Qui, parmi nous tous, n’a jamais rêvé de voler ? Je ne parle pas de travailler au gouvernement hein, mais plutôt de prendre la voie des airs et de filer à travers les nuages, libre et majestueux, pour parcourir le monde à la vitesse de la lumière et s’offrir une vue du ciel de première qualité. Grisant, non ?
Hé bien, c’est l’expérience que vous propose Megaton Rainfall en vous permettant d’incarner une sorte de super-héros cosmique capable de voler à grande vitesse. Néanmoins, des jeux de super-héros, on en a eu des masses au fil du temps, et tous n’ont pas été bien glorieux (hein, Superman 64 ?). Voyons donc ce qu’il en est de ce nouveau venu, testé aujourd’hui sur Nintendo Switch.
Le shérif de l’espace
Le postulat de base de Megaton Rainfall est somme toute assez bateau. Vous êtes un être de lumière envoyé défendre des planètes par une entité encore supérieure (on se demande d’ailleurs pourquoi ce n’est pas elle qui fait le job) afin de contrecarrer une menace extraterrestres bien décidée à tout ravager sur son passage. C’est un peu le genre de scénario de série Z qu’on aime à retrouver dans un Earth Defense Force (EDF), sauf que là, on dispose de nettement plus de pouvoirs.
En effet, si dans la saga de Sandlot et D3, on incarne un guerrier humain muni d’une technologie conséquente pour faire face à la menace, dans Megaton Rainfall, on quitte le terre-à-terre pour voler parmi les cieux et faire pleuvoir des myriades d’attaques quasi-magiques sur les hordes d’envahisseurs belliqueux. Seulement, tout ceci ne vous sera pas offert sur un plateau dès le début du jeu.
Votre mentor divin va vous confier des missions, qui consistent principalement à déglinguer des hordes extraterrestres avant qu’elles ne détruisent toute la ville, et à la fin de chacune vous serez gratifié d’un nouveau pouvoir, et ainsi de suite. Vous commencerez par apprendre à voler, puis à lancer des projectiles de lumières, puis à charger vos attaques, puis la vitesse lumière… On ne va pas tous les détailler, mais en tous cas, tout ce que vous apprendrez de nouveau vous servira à progresser toujours plus loin.
Réalité visuelle
Mais entrons un peu plus précisément dans le détail. Megaton Rainfall se joue en vision FPS, où vous ne verrez que vos mains translucides lorsque vous volerez ou attaquerez. Il est possible de descendre se poser sur le sol, mais cela n’a guère d’intérêt, pour deux raisons. D’une, vous y perdrez grandement en vitesse, car plus vous prenez de la hauteur, plus vous êtes véloce, ce qui vous sera indispensable pour rejoindre votre prochaine mission ou vague d’ennemis, qui se trouvent parfois de l’autre côté de la planète. En gagnant la stratosphère, vous y serez en quelques secondes, en plus de profiter de panoramas spatiaux fabuleux, tels que les couchers de soleil pour n’en citer qu’un.
Une beauté qui s’avère nettement moins évidente en vous rapprochant du sol. Megaton Rainfall mise tout sur les combats aériens et les superbes destructions d’immeubles, ainsi que sur la vivacité, donc si vous prenez le temps de vous poser et de regarder les rues, les véhicules et les gens, vous vous rendrez compte de leurs textures très moyennes et comprendrez que venir les admirer n’est pas spécialement utile ni intéressant ; ils ne servent que de décors à voir en passant histoire de rendre les villes plus vivantes, mais c’est tout. Il est temps à présent de s’intéresser au gameplay.
On abordera donc s’emblée le gros défaut du jeu sur Switch : il a clairement été pensé pour être joué en VR. Résultat : on comprend d’emblée qu’il lui manque un gros quelque chose pour rendre l’expérience dix fois plus trippante, immersive et jubilatoire qu’elle ne l’est déjà. Ce n’est ni la faute de la console, ni celle du jeu s’il a été porté sur un outil auquel il manque ce qui doit faire toute sa force. Passons.
Une vie des villes
Le maniement n’est pas forcément difficile à retenir, un peu plus à maîtriser. Du coup, lors de vos débuts, vous risquez d’être un peu perdu entre les changements d’altitude et les combats. Car chaque ennemi possède un point faible, symbolisé par un spot rouge sur son corps, qui est, quant à lui, majoritairement gris. Il vous faudra donc trouver ce point en volant autour de lui, ce qui est parfois plus facile à dire qu’à faire.
Car si certains sont lents et quasiment immobiles, d’autres s’avèrent beaucoup plus véloces ou sinueux, n’hésitant pas à prendre la fuite ou à se faufiler en plein dans les bâtiments, ce qui vous complique indubitablement la tâche si vous maîtrisez moyennement la mania. Mais bon, comme pour tout, on progresse avec l’expérience, et lorsque l’on commence à s’habituer au jeu, il faut reconnaître que les parties deviennent bien grisantes. Surtout qu’ici, point question de flinguer à tout va comme dans un EDF : Megaton Rainfall propose un système de jauge de vie original.
Votre barre d’énergie représente certes votre propre vie et diminuera à chaque heurt, mais elle implique également la santé de la ville où se déroule la mission en cours. Vous prenez trop de temps et laissez les ennemis s’en donner à cœur joie ? Votre barre diminue. Vous visez comme une tanche, ratez vos adversaires et détruisez des immeubles par mégarde ? Votre barre diminue.
Dès lors, il va falloir prendre ce facteur en compte lors des combats et tenter d’adopter des approches en fonction de l’ennemi (il y a même de gigantesques vaisseaux-mères) et de sa position histoire de ne pas ravager toute la ville, ce qui vous conduit rapidement au « game over ». Un système à la fois bien pensé et parfois frustrant, car on perd plus souvent pour avoir été nul que parce que les ennemis ont été trop forts.
Réalité orientée
Et on terminera sur un dernier petit point positif : étant un jeu en monde ouvert (c’est le cas de le dire), vous pourriez craindre de vous perdre, puisque les planètes entières seront votre terrain de jeu et que le gameplay peut parfois donner le tournis. Fort heureusement, Megaton Rainfall, bonne âme, vous indique constamment vos nouveaux objectifs avec des pointeurs à l’écran, qu’il vous suffira de suivre pour aller coller une rouste aux manants extraterrestres suivants.
Megaton Rainfall souffle le chaud et le froid, du moins dans sa version Nintendo Switch testée présentement. Expérience enivrante permettant de voler à des lieues de la terre ferme et d’affronter des aliens hostiles avec des super-pouvoirs, en évitant de détruire des villes entières par mégarde. Mais aussi : expérience parfois déconcertante dotée d’un gameplay pas si simple à maîtriser et de textures de proximité assez vilaines.
Et cerise sur le cake : on sent dès la première prise en main que le jeu a été conçu pour être savouré en VR, donc on a l’impression d’y perdre un élément important dans la conversion. Ceci dit, la joie de contrôler un super-héros volant doté de pouvoirs lui permettant de repousser la menace extraterrestre est grisante en diable, alors pourquoi ne pas tenter le coup ?