L’application de stockage de Pokémon, évoquée pour la première fois fin mai l’an dernier, est enfin disponible. Depuis, les plus fanboys des joueurs se sont rués sur les nouvelles options que l’utilitaire propose, aussi bien sous sa forme mobile que celle qu’il prend sur la console hybride de Nintendo (machine déjà largement investie par les Poké-monstres). Cependant, après 48h de « jeu », peut-on relever des problèmes ? Pokémon Home est-il la réponse parfaite pour les dresseurs soucieux ? C’est ce qu’on va voir !
Dans les grosses lignes, Pokémon Home est donc bien un logiciel de stockage de Pokémon permettant de relier entre elles les versions 3DS (par le biais de la Banque Pokémon), de la Switch (Pokémon Let’s Go! et Pokémon Épée et Bouclier) et le mobile (rappelons également que Pokémon GO n’est pas encore supporté par le service). Enfin, ça, c’est la promesse de base faite aux joueurs, qui a été tenue à quelques exceptions près. En effet, pour les bestioles issues des versions 3DS, le voyage est à sens unique… Une fois le Pokémon envoyé sur le logiciel, le retour est impossible. Les versions Switch sont un peu plus souples, permettant à leurs monstres des voyages aller-retour. Enfin, tout ne peut pas être envoyé librement, donc ne vous attendez pas à envoyer un Sabelette à Galar ou un Hypotrempe en attendant l’extension, ça ne fonctionnera pas.
Ceci étant dit, la suite est relativement fonctionnelle, puisqu’en plus de permettre les transferts d’une version à l’autre, elle embarque un Pokédex complet avec toutes les infos importantes (talents, capacités, IV, EV et provenance), un mode Cadeau Mystère pour obtenir des objets et bestioles, et bien des moyens de vous séparer de vos créatures, que vous décidiez de les transférer vers l’une de vos cartouches ou vers de nouveaux horizons (échanges en ligne, quoi…).
Voilà, maintenant, relisez la phrase et trouvez le piège… Vous l’avez ? On parle bien là d’une suite de logiciels. Les versions Switch et mobile ne proposent pas les mêmes fonctions et vous êtes donc contraints de posséder les 2 pour profiter de l’ensemble des services… Notons par exemple que le logiciel sur Switch permet le transfert des Pokémon issus de la console vers les nuages alors que la version mobile permet les échanges « n’importe quand, n’importe où » (un pied de nez cocasse quand on considère que c’était le motto de la console hybride et que là encore, elle ne peut pas tenir sa promesse…). Plutôt que de continuer à rallonger le texte comme ma grand-mère rallonge son verre de vin à l’eau, on vous laisse avec un graphique provenant tout droit de Nintendo et, pour le coup, assez clair.
Les informations sont communiquées, vous savez ce que vous devez attendre de Pokémon Home, et on va donc pouvoir parler de ce que vous pouvez en faire à présent. Si les premiers usages sont transparents, de nombreux facteurs et exceptions prennent part pour rendre l’ensemble un peu plus confus et c’est ce que nous allons éclaircir à présent. Tout d’abord, il est de bon ton de rappeler que les joueurs n’ayant pas envie de payer seront pénalisés s’ils sont décidés à rapatrier l’intégralité de leurs avoirs afin de remplir le Pokédex ultime ou pour apprécier que toutes ces équipes entraînées au fil des voyages pourrissent ensemble dans des boîtes, hors de leurs cartouches. La raison, seules 30 places de stockage sont disponibles dans l’utilitaire au format « vanilla » et pour apprécier les quelques 6000 places mises à votre disposition, il vous faudra débourser la somme de 15€ environ par an.
Payer vous permet également de profiter de plus d’espace d’échange, de la fonction juge (indispensable pour les obsédés de la technique) et l’import de Pokémon par le biais de la Banque Pokémon (bien sûr, ça n’allait pas être gratuit, hein ?). « Une minute ? Ça veut dire qu’il faut payer un abonnement là aussi ? » Eh bien… oui, normalement, il vous faudra reprendre un abonnement (5 euros par an) pour profiter également de ce service, sauf que la Banque Pokémon vous offre un mois gratuit qui se termine le 12 mars. Vous êtes au courant, ne traînez pas, que vous souhaitiez renvoyer vos bestioles ou terminer des parties et empiler des légendaires.
