Les spin-offs de Dragon Quest : un dérivé de pur bonheur ?
La célèbre série de jeux de rôle Dragon Quest est née en 1986 sur NES au Japon sous le giron de la société Enix. Il est considéré comme le tout premier RPG japonais. Le premier épisode a de suite remporté un très grand succès auprès du public nippon, au point que très rapidement le studio Squaresoft a décidé de se lancer dans l’aventure rôliste en créant un certain Final Fantasy. La suite, quasiment tout le monde la connaît ; les deux séries ont eu de nombreuses suites et les deux studios ont fusionné pour donner naissance à Square Enix. Aujourd’hui pour fêter l’arrivée prochaine de Dragon Quest Builders nous n’allons pas nous intéresser aux différents épisodes de la série principale des Dragon Quest, mais aux opus dérivés. Enix ne s’est pas contenté d’un ou deux spin-offs pour exploiter à fond sa poule aux œufs d’or, mais une vingtaine. Nous n’allons pas étudier à fond chaque épisode, car déjà certains sont totalement obscurs chez nous, et puis ce dossier en deviendrait soporifique, mais nous allons plutôt survoler l’ensemble en nous arrêtant sur les jeux marquants; que ce soit en bien ou en mal.
Certains jeux sont tellement proches, voire se suivent de si près, que plusieurs sous-catégories se sont créées d’elles-mêmes :
- La partie dite Monsters assez proche des Pokémon
- La partie Slime qui met en vedette la célèbre mascotte gluante
- La partie Donjon Mystère qui, comme son nom l’indique, est dans le style dungeon-RPG
- Et enfin une partie un peu fourre-tout.
Comme il faut bien débuter un à un moment ou à un autre, débutons notre aventure avec de la chasse aux monstres.
Attrapez-les tous !
En 1996 ça fait quelques années qu’Enix et Squaresoft se disputent le sommet, le titre de roi du RPG japonais, mais voilà qu’un nouveau challenger va rentrer dans la danse, Pokémon. Cette « petite » nouveauté séduit très rapidement les joueurs grâce à une nouvelle approche du RPG. Le principe : capturer, puis dresser des monstres pour ensuite les faire combattre. Gros succès pour ce titre qui sort sur la Game Boy vieillissante de Nintendo. Tellement gros succès qu’Enix réfléchit à comment exploiter cette nouvelle orientation pour l’inclure dans sa série phare. De cette réflexion est née la branche Monsters de Dragon Quest.
Le premier jeu sort sur Game Boy fin 1998 au Japon, puis fin 1999 en Amérique; il ne foulera jamais les terres européennes. Un remake est sorti en 2012 sur Nintendo 3DS, il ne dépassera jamais les frontières du pays du Soleil Levant. Dragon Quest Monsters: Terry’s Wonderland met en vedette le personnage de Terry (Tommy) issu de Dragon Quest VI sorti trois ans plus tôt. Il faut dire que bien qu’il arrive tardivement dans l’histoire de DraQue VI, Terry fut le personnage le plus apprécié du jeu ; c’est donc très inspiré de la part d’Enix de choisir un personnage fort apprécié pour lancer sa nouvelle branche. Dans cette aventure Terry ne participera pas directement au combat, mais il aura le rôle de dresseur de monstres. Tout au long de son aventure – qui a pour but d’aller sauver sa petite sœur – notre jeune héros devra capturer, puis dresser des monstres pour se constituer la meilleure des équipes et aller défaire un terrible démon. Si l’histoire du jeu n’a rien d’exceptionnel pour un jeu de rôle, celui-ci remporte tout de même un très vif succès au Japon. Il faut dire que mélanger du Dragon Quest et du Pokémon ne pouvait que plaire à nos amis nippons. Donc une suite est rapidement mise en chantier.
