Retour à l’époque 8-bit avec la Coolbaby RS-20H, et in the pocket.
La Classic NES Mini n’est plus, mais son succès aura su raviver les nostalgies d’antan, nous renvoyant à une époque pixelisée où tout était buggé, hardcore, et difficile à manier à cause des deux boutons uniques destinés au gameplay. Un ère de douleur et de joie mêlées, que nous propose désormais la Coolbaby RS-20H.
Mais commençons par définir le théâtre des opérations. Cette Coolbaby RS-20H est loin d’être un modèle unique en son genre. Depuis quelques années, ce type de machines retro, généralement issues de Chine, se multiplie comme des Gremlins au contact de l’eau. Alors pourquoi présenter celle-ci plutôt qu’une concurrente ? Réponse : parce que c’est ce modèle que l’on vient de m’offrir…
Nous ne nous pencherons pas sur cet appareil de manière aussi approfondie que pour la JXD Singularity, car elles ne jouent pas dans la même cour, mais bon : la machine vaut-elle le coup ou pas ? Voici notre réponse.
Unboxing
Enfin… Unboxing, c’est un bien grand mot. J’imagine que le contenant dépendra du magasin où vous en aurez fait l’acquisition. Pour ce qui est de la mienne, elle provient de la plateforme de vente chinoise AliExpress. Mais vous trouverez également la Coolbaby RS-20H (ces machines chinoises ont toujours des noms à la mords-moi-le-n’œil) sur Amazon ou encore sur Bangood ou Wish, avec des dénominations parfois différentes, d’ailleurs, et à des prix variables, donc à vous de farfouiller si vous désirez l’acheter au meilleur tarif.
Mais revenons-en à notre unboxing, qui, nous l’avons dit, n’en est pas vraiment un. C’est dû au fait que la machine ne m’est pas parvenue dans une boîte en carton comme il est de coutume, mais solidement emballée dans plusieurs couches de papier bulle, tout simplement. Ce qui peut paraître un peu cheap, certes, mais bon, n’étant pas collectionneur, et ayant acquis la console lors de soldes temporaires, je ne vais pas braire pour si peu.
Une fois l’emballage retiré, qu’avons-nous en mains ?
- La console en elle-même, qui est parfois proposée en 3 couleurs différentes ;
- Un câble A/V mono pour brancher votre machine sur une télévision ;
- Une housse de protection en toile pour ranger votre Coolbaby RS-20H ;
- Un manuel d’utilisation constitué d’une seule petite page, rédigée en chinois d’un côté, et traduit à l’arrache en anglais de l’autre ;
- Un câble muni d’une prise secteur pour recharger la batterie de 700 milliampères contenue dans la console (prise au format chinois) ;
- Une petite cartouche ressemblant un peu à un jeu GameBoy Advance ;
- Un petit pad supplémentaire sur lequel nous reviendrons ;
- Un adaptateur permettant de brancher la prise au format chinois sur nos secteurs français (je ne sais si c’est cadeau du vendeur ou s’il est inclus dans tous les packs, quelle que soit la plateforme de vente ; je penche pour la première option, alors vous devrez peut-être vous en procurer un en supermarché, ça se trouve facilement).
Une fois toutes ces joyeusetés extirpées de leurs sachets, il est temps de découvrir à quoi l’on a affaire.
Contenu
Concrètement, la Coolbaby RS-20H est une console portable contenant 472 jeux 8-bit pré-installés, la quasi-totalité provenant de la NES et de son homologue japonaise, la Famicom. La petite cartouche, quant à elle, peut venir s’insérer sur le haut de la console, ajoutant 128 jeux au programme, pour un total de 600 titres à découvrir.
Chose importante à comprendre d’entrée de jeu : la Coolbaby RS-20H n’embarque pas de port SD, contrairement à des machines plus coûteuses permettant également de surfer sur le web ou de profiter du catalogue Android. Oubliez donc l’idée d’importer vos ROMs via carte SD pour en profiter dans le métro ou au Temple de Céramique : ces 600 jeux constituent la totalité de ce à quoi vous pourrez jouer sur la machine.
