Le Moyen-âge et son univers à la fois mystérieux et sacré ont souvent tendance à fasciner le public. La chose est d’autant plus vraie lorsque les studios français de Kylotonn décident de nous inviter à prendre part à la quatrième croisade, le tout dans un très joyeux et pas du tout sanglant XIIIe siècle !
Et pour ce voyage guerrier il s’agira de suivre les aventures d’un templier sur fond de trahisons et de mystérieuses reliques. Mais prudence, car une malédiction se mêlera rapidement à l’intrigue, histoire de compliquer un tantinet les choses…
Que vaut alors ce détour médiéval sur consoles ? Pour le savoir rendez-vous plus bas !
Tuer des gens nuit gravement à la santé
Tout commence avec le périple de Jean de Bayle, un templier en pleine croisade dont les états de service ont de quoi humilier action-man ! Pas tout jeune, Jean narre sa vie et son départ pour la quatrième croisade, l’ayant contraint à quitter sa famille et ses terres. Or, rapidement, au gré de ces premières explications, le vieux templier révèle une sombre machination, véritable motivation de cette ultime croisade. C’est ainsi qu’après quelques cinématiques inspirées mais graphiquement bien en deçà des possibilités d’une console H.D, le récit se porte rapidement sur Denz de Bayle, digne progéniture de notre ami croisé. Hélas, le fils (tout comme le père), aussi adroit pour manier les armes que malchanceux, est accablé d’une malédiction familiale : pour avoir versé trop de sang, ses ancêtres lui ont transmis de terribles pouvoirs et avec eux l’assurance de terminer sa vie directement en enfer sans passer par la case « paradis »…
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, Denz en plus de lutter contre la mort, devra également reconquérir ses terres, dont son oncle s’est emparé. Bref, tout cela fleure l’histoire de famille, à ceci près que le jeune templier ne sera pas seul durant sa quête. En effet, Esteban Noviembre, un baroudeur d’origine espagnole, également damné, s’engagera à ces côtés dans la croisade. Bien entendu, les réjouissances commenceront réellement à partir de l’instant de leur rencontre. Qui dit croisade, dit traditionnellement lutte sanglante ente plusieurs centaines de guerriers non ? Qu’on se détrompe immédiatement, car The Cursed Crusade ne voit pas les choses de la même façon, faute de moyen probablement. En effet, si le « soft » entend bel et bien nous plonger dans un univers brutal et guerrier, force est malgré tout de constater que le projet est probablement trop ambitieux pour Kylotonn.
La croisade oui, mais les croisés ?
Loin de considérer qu’un budget en bêton armé suffit à produire un excellent jeu, nous devons toutefois nous interroger. Ainsi, graphiquement, le « soft » souffre de beaucoup de lacunes telles que l’aliasing ou encore et surtout une modélisation du visage des personnages somme toute assez moyenne. Mais est-ce un véritable carton rouge pour autant ? Non, car au-delà de l’aspect purement esthétique, The Cursed Crusade jouit d’un bon doublage français, ainsi que d’une maîtrise certaine de la narration. Malheureusement, le problème est là . Car à trop vouloir teinter l’histoire de cinématiques parfois purement décoratives, le « soft » en arrive à lasser rapidement. D’autant que l’aventure se révèle particulièrement répétitive !
Certes, le nombre d’armes et d’attaques est tout simplement incroyable (de même que les mises à mort brutales), mais le gameplay aura bien du mal à convaincre le joueur. En effet, les combats manquent de vigueur et surtout de rapidité. Ainsi, si le système de duel est plutôt bien pensé niveau simplicité -un bouton pour les attaques horizontales, un pour les verticales, un pour les esquives et un petit dernier pour la garde-, il faut cependant constater qu’il ne permet pas vraiment de transcender cette expérience vidéoludique. Le tout devient en effet un peu ennuyeux tant les combos, nombreux à retenir, laissent facilement place au matraquage frénétique de touches. Dommage, car avec un nombre d’armes exceptionnel et la possibilité de les combiner (épée, double épée, masse, masse plus épée, double masse, etc), The Cursed Crusade aurait pu faire oublier les quelques bugs qui jalonnent son animation.
En effet, si on se demande pourquoi aucun PNJ ou presque ne vient décorer l’arrière plan des batailles, la réponse est simple : le moteur graphique du jeu a déjà fort à faire avec les quelques ennemis présents à l’écran. En effet, les ralentissements et saccades durant les affrontements sont légion. D’où une impression générale un peu brouillonne, qui ne permet de rentrer dans l’aventure que partiellement. Car si la malédiction dont les Denz et Esteban sont atteints permet de diversifier un peu la manière de jouer, elle n’évite pas totalement à The Cursed Crusade l’écueil de la lassitude. Toutefois reconnaissons qu’entrer dans la damnation permettra d’altérer radicalement le décor des champs de batailles, celle-ci offrant une vision infernale (bâtiments en ruine, arbres en feu) des lieux qui nous entourent et permettant aux deux croisés d’user de quelques pouvoirs…
La malédiction, c’est mieux à deux
Au terme d’une campagne solo un peu bancale, mettant en scène durant une dizaine d’heures des combats contre une poignée d’adversaires tantôt réactifs, tantôt aussi vif qu’un troupeau de mouton, il sera possible de coopérer à deux joueurs. Pas de surprise ici, Denz de Bayle et Esteban Noviembre resteront au casting et, chaque gamer aura ainsi le choix entre l’un ou l’autre. Une bonne idée et un plus qui offriront un petit prolongement de la durée de vie du « soft », à condition bien sûr de faire abstraction de deux choses : les niveaux sont les mêmes qu’en solo et le lot de bugs qui va avec également…
Bref, le constat demeure bel et bien assez mitigé pour cette aventure au temps des croisades. Il restera bien entendu de bonnes idées, comme l’attribution de points de progression à son personnage, permettant par la suite de développer et de spécialiser ses compétences guerrières… mais le tout restera entâché par de nombreux défauts graphiques et un gameplay trop rigide au cours des affrontement. Reste toutefois le plaisir de partir en croisade à deux !
Quand un plan se déroule sans accro…
Certes, The Cursed Crusade souffre de pas mal de défauts. Mais à l’heure de rendre un quelconque verdict, ne sonnons pas le glas trop tôt pour cette production peut-être trop ambitieuse sur le papier. En effet, une chose est plus que certaine, le jeu entend dépeindre un univers riche et dense, qui bien que déjà traîté dans d’autres « soft » regorge encore de possibilités. Hélas, entre un projet et son aboutissement, apparaissent bien souvent des aléas.
C’est donc sur une impression d’inachèvement que The Cursed Crusade laissera s’échouer le joueur. Pas désagréable à prendre en main, menée efficacement par la narration et les cinématiques, cette croisade déconcerte malheureusement par son manque de détail, la linéarité des environnements et des actions, et enfin et surtout la lassitude qui naitra rapidement en cours de partie. Que dire de plus au fond ?
Une bonne histoire, qui malheureusement ne permettra pas à cette production, distrayante pour un temps, de faire des miracles : voilà certainement les mots de la fin.
Crall
Nous avons adoré :
– Les mises à mort
– Le nombre d’armes et de combos
– Le doublage et la narration
Nous avons détesté :
– Le gameplay des combats
– Les graphismes très moyens
– Les bugs d’animation
– Les environnements vides et sans vie
Note : C +
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