Sorti en 2001 sur Game Boy puis sur PlayStation, Dragon Quest Monsters 2 apporte comme unique nouveauté d’avoir le choix entre deux versions du jeu. Chaque version a droit à des monstres différents à capturer. Hormis ce détail rien de neuf, donc passons de suite au suivant, Dragon Quest Monsters: Caravan Heart est sorti en 2003 sur Game Boy Advance. Le jeu met en vedette le prince Kiefer de Dragon Quest VII qui pour s’extirper du contrôle constant de son père fuit le château familial par un portail ouvert par le maître des illusions. Cette porte inter-dimensionnelle l’emporte dans le monde de Dragon Quest II, monde à nouveau menacé par un terrible démon. Si la formule capture/dressage/combat reste l’essence même du titre, des petites nouveautés furent agrémentées à ce nouveau titre. Vous pourrez – et devrez – créer une caravane qui sera dirigée par votre monstre maître. C’est également ce favori qui combattra en première ligne, tandis que vos autres monstres seront en soutien. Dragon Quest Monsters: Caravan Heart est un jeu assez apprécié, mais le fait qu’il soit resté cantonné au territoire japonais ne lui a pas apporté une grande reconnaissance.
Ces trois premiers titres ne sont jamais arrivés en Europe, mais la donne va évoluer avec le prochain jeu, Dragon Quest Monsters: Joker. Joker sort sur Nintendo DS en 2006 au Japon, 2007 aux États-Unis et 2008 chez nous dans une version traduite en français. Cette fois-ci pas de héros déjà connu, mais un petit nouveau qui part en voyage initiatique pour capturer le plus de monstres et devenir le meilleur dresseur. De par tous ses aspects ce titre transpire du Pokémon, ce n’est pas une mauvaise chose, pouvoir jouer à un bon titre qui s’inspire de la série de Nintendo mixé avec les monstres de Dragon Quest est plus que plaisant pour les fans du genre. Surtout qu’avec Joker nous avons affaire à un très bon jeu, mais qui ne va pas révolutionné le genre, ce qui sera également le cas pour Dragon Quest Monsters: Joker 2 sorti en 2010 au Japon et 2011 aux USA et en Europe sur DS.
Voilà pour le rapide tour d’horizon de cette section « Pokémon sauce Dragon Quest« . À noter qu’un troisième épisode de Dragon Quest Monsters: Joker est sorti au Japon il y a quelques mois sur Nintendo 3DS, nous attendons toujours des nouvelles pour le reste du monde.
Dans la peau d’un Gluant !
Le Slime – ou gluant chez nous – est un petit monstre en forme de goutte d’eau. De par son côté tout mignon, il est rapidement devenu la mascotte de la série Dragon Quest, c’est donc sans surprise que nous voyons débarquer en 2003 sur Game Boy Advance un titre mettant en scène ce petit être, Slime MoriMori Dragon Quest: Shogeki no Shippo Dan. À nouvelle série, nouveau style. Après le tour à tour classique puis le dressage de monstres, voici de l’action-RPG vu du dessus dans le pur style des Zelda 2D. Dans ce titre nous contrôlons un Slime pas comme les autres, il a un pouvoir étrange, il peut étirer son corps pour s’en servir d’arme. En gros nous avons affaire à un Luffy (One Piece) version Slime. Le but du jeu est de retrouver et sauver les membres de notre village qui ont disparu. Rafraîchissant, bourré d’humour, mais ultra simple et court, Slime MoriMori Dragon Quest: Shogeki no Shippo Dan ne sortira jamais hors du Japon.
Le second titre mettant en scène la célèbre boule bleue sort au Japon en 2005 sur Nintendo DS sous le nom de Slime MoriMori Dragon Quest 2: Shogeki no Shippo Dan, mais il aura également droit à une sortie américaine en 2006 sous le nom Dragon Quest Heroes: Rocket Slime. Hormis ce passage de frontière le titre n’évolue quasiment pas, notre Slime peut toujours s’étirer pour combattre et devra une nouvelle fois aller sauver toute une population enlevée par un terrible gang. La grosse et seule nouveauté de cette suite est la bataille en tank qui apporte un peu de stratégie au jeu. Toujours fort sympathique ce second épisode est bien plus accessible de par sa traduction en anglais.
