Dragon Quest est une série qu’on ne présente plus. J-RPG de la grande époque (aaah les années 90), cette série est la concurrente directe de Final Fantasy et est probablement celle qui faisait frissonner Square le plus, surtout quand on considère qu’avant Final Fantasy, ben Square n’était pas en grande santé. Le temps ayant rapproché Square et Enix, Dragon Quest a pu continuer à suivre son bonhomme de chemin sans trop-trop se renouveler (ce qui est plutôt le trait définissant FF pour le meilleur comme pour le pire).
Même malgré son bestiaire reconnu et sa patte graphique apportée par Akira Toriyama et ce depuis le premier épisode, c’est depuis très peu de temps que la série est populaire en Europe (et ça reste une niche principalement). C’est en effet par le biais du 8ème épisode que le jeu s’est fait remarquer sous nos latitudes et c’était sur PS2 ! Depuis, tous les suivants et même les précédents ont fait irruption dans le pays du Beaujolais sous différentes formes et consoles. Ainsi arrive Dragon Quest Builders.
Dragon Quest Builders est toutefois différent. Dans ce jeu-ci, vous créez votre personnage, avatar qui vous permettra de vous déplacer sur les terres d’Alefgard (les terres du premier Dragon Quest d’ailleurs) et vous allez devoir y reconstruire la vie. Vous vous retrouvez donc bien avec un jeu qui veut piocher dans le succès de Minecraft. Déjà sortie précédemment sur PS4, cette mouture Switch en vaut-elle la chandelle ? Les promesses de promener vos gluants dans les transports en commun fonctionnent-elles ? Une ébauche de réponse par ici.
Dragon Quest Builders -Assez briqué pour la Switch ?
Le jeu se lance sur une cinématique que vous ne pourrez pas passer (la première fois) et qui vous explique ce qui s’est passé durant votre sommeil uniquement en images. Alefgard a été détruit par un mage sinistre qui a réduit à néant tout ce que les humains ont créé. Toutes les villes ont été réduites en poussière et les humains errent en attendant leur salut. Ce même mage les a aussi dépossédés de leur capacité à inventer et il ne reste qu’à survivre en attendant l’arrivée du bâtisseur légendaire ou qu’un monstre vienne leur ôter la vie.
Mais une lueur d’espoir brille et ainsi résonne le légendaire thème de Dragon Quest sur une portion de vidéo vous mettant en appétit sur les capacités qui vous seront offertes.
Une fois la partie démarrée, vous vous réveillez après un long sommeil au fond d’une caverne et la voix de la déesse vous explique ce dont vous êtes capable et ce qu’elle attend de vous. À vous de sortir de cette caverne et de tracer l’avenir de la race humaine dans ces terres désolées. Toutefois, elle tient à ce que vous compreniez ceci : vous n’êtes pas le héros !
En effet, votre rôle est de bâtir, pas de vous battre. Bien entendu, si vous aviez peur de ne pas pouvoir vous défendre, vous aurez quand même à récupérer des éléments de monstres, donc à vous battre. Cela va de soi puisqu’il va aussi falloir protéger ces murs que vous avez montés à la sueur de votre front. Mais vous ne serez pas seul.
À mesure que votre ville s’agrandit et prospère, des gens vont se joindre à vous et vous proposeront leurs quêtes en fonction de leurs besoins et vous apprendront à construire de nouveaux outils et autres pièces. C’est ainsi que le scénario évolue. Vous débloquez de nouvelles zones à mesure que vous consolidez vos acquis, vous donnant accès à de nouveaux matériaux, outils et monstres et le cycle se poursuit. Et afin de vérifier vos avancées, de temps en temps, après certaines quêtes, des combats de défense de votre ville auront lieu, dans lesquels ces murs durement bâtis seront mis à l’épreuve.
