S’il y a bien une chose qui convaincra n’importe quel chaland, c’est que nous n’avons pas fini de subir le cabotinage du créateur Hideo Kojima malgré son énorme talent. Death Stranding 2 sera bien évidemment sa plus grande œuvre (comme ses précédentes) où il prendra d’énormes risques pour l’industrie dont les conséquences seraient son retrait en cas d’échec. Le leitmotiv, nous le connaissons par cœur et même si le sieur est un génie, il y a fort à parier que sa communication alimentera à la fois l’émerveillement des fans de toute façon déjà conquis comme les railleries incessantes des détracteurs du bonhomme. Quoi qu’il en soit, il est déjà acquis que son entourage aura un grand rôle à jouer dans l’élaboration de ses futures productions et si le dernier projet reste très obscur, il va sans dire que le brouillard tend à se dissiper grâce à la consommation boulimique de Twitter de son géniteur. Et parmi la pléthore d’informations que nous retrouvons sur le réseau social, l’une d’elles attire grandement notre attention : la présence du compositeur Ludvig Forssell lors des enregistrements dans les studios de motion capture de Los Angeles !
Pour ceux qui l’ignorent, le musicien est à l’origine de la délicieuse partition de Metal Gear Solid V: The Phantom Pain, assurant une transition en douceur avec l’habituel arrangeur Harry Gregson-Williams. Dans un autre registre, David Hayter n’a pas eu l’occasion d’en dire autant…
Pourtant, la magie parvint à opérer et le score, tout en finesse, marque la rupture voulue par le dernier épisode en date. Une atmosphère pesante, une discrétion assumée lorsque la situation l’exige, des moments épiques… L’hétérogénéité ne se perdait jamais sur les chemins du gloubi-boulga immonde. Encore fallait-il réitérer la performance pour Death Stranding, premier projet autonome de tonton Kojima loin de son employeur de toujours, Konami. Autant vous faire un aveu sans équivoque : sans un grand Ludvig, le jeu n’aurait pas été aussi poignant, quand bien même il a sacrément divisé les foules !
Contrat amplement rempli grâce à une OST de haute volée qui, en plus de la présence ô combien précieuse d’artistes comme Apocalyptica ou encore Low Roar (dont nous pleurons encore la disparition de Ryan Karazija, chanteur et guitariste du groupe), aura permis à ce monde dystopique d’imposer son ambiance de désolation avec intelligence. Des pistes aux sonorités inégalables, comme pour l’OVNI « Once, There Was an Explosion », renforçant notre immersion et, comme le veut le sujet du soft, notre lien avec l’ami Sam. Si les choix de Kojima peuvent être contestables, le travail de Forssell ne souffrait d’aucune fausse note.
C’est alors qu’un vent de panique s’installe en 2021 lorsque l’artisan de la bande sonore annonce son départ de Kojima Productions, après seulement une (fructueuse) collaboration au sein même de l’entreprise. Une envolée en freelance qui laissait présager le pire, prédisant un changement contraint et forcé pour la firme des développeurs en dépit de communiqués rassurants sur l’état des relations entre les deux parties. Et c’est en ce mois d’avril que les craintes se dissipent ! La langue de bois ne fut pas employée et l’ami Hideo, sans superflu, nous confirme à sa manière que Ludvig Forssell devrait de nouveau faire éclater l’étendue de son art pour la suite de ce road-trip post-apocalyptique ! Il ne reste plus qu’à attendre de savoir le rôle exact tenu par Woodkid dans ce projet qui s’annonce, lui aussi, complètement barré, et la tension sera à son comble…
Mais pour patienter avant d’en savoir plus sur Death Stranding 2, se replonger dans la fantaisie musicale de son aîné nous fera le plus grand bien.
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