Le troisième et dernier titre de cette lignée est sorti en 2011 sur Nintendo 3DS uniquement au Japon. Slime MoriMori Dragon Quest 3: The Great Pirate Ship and Tales délaisse la terre ferme pour partir voguer sur les 7 mers. Hormis ce changement de paysage, le jeu n’évolue quasiment pas. Drôle, coloré, simple et amusant, la branche Slime de Dragon Quest n’est pas ce qu’Enix a fait de mieux, mais ça reste assez plaisant à jouer au moins pour tester. Si la barrière de la langue ne vous dérange pas.
De bien mystérieux donjons !
La série des Donjon Mystère est très particulière, car elle ne réunit pas que des spin-offs de Dragon Quest, mais également d’autres séries célèbres. Les plus connus chez nous sont les Pokémon Donjon Mystère, mais nous avons également des titres issus de Final Fantasy mettant en scène les Chocobos, une plâtré de jeux dérivés de la série Shiren the Wanderer et j’en passe et des meilleurs. Dans tous les cas, nous avons affaire au même style de jeu, des Rogue-like. En gros pour faire simple un jeu de rôle qui nous fait évoluer dans une série de donjons gérés aléatoirement.
Le premier titre dérivé de la série d’Enix est Torneko no Daibôken: Fushigi no Dungeon sorti en 1993 sur Super Nintendo uniquement au Japon. Il met en scène le marchand Torneko qui vient tout juste de finir ses folles aventures de Dragon Quest IV. Le jeu n’a rien d’anecdotique, si ce n’est le fait d’être une suite directe de DraQue IV.
Le second et troisième titre sont sortis respectivement en 1999 sur PlayStation puis Game Boy Advance et en 2002 sur PlayStation 2 puis Game Boy Advance. Ils mettent encore une fois en vedette notre célèbre marchand voulant à tout pris devenir riche et pour y arriver, se mettant en danger. Encore une fois ces jeux ne sont jamais sortis hors du Japon et sont tout juste sympathiques et ne bouleversent pas le genre dungeon-RPG, donc passons.
Le quatrième et dernier titre de cette branche change de héros. On oublie Torneko qui est remplacé au pied levé par le bandit Yangus issu de Dragon Quest VIII. Dragon Quest: Shounen Yangus to Fushigi no Dungeon est sorti en 2006 sur PlayStation 2 uniquement au Japon (oui, encore une fois). Le titre se passe bien avant les aventures de DraQue VIII, on dirige le jeune et intrépide Yangus. Si le jeu reste dans les rails du genre, il est très sympathique et il est bourré de clins d’œil à DraQue VIII. Mais malgré tout son charme, le fait qu’il ne soit jamais sorti hors du territoire nippon place une barrière rendant inaccessible le jeu pour la plupart d’entre nous.
Sympathique, la branche des Donjon Mystère n’a rien d’exceptionnel. À ne tester vraiment que pour une simple découverte rapide si vous n’êtes pas allergiques à la langue.
La grande dérive !
Cette dernière branche de notre dossier sur les spin-offs de Dragon Quest réunit tous les titres qui n’ont sont pas considérés – pour l’instant – comme une série à part. Il y a de nombreux titres qui ne sont malheureusement jamais sortis chez nous, mais d’autres qui vous parleront nettement plus. Il y a du lourd et du bon gros navets bien commercial.
Après le succès de Dragon Quest VIII et de son spin-off vu plus haut, Square Enix ne lâche pas sa poule aux œufs d’or en proposant en 2007 Dragon Quest Monsters Battle Road Victory. DQMBRV est un jeu sur borne d’arcade qui prend place dans l’arène de Morry. Le but est de créer l’équipe ultime de trois monstres et de les faire combattre. Pour ce faire les joueurs japonais achetaient des cartes et les scannaient sur la borne d’arcade pour faire apparaître le monstre dans le jeu. Le combo collection de cartes et tournois pour devenir le meilleur a de suite remporté un très grand succès au Japon. Au point qu’un second titre est rapidement sorti, ainsi qu’une adaptation sur Nintendo Wii. Pour cette dernière une série de cartes étaient déjà inclussent dans le jeu. Comme souvent avec les jeux d’arcade de ce type, les frontières japonaises ne seront jamais traversées.