Dragon Quest Builders se manipule comme une petite merveille. Les différentes options qui vous sont proposées sont claires. Vous saisissez le matériau voulu avec droite ou gauche sur le D-Pad depuis une liste d’objets présents au bas de votre écran puis vous le posez à l’aide de « X » pour commencer à bâtir. « L » et « R » vous aident à poser en hauteur ou en contrebas. C’est aussi simple que ça. Cette manipulation rend l’usage facile pour tous et c’est ça qui fait sa force. Pour construire une pièce simple, des murs et un sol plein, une lumière et hop, vous avez une pièce. Ajoutez des lits et vous avez une chambre. Plutôt une broche ? Boum ! Vous avez construit votre cuisine ! De temps à autre, un villageois vous demandera de construire une pièce spécifique pour un usage particulier à partir d’un plan.
Posez votre plan et montez la pièce. La touche « – » sera utilisée pour montrer le plan ainsi que la liste des objets que vous devez utiliser puis posez-les là où le plan les réclame pour avoir la pièce. Rien ne vous interdit ensuite de la démonter et de la former comme vous l’entendez ! Il est d’ailleurs tout à fait possible d’empiler toutes vos fabrications mais une fois la pièce bien fermée, il vous deviendra bien difficile de voir vos mouvements dans vos bâtisses. L’avantage de pouvoir placer ces bâtiments comme on veut vous laisse une totale liberté d’expérimentation ce qui donne une rejouabilité complète au niveau du mode scénario puisque vous pourrez changer votre approche à chaque partie.
Dans Dragon Quest Builders, Le combat se présente un peu comme un Zelda sommaire, manipulez vos armes avec « Y ». Rien de plus, à vous d’utiliser le terrain à votre avantage. En cas de galère, et si vous devez utiliser vos soins (soins que vous aurez au préalable à fabriquer), vous jonglez dans la liste de vos objets (comme pour la construction). Haut et bas en revanche vous permettent de jongler entre les différentes armes que vous avez créées (une fois bien sûr que vous les aurez équipées).
Bien sûr, les armes ne sont pas égales. Le marteau, une fois débloqué, vous est plus utile pour casser des briques que pour aplatir des monstres jusqu’à oblitération. L’épée sera plus adaptée pour ce type de sport mais vous pouvez quand même creuser avec, ça sera juste moins efficace. À mesure que vous progressez dans le jeu, les ennemis deviennent de plus en plus coriaces mais votre inventaire évolue également, vous rendant plus efficace face à eux. La progression se fait naturellement. Le combat ne pose pas réellement de challenge même contre les ennemis les plus costauds.
Sinon, d’un point de vue gameplay, Dragon Quest Builders semble totalement conçu pour la Switch. Le jeu se joue comme un charme que ce soit sur télévision ou en portable. Les contrôles sont réactifs et faciles d’accès. Le tactile n’est pas utilisé, ce qui aurait pu rendre la construction à partir de plans plus pratique en mode portable puisqu’il vous faut appuyer sur « – » pour voir ce plan et à condition que vous soyez dessus (ce qui est géré sur PS4 avec le pavé tactile de la manette).
Le jeu se dévoile de manière épisodique à mesure que vous terminez les quêtes proposées par les villageois qui rejoignent vos cités, ce qui se prête bien au mode portable et aux courtes sessions (l’avantage de la Switch). Vous pourrez quitter votre partie pour faire ce que vous voulez et revenir directement au jeu. Pas de temps de chargement. Pas d’attente, vous y retournez comme vous l’avez quitté.
Dragon Quest Builders est une entrée solide de la série sur Switch en Occident. Souple et facile à prendre en main, elle est en plus une licence facile d’accès pour les néophytes et pourrait même permettre à un jeune joueur de prendre ces marques dans l’univers d’un RPG pas toujours facile d’accès (pour un enfant par exemple). Sans être extrêmement libre ni restrictif, il vous prend par la main en douceur et vous offre quand même de la liberté.
Enfin, la Switch rend clairement le jeu portable et c’est vraiment un plus non négligeable. Le jeu, qu’il soit en mode télévision ou portable, est fluide et beau et nous n’avons pas souffert de ralentissements ni de heurts quelconques. On prend un véritable plaisir à rester scotché dessus des heures et en particulier en mode portable, dommage que la batterie de la Switch ne permette pas de le faire aussi longtemps que ça. Un plaisir à confirmer avec la version définitive en main mais on reste très confiant.