Fin 2013, Dimps et Bandai Namco gratifiaient les amoureux de Saint Seiya d’un jeu de combat en 1 vs. 1, Saint Seiya: Brave Soldiers, qui faisait suite à un autre titre dédié également à la saga, mais plus orienté, lui, vers le beat’em all de masse. Un aspect complètement absent de son successeur, ainsi que de la nouvelle mouture qui nous intéresse aujourd’hui, Saint Seiya: Soldiers’ Soul. Or, si le manga (et surtout l’anime) font partie des oeuvres majeures des années Dorothée, les adaptations vidéoludiques se sont somme toute avérées plutôt rares, et pas toujours heureuses. Voyons donc ce que nous réserve ce nouvel opus, et s’il saura contenter les hordes de fans, dont fait bien évidemment partie Votre Humble Narrateur.
Test de Saint Seiya: Soldiers’ Soul sur PlayStation 3
Du Saint Seiya déjà vu auparavant
Saint Seiya étant une série largement orientée affrontements entre Chevaliers de diverses obédiences, il semble logique que la plupart des adaptations consacrés à l’oeuvre prennent la forme de jeux de combat, et Saint Seiya: Soldiers’ Soul n’échappe pas à la règle. En fait, il reprend quasiment les mêmes mécaniques que Brave Soldiers, son aîné, ce qui pourra constituer à la fois une qualité pour ceux ayant apprécié ledit jeu, et un gros défaut pour les autres, qui s’attendaient peut-être à un peu plus de nouveauté et d’évolution dans le gameplay. Ce constat fait, à chacun de voir midi à sa porte et de juger de l’intérêt de ce Soldiers’ Soul en fonction de ses attentes. Pour ma part (hé oui, une fois n’est pas coutume, je ferai intervenir dans cette review la première personne, car Saint Seiya restera à jamais mon dessin animé culte, et je me trouve donc très impliqué personnellement dans chacune de ses adaptations vidéo-ludiques), le système adopté il y a deux ans me convenait très bien, il s’avérait nettement plus nerveux et efficace que dans les épisodes PlayStation 2, et permettait de revivre de façon souvent jubilatoire des combats épiques dont est parsemée la série animée. Coups faibles et rapides, coups forts, projections, attaques spéciales, attaques éclair, éveil du Septième Sens, attaques ultimes, tout ce qui constitue le nerf de la série est présent dans Soldiers’ Soul, pour un rendu vif, intuitif et pourtant quelque peu technique parfois, du gameplay. Bien évidemment, on pourra une nouvelle fois pester contre cette barre de Cosmos, qui se vide à l’occasion de quasiment chaque manoeuvre un tant soit peu efficace (attaques à distance, esquives, etc.), et qu’il faut donc passer son temps à recharger en s’accordant quelques instants de concentration, ce qui casse un peu le rythme effréné des combats. Pour le reste, la maniabilité est de qualité, et les attaques ultimes, déclenchant chacune une cinématique propre, gratifiante et bien plaisante à voir, passent plus facilement que dans l’épisode précédent, même si l’assaut peut toujours échouer au moindre pas de côté de l’ennemi.
Et techniquement ça donne quoi ?
Au niveau des petits reproches, encore (mais qui peuvent constituer une qualité selon le cas), il est bon d’avoir conscience qu’un personnage pourvu d’attaques à distance, tel que Camus du Verseau et surtout Shun d’Andromède avec sa chaîne dévastatrice, bien cheatée, se montrera forcément plus efficace qu’un Chevalier privilégiant le contact rapproché, comme Shiryu et son attaque ascendante, pour n’en citer qu’un. En bref, le plaisir de jeu est bien présent, et Soldiers’ Soul tient suffisamment la route techniquement pour suivre le mouvement. Les graphismes façon cel-shading correspondent plutôt bien à un rendu coloré d’une oeuvre animée, les arènes sont assez fidèles à la représentation que l’on s’en fait en visionnant la série (même si cela implique un certain vide visuel niveau background par endroits, ainsi qu’un manque flagrant d’éléments destructibles), et les développeurs nous font de nouveau l’honneur de ne pas nous infliger des voix occidentales mal adaptées, préférant nous gratifier des excellentes voix jap sous-titrées que l’on aimerait trouver dans toute adaptation de manga. Alors certes, gros bémol, les musiques génériques proposées par le jeu sont à des années-lumière de l’OST somptueuse créée pour la série, mais ont au moins le mérite de ne pas agresser l’oreille ni dénaturer l’esprit des combats ; c’est toujours ça de pris. Par contre, point positif dans ce Saint Seiya: Soldiers’ Soul par rapport à son aîné : les interminables dialogues en écran fixe ont désormais disparu, au profit d’animations plus dynamiques et évocatrices de l’anime, qui permettront au néophyte de suivre l’histoire de façon assez fidèle, même si certains passages, notamment au cours de l’arc Hadès, très conséquent, subissent des ellipses inévitables que ne manqueront pas de déplorer les adeptes.
