Après un premier volet sorti sur PlayStation 3 sans faire grand bruit, la série Valkyria Chronicles n’a pu toucher que les possesseurs de PSP, même si le troisième volet n’est jamais arrivé dans nos contrées. L’avenir de la licence semblait donc assez compromis, sachant qu’on n’en avait plus de nouvelles depuis 2011. Toutefois, SEGA a soudainement annoncé la réédition du premier volet sur PC, 6 ans après sa sortie sur PlayStation 3. Alors, bon jeu et portage digne de ce nom ? (Oui je te regarde Assassin’s Creed Unity). Réponse dans le test.
Test de Valkyria Chronicles sur PC
Chroniques d’une guerre totale
Le contexte de Valkyria Chronicles est assez simple. Un continent séparé en deux principales entités, l’Alliance Impériale et l’Alliance Atlantique est en état de guerre totale. La première, dont la couleur est le rouge, forte de sa puissante armée écrase tout sur son passage tandis que la seconde, en bleu, résiste tant bien que mal à l’envahisseur. Au milieu de tout ceci, Gallia, une petite principauté qui survit uniquement grâce à sa neutralité. Évidemment, Gallia finit par être la cible de l’appétit conquérant de l’Alliance Impériale qui l’attaque par surprise pour ses ressources minières. Devant le danger que représente l’armée de l’Alliance Impériale, la mobilisation générale est décrétée et notre héros, Welkin, se retrouve à la tête d’une escouade. Bon, inutile de vous faire un dessin, on se retrouve ici dans une Europe fictive pendant ce qui ressemble fortement à la Seconde Guerre Mondiale. Si on passera sur le bon goût de revisiter le conflit le plus sanglant de notre Histoire en version japanisante, il en reste que le scénario est assez cliché. Notre héros n’a rien d’un combattant sanguinaire et souhaite devenir enseignant, on aura aussi le droit à une histoire d’amour et à d’autres procédés scénaristiques bien trop utilisés. Or, le titre possède de trop nombreuses cut-scenes entre chaque missions. Il faudra en effet en regarder 3 ou 4 avant de débuter la bataille suivante. Heureusement, si le scénario ne vous intéresse pas vraiment, il est possible de les passer et de se concentrer sur le gros point fort du jeu : son gameplay.
Un gameplay novateur
Dans le RPG Tactique classique, il s’agit de bouger nos unités sur une carte divisée en case, souvent avec un point de vue omniscient. Ici, il n’en est rien. Chaque unité est déplacée manuellement, à la troisième personne. De même, la précision ne dépend pas uniquement d’un pourcentage, il faudra ici prendre le temps de viser pour maximiser ses chances de toucher un ennemi (vos forces, en tout cas au début du jeu, manquent parfois de précision). Pour faire tout cela, vos unités disposent d’une jauge de points d’action dont la taille dépend de la classe. Un éclaireur pourra ainsi aller beaucoup plus loin qu’un Lancer (une unité antichar) ou un Sniper. A chacune de ses actions, l’unité choisie ne pourra tirer qu’une seule fois, et il faudra finir son tour pour pouvoir tirer une seconde fois.
Dans Valkyria Chronicles, on ne joue toutefois pas en même temps que l’adversaire. Il s’agit ici, comme dans tous les jeux du genre, de tour par tour. Déplacer une unité vous coûtera un ou plusieurs points de commandement selon sa classe et une fois ceux-ci épuisés, il faudra laisser la main à l’adversaire. Par ailleurs, si celui-ci passe devant vos forces pendant son tour, l’IA prendra le contrôle de celles-ci et elles tireront automatiquement sur le soldat qui aura eu cette mauvaise idée. Des unités bien placées pourront donc prendre en feux croisés un adversaire et l’abattre très facilement. Dans Valkyria Chronicles plus que dans d’autres titres, la victoire est une question d’anticipation.
Mais d’où viennent toutes nos unités, me direz-vous ? Eh bien, si certaines apparaîtront pour diverses raisons scénaristiques, la majorité d’entre elles sont à recruter parmi un panel assez large. Cinq classes sont à votre disposition : éclaireur, troupe de choc, sniper, mécanicien et lancer. Elles ont toutes leur intérêt mais aussi leur faiblesse, et il s’agira donc d’établir une équipe équilibrée. Petit point particulier du jeu, chacune d’entre elle a un court background qui lui est propre, des affinités avec d’autres unités (une équipe peut donc être construire autour de ces amitiés, permettant des bonus) et aussi quelques « compétences » qui se traduisent par des bonus ou des malus selon la situation de l’unité.
Du bon contenu bien emballé
Avec une quarantaine d’heures de jeu pour en voir le bout, autant dire que vous ne vous sentirez pas floué par Valkyria Chronicles. De plus, il s’agit d’une édition contenant absolument tous les DLC sortis pour le titre sur PlayStation 3. En plus du jeu de base, vous aurez aussi droit à : des missions Escarmouche plus difficiles, la mission d’Edy « Enter the Edy Detachment », la mission de Selveria « Behind Her Blue Flame », et à six défis bonus « Challenge of the Edy Detachment ». Une fois n’est pas coutume, SEGA ne se moque pas de nous en proposant le titre pour à peine 20€.
Mais que vaudrait quarante heures de jeu si elles sont absolument infâmes à écouter ou à regarder ? Rien. Heureusement, Valkyria Chronicles nous propose un style graphique assez spécial. Si tout le jeu est réalisé en cel-shading, chacune des textures possède un petit effet crayonné rendant le jeu parfois proche de l’anime. Les amateurs d’anime retrouveront donc ici un style qui leur flattera la rétine, là où les amateurs de graphismes plus réalistes trouveront à redire. Dans tous les cas, la lisibilité est parfaite, et c’est tout ce qu’on demande. La musique est quant à elle réalisée par Hitoshi Sakimoto (que les connaisseurs reconnaîtront) et il est inutile de préciser que vos tympans se sentiront flattés. Enfin, le doublage est de qualité, qu’il soit en japonais ou en anglais, c’est la moindre des choses quand on voit le nombre assez hallucinant de cut-scenes.
Jusqu’à présent, mon test aurait très bien pu être celui de la version PlayStation 3 du jeu. La substance de Valkyria Chronicles est donc de qualité. Qu’en est-il du portage ? J’ai été franchement très surpris (dans le bon sens) par la qualité de celui-ci à l’heure où les portages des jeux AAA sont de plus en plus baclés. Le titre est très fluide, la prise en main est parfaite et quelques options graphiques sont réglables. Que demander de plus ?
Conclusion Valkyria Chronicles
Malgré un scénario assez cliché soutenu part un nombre trop important de cut-scenes, Valkyria Chronicles est un excellent jeu de par son gameplay. Novateur, celui-ci rafraîchira les aficionados de RPG tactique sans pour autant brouiller tous leurs acquis tandis qu’il touchera des joueurs n’appréciant peut-être pas le gameplay que ce genre possède en général. Alors, qu’attendez-vous ? Venez vous enrôler ! Attention toutefois, le jeu n’est pas traduit en français.
Pour plus d’informations à propos de Valkyria Chronicles, rendez-vous sur le site officiel du jeu ou la page Steam du titre.
