Financé avec succès sur Kickstarter, Shovel Knight voyait le jour courant 2014 sur PC, Wii U et 3DS, avant de s’exporter par la suite sur la plupart des autres plateformes actuelles. Accueilli avec grand enthousiasme par la critique et le public, Shovel Knight se voulait un vibrant hommage aux platformers des années NES, et en reprenait à la fois les codes et les aspects techniques. En septembre 2015, Yacht Club Games offre aux fans de son jeu un joli cadeau, sous la forme d’un DLC gratuit baptisé Plague of Shadows, aventure parallèle à la quête principale constituant un véritable second jeu à la durée de vie égale à celle se son aîné. Néanmoins, le gameplay s’avère bien différent de celui du Chevalier à la pelle, ce qui risque d’en déconcerter plus d’un. Petit tour d’horizon avec LightninGamer.
Test de Shovel Knight: Plague of Shadows sur Xbox One
Un gameplay plus coton
Précisons-le d’entrée de jeu : si vous vous lancez dans Plague of Shadows en ayant récemment campé sur Shovel Knight pendant de longues heures, votre première impression risque bien d’être très négative vis-à-vis de ce DLC gratuit, tant le maniement du personnage s’éloigne de celui proposé par le jeu de base. Il va s’agir de réapprendre entièrement le gameplay, mais nous y reviendrons plus loin. Dans Plague of Shadows, vous incarnez cette fois l’alchimiste féru d’explosifs, Plague Knight, l’un des boss qu’on affrontait avec Shovel Knight. Désireux de concocter la potion ultime, Plague Knight part en croisade contre tous les autres Chevaliers, chacun détenant une essence nécessaire à la réalisation de son projet. Vous voilà donc reparti à travers les niveaux déjà visités précédemment, mais ceci dit, le changement de maniabilité que nous évoquions plus haut permet de ne pas souffrir d’une impression de répétition, car le moindre obstacle et combat s’aborde de façon différente avec Plague Knight. Ici, exit la pelle qui permettait d’effectuer des attaques pogo vers le bas, à la manière d’un Zelda 2 ou d’un DuckTales. Plague Knight, lui, préfère les bombes, vous n’aurez donc plus besoin d’aller au contact et pourrez attaquer de plus loin.
Néanmoins, comme ces bombes suivent une trajectoire descendante, il faudra souvent sauter vers l’ennemi pour pouvoir l’attaquer par le haut, et c’est là une mécanique de jeu qui réclame un certain temps d’adaptation pour commencer à la maîtriser. Et ce n’est pas tout. Le Chevalier dispose également d’un burst, une explosion capable de le propulser très loin permettant d’atteindre des zones autrement inaccessibles. Mais comme cette technique doit être chargée, que la propulsion est très brutale, et que Plague Knight affiche une certaine inertie que n’avait pas Shovel Knight, le gameplay s’avère bien plus corsé et moins intuitif que dans le premier jeu, surtout dans les niveaux avancés, où la précision des sauts devient plus cruciale. Et pourtant, lorsqu’on l’a enfin bien en main, on s’aperçoit que Plague Knight est vraiment puissant, potentiellement plus efficace que Shovel Knight, mais son apprentissage est assez décourageant et agaçant, il faut donc passer outre une certaine frustration en début d’aventure et persévérer pour pouvoir pleinement profiter des talents de ce personnage.
Un DLC conséquent
D’autant qu’au fil du périple, vous allez pouvoir faire usage de l’alchimie et développer ses bombes pour leur donner des effets de zone, retarder leur explosion ou encore modifier leur trajectoire, à vous donc de sélectionner l’armement que vous estimerez le plus approprié à une situation donnée. Des améliorations qui ne seront pas de trop pour progresser dans le jeu, croyez-le bien ; car si, en bon jeu à l’ancienne, Shovel Knight se montrait déjà assez ardu, Plague of Shadows représente parfois une véritable punition, et le die and retry sera fréquemment de mise, surtout lors de certains boss-fights. Comme son aîné avant lui, Plague of Shadows nous renvoie à la bonne époque où nous étions tous des hardcore gamers, et où l’on se torchait même les jeux les plus difficiles pour la bonne et simple raison qu’on n’en achetait que trois par an. Si vous n’avez pas connu cet âge d’or, préparez-vous, en vous essayant à Plague of Shadows, à une difficulté nettement supérieure à ce que les gros pixels, les personnages mignons et les graphismes colorés pourraient laisser entrevoir. Mais de toute façon, comme vous connaissez déjà probablement Shovel Knight, vous voyez très bien de quoi je parle.
Vous retrouverez les mêmes stages, d’ailleurs, nous l’avons dit, mais le DLC n’est pas pour autant le copier-coller de son aîné. Certains endroits inaccessibles à Shovel Knight pourront être visités avec Plague Knight grâce à ses compétences différentes, quelques nouveaux lieux et boss feront leur apparition, la réaction des villageois envers vous sera bien plus hostile, et certains items ramassés dans cette extension pourront être utilisés dans le jeu de base et vice versa. On a donc affaire à un complément de grande qualité, à la durée de vie solide pour un DLC gratuit, et qui apporte une nouvelle lumière, une nouvelle façon d’envisager son approche de Shovel Knight. Merci à Yacht Club Games pour cet ajout non-négligeable à un titre déjà excellent et empli de nostalgie et de respect.
Conclusion de Shovel Knight: Plague of Shadows
Le développeur ne se moque pas du joueur lorsqu’il lui propose du contenu supplémentaire, et gratuit qui plus est. Plague of Shadows est un jeu complet, aussi long que son ancêtre, et encore plus ardu. Maîtriser son personnage est nettement moins intuitif et aisé que dans Shovel Knight, mais une fois qu’on l’a bien en main, on savoure ses compétences et même son maniement un peu spécial. Ce qui, bien entendu, ne rend pas le jeu facile pour autant, mais après tout, n’est ce pas ce qu’on recherche dans un titre-hommage aussi ouvertement rétro ? Dès lors, on a hâte de voir ce que nous concocte le studio, puisque deux autres Chevaliers, King Knight et Specter Knight, sont supposés recevoir eux aussi leur heure de gloire via de prochains DLC.
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à visiter la page de Plague of Shadows (vous y apprendrez notamment comment le télécharger en fonction du support sur lequel vous jouez). Et puis, comme posséder Shovel Knight est indispensable pour profiter du DLC, vous pouvez consulter nos tests de ce jeu sur Wii U et en version PC.