Vous ne connaissez pas la maison d’édition Pix’n Love ? Eh bien après tout, personne n’est parfait, je vais donc vous faire un petit récapitulatif rapide. C’est un beau jour de 2007 que Pix’n Love vit le jour. Derrière cette société, une équipe de passionnés ayant à coeur de transmettre leur passion du jeu vidéo et plus particulièrement du rétrogaming. Pour ce faire, des ouvrages divers et variés, traitant aussi bien du rétro que de l’arcade, ou encore même de thèmes parallèles comme les OST de jeu par exemple. Comme disait l’autre, il faut savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va, et c’est ce que cherche à montrer les ouvrages de chez Pix’n Love en retraçant l’histoire du jeu vidéo et des grands noms qui ont contribué à l’expansion de ce milieu. Avec des détails historiques aussi précis que leur contenu est accessible, les ouvrages Pix’n Love méritent que l’on s’y intéresse si l’on aime vraiment le jeu vidéo. Maintenant que nous sommes tous à jour, passons à leur dernier ouvrage intitulé La Guerre des 32 Bits.
Pix’n Love sort son premier Hors Série sur la guerre des 32 bits
PlayStation VS Saturn
Aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous présenter le tout premier épisode Hors Série des éditions Pix’n Love, un ouvrage qui s’attarde sur une guerre des consoles qui a marqué son époque et dont les joueurs des années 90 se souviendront avec bonheur et nostalgie. À ma gauche, la PlayStation et de l’autre côté, la Saturn. Cette dualité est magnifiquement mise en avant par l’aspect esthétique, avec une jaquette aux couleurs des deux machines, couleurs qui fusionnent au niveau de la tranche. La couverture, elle, n’est pas en reste avec sur chaque face les éléments de la machine correspondante, le tout réalisé dans un design épuré vraiment classe. Vous l’aurez compris, il s’agit là d’un très bel objet, avec comme petite subtilité, le fait qu’il possède deux sens de lecture. Arrivé au milieu vous découvrirez de superbes doubles pages minimalistes représentant les deux consoles, il sera alors temps de prendre votre livre dans l’autre sens pour continuer l’aventure, ce qui a pour avantage d’offrir au lecteur, le choix de commencer par la console qu’il affectionnait le plus à l’époque. Mais assez parlé de l’esthétique, il est maintenant temps de passer au contenu et nous allons voir ce que ce Hors Série nous réserve.
PlayStation, le début d’une grande aventure
Mon enfance a été marquée par la PlayStation, alors veuillez m’excuser chers adorateurs de la Saturn mais je vais commencer par évoquer la partie relative à la console de Sony. L’ouvrage démarre par un titre plutôt évocateur : L’histoire de la PlayStation. En effet, point de guerre à l’horizon, mais plutôt une rétrospective de ce qu’a été la PlayStation pour le monde du jeu vidéo, comment on en est arrivé là, le pourquoi du comment de son succès, les acteurs majeurs qui ont sué sang et eau pour elle… Tout est vraiment superbement détaillé et écrit de façon à ce que ça soit très fluide et facile à lire. Les illustrations sont aussi le point fort de cet ouvrage car on y retrouve des images rares que personnellement je n’avais pas encore eu le bonheur de découvrir, qu’il s’agisse des tous premiers prototypes, des images d’archives ou les fiches techniques d’avant la sortie de la machine. Toute son histoire y est évoquée et l’on se rend compte que finalement tout n’a pas commencé en 1994 lors de la sortie de la console mais des années avant cela quand Sony n’était pas encore synonyme de PlayStation et que la branche jeu vidéo s’appelait Sony Imagesoft. Beaucoup de témoignages très intéressants viennent appuyer les faits, relatant des événements insoupçonnés. On y découvre aussi des personnalités qui ont cru à la PlayStation mais dont on ne parle que très rarement, pourtant, c’est parfois grâce à ces inconnus du grand public que l’histoire s’est déroulée comme nous l’avons connue. À l’époque outre le fait que chaque constructeur se battait pour être le meilleur, il s’agissait de l’émergence de la 3D, l’occasion en cours de lecture de s’apercevoir à quel point tout n’a tenu qu’à un fil pour que la PlayStation ne voit le jour. Comme il est dit dans l’ouvrage :
La réalisation d’une machine grand public capable d’afficher de la 3D temps réel représente un défi colossal pour l’époque.
