcorés, jugeant la chose trop violente pour la jeunesse. Aussi nous avons posé la question à Kohei Iwamoto concernant la direction artistique de Fist of the North Star LEGENDS ReVIVE et justement la question de la censure, vu aussi que la chose est assez drastique sur mobile.
Alors si graphiquement le jeu se tient pour le support, et qu’artistiquement les décors et personnages, qui ont bénéficié pour certains de modèles inédits faits par Tetsuo Hara himself, se tiennent, le jeu ne propose aucune effusion de sang à ne plus savoir qu’en faire. Les différents coups et animations sont pourtant présents, mais vous ne verrez pas explicitement de têtes ou de corps entiers exploser suite à une attaque rageuse de Kenshiro. Néanmoins, Iwamoto et ses équipes ont su rendre la chose élégante.
Alors si le jeu est violent, les moments les plus gore lors des cutscenes ont bénéficié d’un travail sur les jeux d’ombres, ainsi on ne distingue pas clairement une caboche exploser par exemple, mais on le devine aisément en voyant son ombre l’être. Cela permet de rester fidèle au matériel de base, tout en contournant habilement les normes de censure en vigueur dans les différents pays de sortie, notamment au Japon où la chose est très virulente.
Enfin, si l’on retrouve les doublages japonais d’origines pour les personnages, toutes les musiques ne sont pas issues du ou des différents animes, faute de droit, même si le principal est là avec opening officiel bel et bien présent.
Fist of the North Star LEGENDS ReVIVE nous a laissé une très bonne impression. Porté par une équipe passionnée souhaitant rester fidèle à l’oeuvre originale tout en y apportant du sang neuf, on sent très clairement que le jeu est pensé comme un petit cadeau à tous les fans de Kenshiro et de l’univers créé par Buronson. Kohei Iwamoto nous a d’ailleurs affirmé avoir voulu et réussi à surprendre l’auteur avec son concept et le fait que ce dernier, ainsi que Testuo Hara accompagnent le projet est sans aucun doute une raison pour nous d’avoir confiance.
Smartphone en main, le jeu répond bien, semble travaillé et très complet et devrait sans forcer se placer parmi les adaptations les plus réussies en jeu vidéo sur ce support. On vous en reparle très bientôt lors de sa sortie officielle, promis !