A défaut de disposer d’une véritable simulation de Rallye sur consoles, les amateurs de cette discipline n’avaient, jusque-là , d’autre choix que de se rabattre sur le très arcade Dirt 3 de Codemasters. Mais avec l’arrivée de WRC 2 sur Playstation 3 et Xbox 360, c’est toute une communauté de mordus de Rallye qui se prend à rêver à nouveau…Enfin LA simulation ultime sur consoles ?
Arcade ou Simu : Entre les deux, mon coeur balance…
Décevant pour la majorité des aficionados de Rallye, WRC premier du nom se devait d’engendrer une suite plus réaliste et d’avantage taillée pour les amateurs de simulation de Rallye. D’autant qu’avec la licence officielle dans le dos, l’excellence serait le minimum requis en la matière…
WRC 2 débarque donc avec une certaine pression sur un segment pourtant peu concurrentiel. Car, au beau milieu des Need for Speed, Formula One et autres GT5, le Rallye n’a jamais trouvé sa juste place sur consoles H.D. Et malheureusement, le manque de concurrence se révèle rarement bénéfique pour un jeu, comme tendrait à le prouver notre Test de WRC 2 qui semble avoir un peu de mal à trouver sa juste place, coincé entre un DIRT 3 au gameplay arcade assumé, un public de puristes et, enfin, la tentation grand public généralement gage de dollars…
Du coup, même après plusieurs heures à parcourir le Tarmac virtuel du soft de Black Bean, cette suite nous laisse un goût légèrement amer dans la bouche…Pourtant, Milestone semble avoir pris soin d’écouter les communautés de joueurs en améliorant notamment la physique des voitures et la retranscription des sonorités de moteurs. Ainsi, le pilotage d’une Peugeot 205 Turbo 16, d’une Suzuki Swift S1600 ou de la Ford Fiesta WRC sera systématiquement très différent et globalement assez proche du réel. Il suffit d’ailleurs de tester trois voitures d’une même catégorie sur une spéciale pour s’apercevoir de cette évolution. Par exemple, dans la catégorie PWRC, la Citroën DSR3, la Subaru WRX STI et la Lancer EVO X disposeront de comportements diamétralement opposés et de sons propres, globalement réalistes. Concrètement, l’on sent nettement mieux la différence de poids ou de gabarit (voire de hauteur de caisse) d’une voiture à une autre et l’accès aux réglages (barre antiroulis, rapports de boites, suspension…) donne la possibilité de rendre sa mouture plus proche de son style de pilotage.
Cependant, malgré ces différences marquées, on garde cette impression bizarre de piloter toujours plus ou moins de la même manière avec une tendance marquée au sous-virage, quel que soit la voiture sélectionnée. D’autant plus étrange que le réglage par défaut privilégie plutôt le survirage. Et même en modifiant ce critère dans les réglages, ce refus chronique de tourner en courbe incite naturellement à abuser du frein à main, même dans des portions ne le nécessitant pas en temps normal. Une vraie déception pour le pur fan de simulation qui verra-là une bonne partie de l’intérêt sérieusement amputé !
Un mode carrière qui envoie !
Ceci étant dit, ne dramatisons pas non plus, WRC 2 ayant ce qu’il faut pour maintenir en haleine une fois ce défaut digéré. Ainsi, malgré une réalisation globale malheureusement exempte d’amélioration en comparaison avec l’opus précédent, le titre de Black Bean nous offre un exceptionnel mode carrière qui permet de débuter tout en bas de l’échelle pour gravir progressivement les marches jusqu’à la catégorie tant fantasmée, le WRC ! Durant cette carrière, une multitude de petites choses vont venir accentuer le réalisme de l’aventure comme, par exemple, la gestion des sponsors et le recrutement de votre équipe. Manager, mécanos, ingénieurs, négociateur, il faudra bâtir pas à pas une écurie à votre image tout en agissant dans des domaines importants comme le développement et l’amélioration de nouvelles pièces et appendices aérodynamiques pour sa voiture.