Mais venons-en au second pad, qui, soit dit en passant, ressemble furieusement (un peu comme la console) à une manette Famicom, mais avec 4 boutons d’action au lieu de 2, nous y reviendrons. On l’a dit plus haut, la console propose l’option de se brancher à la télévision, histoire de jouer sur un écran beaucoup plus grand que le 2.6 pouces (environ 6,6 cm de longueur) présent sur la machine, et qui, de plus, est parfaitement inutilisable au soleil. En connectant ce deuxième pad à la Coolbaby RS-20H, vous pourrez déguster les nombreux jeux NES jouables à 2 avec un ami sur votre canapé… si tant est que celui-ci se trouve très proche de la TV.
En effet, tous les câbles contenus dans le package, que ce soit le fil audio-vidéo relié à la TV ou celui de la seconde manette, ne mesurent guère plus d’1,50 m, ce qui semble peu judicieux pour un appareil capable d’être joué sur une télé, à moins d’habiter dans un 20 m² à 800€ de loyer au cœur de Paris. Un mauvais point, donc.
Pour terminer sur le contenu, mentionnons à nouveau le câble de recharge, qui vous permettra de rebooster votre batterie lorsque celle-ci donnera des signes de faiblesse (elle propose environ 4 ou 5 h de jeu avant de décliner). Aucune indication à l’écran quant au niveau de charge de cette batterie, mais croyez-moi, vous serez mis au courant qu’il est temps de brancher la console lorsque plus rien ne se passera à l’écran. Quant au manuel, très succinct (mais qu’avions-nous besoin de savoir de plus ?), il explique le fonctionnement de la batterie et la manière de jouer sur téléviseur. Le tout dans un anglais traduit à la louche, mais bon, c’est un grand classique du genre…
Game on
En allumant la Coolbaby RS-20H, vous serez gratifié d’un écran titre vous permettant de choisir de voir la liste des jeux avec leurs noms en chinois, ou en anglais (merci bien). Autre petit élément négatif ici : si la plupart des jeux bénéficient du nom que nous leur connaissons, certaines appellations ont été complètement modifiées (probablement lors de traductions japonaises brutes vers l’anglais), au point de devenir parfois parfaitement absconses avant de découvrir l’écran titre du jeu. C’est le cas pour la série de jeux Nekketsu, devenue Hot Blood sur la machine, plutôt que River City ou autres Kunio-Kun plus connus.
Une fois la console lancée, il est temps de farfouiller dans son large éventail de titres proposés. Point positif : pas besoin de se taper constamment tout le défilement des 472 jeux (et 128 avec la cartouche) à chaque fois qu’on cherche quelques chose. L’écran affiche les titres par séries de 8, et avec la croix directionnelle, vous pouvez commencer par la fin ou changer les écrans de 8 en 8 en appuyant sur droite et gauche. De plus, chaque jeu est numéroté pour s’y retrouver plus facilement.
On évoquera également la présence bienvenue d’une touche reset, pour quitter le jeu en cours et revenir directement à l’écran d’accueil, et croyez-le bien, elle va s’avérer fort utile, cette touche reset…
En effet, si un total de 600 jeux peut de prime abord émoustiller le retro-gamer de par sa quantité assez conséquente (souvenons-nous de ce que proposait la NES Mini), il y a de fortes chances que vous ne touchiez pas à certains titres plus d’une seule fois, celle consistant à aller voir de quoi il retourne.
Un catalogue un peu meh
Le roster de jeux disponibles sur Coolbaby RS-20H peut se diviser en plusieurs catégories.