Contenu conséquent appréciable
Et puisqu’on parle d’histoire, c’est une transition idéale pour évoquer notre dernier point d’attention : le contenu du jeu. Et là encore, reconnaissons que les développeurs ont eu l’envie de contenter au maximum les amateurs de Saint Seiya : diverses formes de combats en solo ou en multi (dont un Tournoi Galactique bien complet), possibilité d’investir l’argent gagné à la sueur de son front dans des reliques d’upgrade ou encore des costumes / persos jouables (et bien coûteux) dans les différents modes d’affrontement, galerie permettant de visualiser les attaques ultimes de chacun ou encore d’écouter l’OST… On regrettera l’absence, ceci dit, d’images des figurines variées telles que commercialisées au fil du temps. Le tout agrémenté d’un roster totalisant environ 70 Chevaliers, même si certains se répètent plusieurs fois selon leur armure dans la série. Pas mal du tout. Et puis, éléments cruciaux de ce Soldiers’ Soul : les deux modes solo principaux, à savoir la Bataille d’Or et la Légende du Cosmos. La première vous permettra d’incarner les 12 Chevaliers d’Or équipés de leurs armures Divines, telles que présentées dans la série animée Saint Seiya: Soul of Gold, nouvel arc faisant suite à Hadès et qui ne pouvait bien entendu pas figurer dans le mode Histoire puisqu’il est actuellement en cours de diffusion. Il s’agira donc ici de trois combats par Chevalier avec des objectifs prédéfinis et des adversaires liés au scénario de l’anime. Enfin, gros morceau de Saint Seiya: Soldiers’ Soul, le mode Histoire (ou Légende du Cosmos, suivez, au fond) se proposera de reprendre la totalité des arcs de la série principale, à savoir Sanctuaire, Poséidon et Hadès, mais aussi, et pour la première fois dans un jeu vidéo, le chapitre Asgard, qui demeure mon préféré de tous dans l’anime et qui m’aurait fait acheter Soldiers’ Soul même s’il avait été réalisé en 8-bits, avec ses personnages si charismatiques (Hilda, Mime, Syd et son étoile jumelle…). Vous l’aurez compris, faire le tour du jeu en solo vous prendra déjà un temps considérable, et si l’on y ajoute les heures passées sur le multi, vous reconnaîtrez que la durée de vie du jeu vaut largement l’investissement demandé…
Conclusion de Saint Seiya: Soldiers’ Soul
Non, jeune et vaillant Chevalier, tu ne trouveras pas en ces lieux d’éléments profondément différents de ceux auxquels tu t’étais déjà confronté avec courage lors de la dernière itération vidéo-ludique de ta série culte. Néanmoins, tu t’y réapproprieras toutes les mécaniques que tu avais su maîtriser fut un temps, tu sauras apprécier l’ajout non négligeable de combats épiques où tu seras vêtu des armures d’Or Divines, et tu pourras enfin te frotter dans Saint Seiya: Soldiers’ Soul aux terribles Guerriers Divins du royaume d’Asgard. Et ça, Chevalier, ça n’a pas de prix. Tu apprendras à passer outre la redondance, les temps de chargement un peu longuets, les arènes légèrement insipides et autres défauts minimes, pour retrouver avec passion la tension liée à la bataille qui fait chaque jour battre ton coeur.
Viens en apprendre plus sur le site officiel de Saint Seiya: Soldiers’ Soul, et surtout, chante la chanson, la chanson des Chevaliers…