Au fil des années, Inazuma Eleven, série créée par Level-5 et initiée en 2008, a abreuvé copieusement les consoles Nintendo en jeux vidéo de bonne qualité globale, mêlant habilement sport et RPG. Avec Inazuma Eleven GO Chrono Stones : Tonnerre, c’est le football tout entier qui est menacé de disparaître, effacé des esprits par une entité aux sombres desseins. Heureusement, Arion veille de nouveau au grain. Le moment est donc venu de mouiller le maillot, et de voir si cette nouvelle itération de la licence, également déclinée par ailleurs en manga et en anime, mérite toujours sa place en haut du tableau, ou si elle devrait se résigner à descendre en Ligue 2…
Test de Inazuma Eleven GO Chrono Stones : Tonnerre sur 3DS
Viens, à l’école des champions…
On retrouve donc, comme mentionné plus haut, notre héros déjà présent dans l’opus précédent, Arion, un jeune ado au grand coeur et doté d’un certain talent footballistique. Après avoir passé quelques mois à arpenter le pays afin de promouvoir l’amour pour le ballon rond auprès d’enfants en recherche de motivation, Arion regagne son établissement scolaire, pour découvrir que, curieusement, le club de foot, auquel il appartenait, semble avoir disparu. Pire : la plupart des gens ont l’air d’avoir oublié jusqu’à son existence, et ce sport lui-même commence à s’effacer des esprits. C’est le point de départ d’un scénario un peu alambiqué, mais fun à suivre néanmoins, qui conduira Arion et ses amis à voyager dans le temps afin de contrer un complot visant à éradiquer le foot, en recrutant au passage des membres destinés à composer l’équipe ultime. Rien que ça. Un background bien barré, en somme, mais qui sert efficacement de squelette à l’aspect RPG de ce titre, puisque, pour recruter tel ou tel joueur, il vous faudra trouver l’objet précis à amener à l’endroit précis, ce qui vous permettra d’inviter le personnage à rejoindre vos rangs. Et quand on sait qu’il y en a largement plus de 1000 (alors certes, pas tous de qualité égale, mais quand même…), on commence à se dire que la durée de vie de ce Inazuma Eleven GO Chrono Stones : Tonnerre nous en donnera pour notre argent. D’autant que, RPG oblige, l’achat d’objets spéciaux et le développement des compétences tiennent un rôle important dans le gameplay, ce qui demande une belle dose de patience. Du coup, si vous ne connaissez pas la série et vous attendez à un jeu de foot pur, dur et immédiat, type FIFA, vous avez frappé à la mauvaise porte. D’ailleurs, parlons-en, du foot. Car si le recrutement de vos équipiers, vos voyages temporels et la gestion de votre progression accapareront la majeure partie de votre temps, il s’agit de ne pas oublier les matchs, amicaux ou de grande envergure, qui font partie intégrante de la série, eux aussi.
Ça existe, un tactical-soccer-RPG ?
Là encore, cependant, on s’éloigne de la vivacité affichée par les ténors du ballon rond, pour quelque chose de plus tactique, stratégique même, plus réfléchi. On s’approche quasiment plus du T-RPG que du jeu de sport. Avant de lancer l’action, l’on détermine qui fera quoi lors de la prochaine passe d’armes, et c’est là que la prise en compte des stats et des compétences de chaque joueur est d’une grande importance, ce pour quoi vous avez passé plusieurs heures à leveller vos persos et à choisir minutieusement équipements et joueurs. Loin de la fluidité d’un véritable jeu de foot, l’action est ici constamment interrompue par de courtes cinématiques, vous montrant de plus près un passement de jambe réussi, un tir bien puissant, un bel arrêt du gardien… ou encore un coup spécial dévastateur. Car, oui, Inazuma Eleven GO Chrono Stones : Tonnerre déploie, à la manière d’un Olive et Tom d’antan ou encore d’un Shaolin Soccer, des attaques spéciales renversantes, voire des invocations permettant à vos joueurs de revêtir leurs Esprits Gardiens et de les porter comme des armures colossales, autorisant des coups impressionnants, tant visuellement qu’en termes d’effet sur l’équipe adverse. Un aspect particulièrement jubilatoire. Le jeu nous sert donc, une fois encore, le parfait mélange entre deux genres à l’union improbable, le RPG et le foot, même si, après une dizaine de volets, la formule n’évolue plus vraiment (mais tant qu’on aime…). Pour terminer sur ce très bon titre, deux petites précisions : un mode multi local est proposé, permettent d’affronter d’autres personnes ou d’échanger des personnages entre joueurs. Premier point. Deuxio, comme ce fut déjà le cas pour d’anciens volets de la saga, le jeu est disponible en deux versions ; nous testions ici Tonnerre, mais son jumeau, Brasier, est également présent dans les étals. Seuls quelques éléments les différencient (une poignée de personnages, de compétences, d’Esprits…), inutile donc, à mon sens, d’acheter le duo, à moins de vouloir posséder tout ce qui concerne cette série.
Conclusion d’Inazuma Eleven GO Chrono Stones : Tonnerre
Sans surprise, Inazuma Eleven GO Chrono Stones : Tonnerre reprend la formule maintes fois éprouvée par ses aînés, mais, pour le plus grand plaisir des amateurs, ça fonctionne toujours autant. Ce nouveau titre va encore plus loin dans la démesure, notamment au niveau des attaques spéciales Esprits Gardiens, mais aussi au niveau du scénario, qui part vraiment plus loin que les anciens Inazuma, avec ses voyages temporels et autres délires du même genre. Mais on se laisse néanmoins prendre au jeu, même si l’on est adulte, et l’on retrouve avec plaisir cette hybride entre RPG et jeu de sport, qui recèle une durée de vie potentiellement colossale. D’autant que la traduction française est efficace (même si les voix peuvent parfois crisper), et que la réalisation technique est toujours au poil.