On trouve tout d’abord les pointures de la NES, ces jeux qui nous avaient tant fait vibrer à cette lointaine époque où l’on ne recevait que deux cartouches par an, et que l’on séchait, de ce fait, en long, en large et en travers. On a ainsi droit à des merveilles telles que Lifeforce, les 3 Tortues Ninja, Bionic Commando, Batman, MegaMan, Rush’n Attack, des Tiny Toon ou encore Castlevania, entre autres petites perles qu’il est jubilatoire de redécouvrir si sa NES est HS ou ensevelie depuis des siècles au fin fond du grenier. Et ce, sur petit écran ou sur TV. Un vrai bonheur !
Viennent ensuite les jeux sortis uniquement au Japon, dont l’on découvrira la qualité avec surprise, à moins de pratiquer régulièrement l’émulation : Mighty Final Fight en est le meilleur exemple, mais un certain nombre d’autres pépites inédites en Europe attendent le gourmand de retro.
Et puis, il y a les jeux, qu’ils soient sortis en Europe ou non, qui sauront nous rappeler que si l’Angry Video Game Nerd ou le Joueur du Grenier se sont tant penchés sur la NES dans leurs vidéos, ce n’est pas pour rien : la machine comportait un grand nombre de jeux allant du bof bof au nullissime, et c’est un curieux choix que d’avoir inclus ces titres vomitifs, alors que certaines icônes de l’époque sont aux abonnés absents. Dès lors, les choix des développeurs vous sembleront un peu erratiques.
Pourquoi Double Dragon III (le moins bon) mais pas les deux premiers ? Pourquoi tout un tas d’obscurs jeux de réflexion estampillés Mario, mais pas Super Mario Bros. I et II ? Pourquoi la version japonaise de Castlevania plutôt que la version traduite en anglais ? Et vindieu, qu’est ce que c’est que ces espèces de hacks de Sonic et d’Angry Birds aux couleurs à la ramasse ? Enfin quoi les mecs, quitte à piller allègrement des jeux pour les émuler sur votre machine, pourquoi nous servir une tripotée de déjections vidéoludiques (surtout sur la petite cartouche supplémentaire) au lieu de nous offrir le haut du panier ?
Et dernier grief : pourquoi diantre ne pas avoir classé tout ceci dans l’ordre alphabétique, au lieu de nous faire rechercher sans fin un titre qu’on aimerait jouer ? Pas cool tout ça…
Pour terminer sur une note positive
Quelques mots avant de conclure cet aperçu concernant la Coolbaby RS-20H, et pour le coup, c’est une agréable surprise : la console, tout comme le pad qui l’accompagne, comportent 4 boutons d’action au lieu de 2. C’est dû au fait que 2 d’entre eux sont en fait des boutons turbo, qui vous permettront par exemple de tirer automatiquement dans un shoot’em up ou de frapper indéfiniment dans Mighty Final Fight sans matraquer les touches comme un cochon, et ça, ça fait plaisir dans certains jeux. Bien vu.
Conclusion Coolbaby RS-20H
Le pour et le contre se livrent une guerre féroce concernant cette machine. Portable, mais adaptable aux écrans TV, livrée avec un pad supplémentaire, bénéficiant de boutons très corrects au feeling ainsi que d’une petite touche de turbo bienvenue, légère et facile à emporter partout, et dotée d’un éventail conséquent de jeux antiques, elle saura séduire l’amoureux de retro désireux de retrouver sa chère NES sans dépenser trop (comptez entre 30 et 40€ ; pour notre part, il nous en aura coûté 16€ en période de soldes).
Mais ce joli tableau est noirci par la petitesse de l’écran, son incapacité à fonctionner en plein soleil, la faible longueur des câbles présents dans le pack, mais aussi et surtout, l’absence de titres légendaires et la présence de bousins immondes, découlant d’un choix un peu inconsidéré des développeurs. A vous donc de décider, en fonction de vos attentes, si la Coolbaby RS-20H en vaut la peine.
NB : le second pad n’est pas livré dans tous les magasins, vérifiez donc s’il est présent avant d’acheter.