L’occasion donc de redécouvrir les coulisses d’une époque majeure du jeu vidéo qui aura accouchée d’une révolution en termes de gameplay et d’ambition grâce à l’arrivée de la 3D, du format CD. C’est aussi le moment où le jeu vidéo commence à se prendre plus au sérieux, il n’est plus QUE pour les enfants et ça se ressent grandement dans l’approche des créateurs. Sans trop vous en dire pour vous laissez le découvrir par vous même, il est aussi question de jeux vidéo et l’on retrouve une bonne partie sur les jeux vidéo les plus marquants de la PlayStation comme ont pu l’être Castelvania, Crash Bandicoot ou encore WipEout, alors développé par le tant aimé studio Psygnosis.
Saturn, l’arcade à la maison
Nous y voilà, la console 32 bits de SEGA, une machine qui n’aura, malgré de bons arguments, pas réussi à tenir tête au nouveau géant du jeu vidéo : Sony. Malgré un certain désamour de cette machine par la masse grand public, il aurait été dommage de ne pas revenir sur une console qui, encore aujourd’hui, se trouve être l’une des machines les plus sollicitées lors des événements rétrogaming notamment grâce à des jeux plus typés arcade, offrant du fun instantané. Pix’n Love revient donc sur l’histoire de cette console qui aura vraiment fait du mal à SEGA en tant que constructeur, tant le succès ne fût pas au rendez-vous. Bizarrement la Saturn aussi a eu des soucis de conception et tout le parcours avant qu’elle ne voit le jour fût bien parsemé d’embûches. C’est en 1992 que le projet sera évoqué sous le nom de Gigadrive, venant donc succéder à la Megadrive qui n’aura à l’époque pas réussi à lutter contre le rouleau compresseur Nintendo et ce n’est pas le Mega-CD qui aura réussi à sauver le naufrage. On retrouve dans la partie Saturn un contenu moindre que pour la PlayStation dû à la durée de vie inférieure de la machine, mais la qualité des informations délivrées n’en est pas moins bonne pour autant. On y découvre d’ailleurs une petite citation de Hayao Nakayama, président de SEGA, et qui montre à quel point la concurrence pouvait être rude :
Sony n’y connait rien en jeux vidéo. Ils ne savent ni créer des consoles ni faire des jeux.
L’histoire lui aura donné allègrement tord mais c’est ce genre de déclaration qui montre que lorsque l’on parle de guerre des consoles, ce n’est finalement pas totalement faux. On découvre aussi le côté très schizophrène de SEGA qui était partagé entre son pôle japonais et son pôle américain, donnant lieu à des divergences d’opinions et des tensions assez incroyables. Mais au final, si la guerre se fait en interne et par déclaration interposée, les joueurs n’en sont finalement que les grands gagnants, récoltant les travaux acharnés des développeurs pour faire toujours mieux que la concurrence. C’est ainsi qu’après l’annonce de la PS-X de Sony, Hayao Nakayama ordonnera de booster les performances de la Saturn afin de contrer leurs avancées techniques impressionnantes. Tout comme pour la PlayStation, de superbes images viennent illustrer l’histoire et l’on y découvre des prototypes vraiment intéressants et inconnus du grand public. Question jeux, la Saturn aura tout de même eu le droit à quelques titres références tels que Daytona USA ou Grandia.
En Conclusion
Pour ce premier Hors Série, Pix’n Love réalise vraiment un excellent travail, que ce soit au niveau du résultat des investigations ou de la qualité graphique de l’ouvrage et de la mise en page. Ce fût un vrai plaisir de découvrir les coulisses d’une époque dont je me souviens encore avec ferveur. Je pense pouvoir dire sans me tromper qu’on aime tous jouer et passer du temps devant notre écran, mais parfois, regarder un peu en arrière et voir tout ce qui a été fait comme démarches et sacrifices pour qu’on puisse jouir de tout ce contenu vidéoludique, c’est tout de même impressionnant. Si vous ne connaissez pas encore les éditions Pix’n Love et que cet ouvrage vous intéresse, vous pouvez le retrouver juste ici.