Il y a deux raisons majeures d’utiliser ce service : compléter votre Pokédex (aussi bien celui en interne que celui de votre version Épée/Bouclier) grâce au GTS et ajouter à vos versions les quelques Pokémon légendaires ou rares qu’il vous est dorénavant permis de transférer. Dans cette liste, aux côtés des bestioles formes normales, Alola ou de monstres de Galar, on retrouve bien entendu les starters de la 1ère génération, mais également ceux de la 7ème, Mew et Mewtwo, Reshiram, Zekrom et Kyurem, Lunala, Solgaleo et sous-évolutions ainsi que les Pokémon inspirés des mousquetaires qui auront fait le bonheur des joueurs de Pokémon GO en fin d’année dernière (peut-être). Un choix qui n’a pas beaucoup de sens si vous nous demandez (Gobou, tu me mank tro, je pleur a chak foi T.T ), mais qui se justifiera peut-être lorsque les extensions seront disponibles. Ajoutons que le Pokédex ne se mettra à jour que pour les monstres qui sont trouvables à Galar. Pour les autres, c’est régime Ramoloss d’Alola et il faudra attendre le Pokédex (ou avoir de la chance avec les échanges miracles).
Côté avantages, on retrouve également le rêve de tout joueur habitué à passer de la PlayStation 4 (ou autres consoles modernes) à la Switch avec un certain nombre de « trophées ». Effectivement, l’application, que vous soyez sur mobile ou hybride, jouit d’un certain nombre de missions, de quoi motiver les joueurs qui auraient lâché l’oseille dans le but d’obtenir parfois des Pokémon (en tout cas sur mobile avec le Cadeau Mystère), des fois des stickers cosmétiques pour votre profil. Des missions sont également disponibles sur Switch et sont à associer avec les jeux présents sur la console (« attraper tous les Pokémon de la Route 1 » par exemple). Les remplir vous récompensera de la meilleure manière qui soit avec : rien. De quoi bien féliciter les joueurs de leurs investissements.
Nous le savons, nous dressons un portrait bien terne de Pokémon Home qui n’est ni très cher ni très mauvais, mais une ombre plane sur ce service et présage bien pire encore. Revenons quelques années en arrière… Le Banque Pokémon sort et nous propose de stocker nos Pokémon sur un serveur moyennant un petit 5€ par an. « Pas cher ! Ça va ! », vous êtes-vous peut-être dit… Seulement, tous les Pokémon que vous envoyiez à l’époque dans les nuages pouvaient tous être récupérés… On n’avait aucune crainte sur ce plan. Pokémon Épée et Bouclier n’accueilleront pas l’intégralité du Pokédex, et les prochains épisodes, ce sera probablement la même chose. Alors, que vont devenir nos Pokémon ? Bien sûr, vous n’allez pas continuer à payer un service qui au final ne vous sert pas, si ? Si le Pokémon Home finit par mourir, comment récupérer nos Pokémon, sur quelle sauvegarde les envoyer si aucun jeu ne peut les accueillir ?
Note spéciale pour tous les joueurs de Pokémon Let’s Go!. Vous êtes blasés d’avoir à céder votre fric à un jeu qui n’en voulait qu’à lui ? Sachez que Meltan est très très recherché à l’échange et que vous pourriez donc vous en servir comme monnaie d’échange pour obtenir les Pokémon rares que vous n’avez pas faute à diverses raisons, non ? Eh bien non ! Meltan et son évolution ne peuvent être envoyés par le biais du GTS et c’est également le cas de nombre de Pokémon légendaires. Ainsi, si vous étiez dégoûtés de vous être offert le jeu, le Pokémon Home vous offre une cerise à mettre sur votre gâteau. N’hésitez pas, dites « merci » !
Pour nous, le Pokémon Home est un semi-échec (sous sa forme actuelle). Alors oui, c’est pas bien cher (même si certains râleront que c’est plus cher que gratuit… Vous bossez à l’œil, vous ?) et ça fait le boulot voulu, mais une fois les clés de votre compte bancaire données, que va-t-il se passer ? Le service va-t-il continuer indéfiniment ? Des opérations seront-elles mises en place pour diversifier les possibilités ? Les mises à jour arriveront-t-elles assez vite ? Nous ne sommes pas très optimistes et à raison. Espérons que l’utilitaire fera plus que ce qu’il nous propose aujourd’hui.