Incarner un petit chat tout mignon dans un MMO en monde ouvert et collectionner des habits aux couleurs pastel : de quoi faire rêver plus d’un joueur en quête de douceur. C’est la promesse de Catly, un nouveau jeu révélé lors des derniers Game Awards. Sauf que loin de donner envie aux fans de félins, la bande-annonce a tout de suite suscité un tollé. Les premières images ont en effet l’air d’avoir été générées par IA, et le dirigeant du studio SuperAuthenti (inconnu au bataillon) semble avoir plus d’expérience avec les NFT que dans la production de jeux vidéo. Malgré tout, les équipes démentent.
C’est tout d’abord la conception de la bande-annonce qui avait hérissé le poil des spécialistes de l’image : les décors à la fois hyper-détaillés et incohérents, des textures étranges et certains mouvements de caméra ont rapidement fait dire à certains que le trailer de Catly avait été généré par IA. Quand les journalistes de Digital Trends ont voulu poser la question aux représentants de SuperAuthenti, ces derniers ont déclaré qu’ils ne donneraient aucun détail avant 2025 et ont refusé de dire sur quel moteur le jeu avait été développé. Le cofondateur du studio, Kevin Yeung, a dans la foulée disparu des réseaux sociaux. Des éléments qui n’ont fait que donner de l’eau au moulin de ceux qui accusent le jeu d’avoir été généré par IA.
Autre point qui a suscité la polémique à peine Catly annoncé : le jeu serait en réalité basé sur l’achat de NFT (des objets numériques uniques mais qui n’existent que sur Internet grâce à une technologie appelée blockchain) comme des habits ou accessoires pour nos personnages. Là encore, si rien n’a été clairement dit à ce sujet dans la bande-annonce ou sur le site officiel, plusieurs éléments ont de quoi nous mettre la puce à l’oreille. Tout d’abord, les items présentés sur le site font quand même furieusement penser à une collection de NFT. Et quand on creuse dans la carrière de Kevin Yeung, on découvre qu’il avait cofondé un autre studio qui devait sortir Alien Mews… un jeu web3 dans la blockchain où les joueurs auraient dû générer des « CryptoKitties » dans un monde ouvert avec des chats photoréalistes. Ça vous rappelle quelque chose ?
Malgré ces éléments accablants, les équipes nient toutes les accusations. Le porte-parole de SuperAuthenti a déclaré que l’IA générative n’avait été utilisée ni pour créer la bande-annonce, ni à aucune étape du développement du jeu. Il a même ajouté être « très surpris par ces accusations » car « il n’existe pas d’IA assez puissante pour générer un tel résultat ». Quand on voit ce que certaines IA arrivent à produire, on a de sérieux doutes. Malgré tout, les journalistes de Game Developer disent avoir vu des images « avant / après » de la bande-annonce, et affirment que les modèles des chats n’ont pas les signes évidents qu’on décèle habituellement quand une IA est à l’œuvre.
Quant aux NFT, le porte-parole de SuperAuthenti a également démenti. Selon ses dires, Catly n’a rien à voir avec la blockchain et ne contient pas de NFT, avant d’ajouter que l’entreprise ne possède aucune cryptomonnaie et n’a jamais été liée à cet univers. C’est peut-être vrai, mais quand on connaît le passif du fondateur, le doute demeure.
Difficile de trier le vrai du faux dans toute cette histoire. Catly ne serait pas le premier jeu à tenter l’expérience NFT ou à utiliser du contenu généré par IA. Quel intérêt pour SuperAuthenti de mentir dans ce cas ? Certes, les titres concernés font souvent face à une levée de boucliers de la part des joueurs qui préfèrent encore les créations plus artisanales, ou qui préfèrent encore mettre de l’argent dans un gacha que dans des NFT, dont l’engouement est sacrément redescendu passé l’effet de mode. Mais en n’assumant pas ses positions, le studio se tire déjà une balle dans le pied. Le jeu n’a pas encore de date de sortie précise mais est prévu sur PC, Switch et, étonnamment, Apple Watch.
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