Nous continuons notre petit bonhomme de chemin avec Kenshin Dragon Quest: Yomigaerishi Densetsu no Ken sorti en 2003 sur… bah sur lui-même. Le jeu ne nécessite pas de console, il prend la forme d’une épée à brancher directement à une télévision. Tous les déplacements et mouvements ce fond via l’épée en vue à la première personne. Hors côté amusant de tout contrôler par ce jouet en plastique, le jeu est un bon gros navet à très vite oublier.
Passons enfin à un titre sorti chez nous, Dragon Quest Swords : La Reine masquée et la tour des miroirs. Paru en 2007 au Japon, puis en 2008 dans le reste du monde ce titre à destination de la Wii reprend le gameplay de Kenshin remplacent l’épée en plastique par la Wiimote. Un brin plus sympathique que son prédécesseur, le titre reste assez anecdotique. Il vous fera passer une bonne soirée, mais sera vite oublié.
Disponible uniquement sur le DSi Ware – la boutique en ligne de la Nintendo DSi – Dragon Quest Wars est un tactical-RPG sorti chez nous en 2009. Mettant en scène une nouvelle fois les monstres issus de DraQue, le titre se présente comme une approche assez simple au monde du RPG tactique. Fort sympathique et attractif pour tous les fans de la licence, ce jeu vous fera passer quelques bonnes heures, mais sera loin d’égaler les ténors du genre que sont Fire Emblem, Vandal Hearts ou encore Final Fantasy Tactics.
Passons à une série jamais sortie chez nous, mais qui a fait baver de nombreux fans, Itadaki Street. Il y a de nombreux jeux Itadaki Street (ou Fortune Street) issus de différentes licences. À chaque fois nous avons affaire à un jeu de société virtuel mettant en scène des personnages connus. Les plus connus chez nous sont les Mario Party. Souvent accompagnés par Final Fantasy, les Itadaki Street Dragon Quest sont des jeux très amusants à faire par un groupe d’amis fans de ces licences. Tel un jeu de l’oie, chaque case vous réservera de bonnes ou mauvaises surprises, vous promettant des parties endiablées fortes plaisantes, mais encore une fois la barrière de la langue bloquera de nombreux joueurs.
Dragon Quest Heroes : Le Crépuscule de l’Arbre du Monde doit déjà bien plus vous parler. Sorti en 2015 sur PlayStation 3 (uniquement au Japon), PC ( Japon et USA) et PlayStation 4 (partout) ce titre nous plonge dans des batailles gigantesques mettant en scène les héros de différents Dragon Quest face à des hordes de monstres. Pour en savoir plus sur l’un des meilleurs – si ce n’est le meilleur – spin-offs de DraQue, nous vous renvoyons vers notre preview de Dragon Quest Heroes : Le Crépuscule de l’Arbre du Monde. Un second épisode, Dragon Quest Heroes II est sorti au Japon en mai 2016, il ajoute le très demandé mode multijoueur et n’a pas pour l’instant de date de sortie pour l’Europe.
Pour finir, un peu de musique ne fait pas de mal avec Theatrhythm Dragon Quest sorti en 2015 sur 3DS uniquement au Japon. Tout comme pour la version Final Fantasy sortie chez nous, Theatrhythm nous propose de rejouer les plus grands morceaux issus des différents épisodes de Dragon Quest. Réservé aux plus mélomanes, le titre est excellent et très addictif.
La fin n’est pas encore arrivée
Voilà pour ce tour d’horizon des jeux qui composent l’univers alternatif de Dragon Quest. Comme vous avez pu le voir Enix – puis Square Enix – s’est essayé à différents styles avec plus ou moins de succès. Malheureusement pour nous pauvres petits Européens, de nombreux titres ne sont jamais sortis chez nous, mais depuis quelques années la donne a bien changé et ça continue avec l’arrivée de Dragon Quest Builders le 14 octobre prochain sur PlayStation 4 et Vita. Alors, bon spin-off ou nouveau navet ? Il faudra patienter encore un peu pour avoir notre avis, mais vous pouvez déjà vous essayer au titre avec une démo qui est disponible sur les deux machines.