Un système de points d’expériences a également été pensé afin de récompenser les performances selon la réussite dans les objectifs fixés par le team. De leurs côtés, les sponsors assureront des revenus à l’écurie afin de payer les différents salaires ou dans l’optique d’acquérir de nouvelles voitures sachant que l’évolution dans cette carrière permettra de découvrir petit à petit des modèles bonus. Et en la matière, avec 7 catégories et la présence de toutes les livrées de chaque modèle, il y a clairement de quoi faire ! On notera la présence de quelques mythes comme la Toyota Celica Turbo 4WD 92 et la Lancia Delta ou des « machines » plus antiques comme la Peugeot 504 ! Emotions garanties dès le premier frein à main…
Une fois lancé dans la compétition -si possible en vue caméra embarquée, nettement plus immersive- la découverte des spéciales rappelle les véritables portions en vigueur dans le championnat du monde des Rallyes, bien que celle-ci soient encore trop courtes. De plus, il est toujours rageant de constater que les épreuves proposées n’offrent que quelques spéciales, réduisant ainsi la longueur originelle de chaque épreuve. Enfin, même en niveau de difficulté maximum avec toutes les aides désactivées, le challenge ne se montre pas suffisamment relevé, ce qui incitera les meilleurs pilotes virtuels à se rabattre vers le jeu en ligne particulièrement disputé et permettant d’affronter jusqu’à 15 joueurs humains !
Cependant, malgré ses défauts, le mode carrière de WRC 2 restitue l’essentiel dans un tel soft, à savoir le plaisir de jeu ! On prend effectivement toujours un grand plaisir à négocier les épingles au frein à main, couper un virage pour gagner du temps ou, encore, à franchir un point d’eau à toute berzingue ! Dommage que le co-pilote se montre aussi anormalement exubérant et critique (voir craintif !) et, surtout, que ce dernier (ou cette dernière selon les cas !) soit aussi souvent en retard dans l’annonce des virages à venir avec les conséquences fâcheuses que cela peut engendrer sur la piste et, à postériori, sur l’état de votre voiture à l’arrivée !
Une suite encourageante
A la conclusion, WRC 2 ne fait finalement que souffler le chaud et le froid tant le soft de Milestone alterne le bon et le moins bon tout au long de sa découverte. Des graphismes qui stagnent, un copilote « à la rue », des Rallyes trop courts, une prise en main encore trop « hybride » pour satisfaire les fans de simulation ; face à un mode carrière diablement efficace et attrayant, un choix de véhicules vraiment conséquent et grisant, ainsi qu’un plaisir de jeu omniprésent et adapté à tous les publics. Et puisqu’il faut faire un bilan, disons que WRC 2 fait mieux que son prédécesseur en matière de Gameplay et de contenu, sans pour autant bouleverser la franchise, notamment en matière de réalisation.
Pas une simulation, c’est certain, mais à défaut de concurrent valable, WRC 2 s’impose sans difficulté comme la référence du genre sur consoles. La licence officielle aidant, le titre édité par Black Bean saura satisfaire les pilotes virtuels amateurs de sensations accessibles dans un contexte ultra-réaliste.
J.B
Nous avons adoré :
– Le mode carrière, complet et passionnant !
– La belle sélection de véhicules
– La physique des voitures, en net progrès
– Prise en main plus réaliste que dans WRC 2
– La licence officielle
– Durée de vite intéressante
Nous avons détesté :
– Pas d’amélioration graphique
– Ni vraiment arcade, ni vraiment simulation
– Tendance excessive au sous virage pour les bolides
– Niveau de difficulté peu élevé
– Incompétence du co-pilote
– Seulement 80 spéciales au programme…
Note : B
Notre Système de notation
Très bon test et de surcroît très bien écrit !
Merci !
Merci Manu !