Régulièrement alimenté de nouveaux jeux oldies, le eShop de la Nintendo 3DS est en quelque sorte le placard à archives de la firme nippone. Vient donc le tour de Mole Mania, sorti en 1997 sur Game Boy. Or, on peut se demander si ressortir de tels jeux, d’un style si simpliste, relève plus d’une réelle volonté de faire découvrir d’anciennes perles aux plus jeunes, ou s’il fait office de manne financière, sans réel intérêt pour le joueur.
Test de Mole Mania sur Nintendo 3DS
Une histoire pas assez creusée
L’entrée dans le vif du sujet se fait on ne peut plus rapidement. En effet, notre héros, une taupe, rentre chez lui pour rejoindre sa famille. Et là, malheur ! Un affreux chasseur – si l’on en croit le physique de l’intéressé – a décidé de kidnapper la petite bande. On ne saura jamais vraiment pourquoi, mais ce devait sûrement être une bonne raison. Quoi qu’il en soit, notre héros ne perd pas une seconde et se jette à corps perdu dans l’aventure pour retrouver les siens. Vous l’aurez compris, on ne joue pas à Mole Mania pour son histoire, qui sera ici une excuse pour donner un background à la série. Il faut toutefois ajouter qu’en 1997, le scénario n’avait pas autant d’importance qu’aujourd’hui dans les petits jeux du niveau de Mole Mania. A l’époque, un jeu beau, avec un bon gameplay pouvait faire office de référence, à l’image des Mario par exemple.
Pourtant, là où la maigreur globale du jeu est beaucoup moins acceptable, c’est au sein même des niveaux. Avant de parler de gameplay, les différents ennemis que vous allez rencontrer sont plus surréalistes les uns que les autres. Les premiers niveaux seront habités par des dinosaures ou crocodiles, avant de laisser la place à des sortes de crapauds, eux-mêmes remplacés, un peu plus loin, par des poissons volants. Et l’autre problème est que les différents mondes que vous allez parcourir vous feront passer de la forêt, à la savane, ou encore à un monde enneigé. Mais les ennemis ne sont pas du tout en accord avec les environnements, alors qu’ils auraient pu l’être dans d’autres niveaux. A se demander s’ils n’auraient pas été disposés quasi-aléatoirement.
C’est fort dommage, car les environnements de Mole Mania, eux, sont plutôt satisfaisants. On reconnaît facilement les différents univers que l’on visite, d’autant plus qu’ils sont nombreux et peu répétitifs.
Un gameplay au poil !
Tout n’est évidemment pas si mauvais dans Mole Mania. En effet, si les choix graphiques peuvent, selon le cas, laisser à désirer, la jouabilité est définitivement le point fort du soft. Grâce à son double système de gameplay, il vous sera possible d’établir des stratégies à deux échelles, comme une vraie taupe. Tout cela mérite explication : Notre héros pourra creuser sous ses ennemis ou déplacer des éléments du décor. Au départ, le but du jeu peut sembler simpliste, car il vous suffit de déplacer une boule et de la jeter sur les blocs de pierre qui vous bloquent le passage jusqu’au niveau suivant. Le problème est que si votre boule tombe dans l’un de vos trous, elle reviendra au point de départ. Ainsi, à vous de faire attention à ne pas vous mettre des bâtons dans les roues en creusant un peu partout, il sera parfois question de creuser à des endroits précis. Par ailleurs, n’oublions pas que le tout est parsemé d’ennemis qui vous feront perdre un quart de cœur à chaque choc. En revanche, envoyez leur votre boule et ils disparaitront comme par magie. Autre arme redoutable à votre disposition : des choux ! On retrouve ici l’aspect parfois irréaliste de Mole Mania, car ces choux n’auront pas d’autre intérêt que celui de rouler sur vos ennemis. Parfois, un chou tombé dans un trou vous offre un quart de cœur. Enfin, des zones cachées sont accessibles une fois sous terre, elles vous font jouer à un mini-jeu ou vous devez faire rentrer un maximum de choux en une minute, le tout en étant poursuivi par votre pire ennemi. Oui, le gameplay de Mole Mania n’est pas des plus simples à expliquer, mais ce qu’il faut retenir, c’est qu’il est avant tout en adéquation totale avec son univers « taupesque ».
La durée de vie, autre point fort
Les huit mondes du jeu se décomposent en une multitude de salles, ou zones, à la manière des donjons. Elles s’enchaînent sans temps de chargement, et se traversent plus ou moins vite. D’abord, les salles sont nombreuses mais peu énigmatiques, il sera surtout question de vous habituer au gameplay singulier du soft, un didacticiel en somme. Petite précision, un pote taupe vous aidera parfois en vous donnant des indications ou des cœurs. Au passage, le jeu a beau être en anglais, que ceux qui ne parlent pas la langue de Shakespeare n’aient craintes, car l’intuitivité est au rendez-vous, et les indications sont rapidement zappées. Tout ça amène à la question de la durée de vie, qui n’est heureusement pas un mauvais point. Mole Mania atteint donc une poignée d’heures de jeu, peu pour l’époque, mais pour un jeu eShop à petit prix, on a vu pire. Les fans, s’il y en a, pourront même y retourner à plusieurs fois pour augmenter leur score total en fin de monde. Les hard-cores gamers de jeux de taupes seront ravis.
Sympa, mais pas taupe
On peut donc dire que le retour de Mole Mania pourra contenter les joueurs à la recherche d’un jeu simple et sympathique, à condition de ne pas porter attention aux nombreux défauts esthétiques du soft. N’oublions pas l’aspect nostalgie, car les joueurs présents en 1997 auront peut-être la joie de réincarner leur taupe préférée, qui est peut-être l’un des premiers buts des oldies présents sur l’eShop. Donc sans être un hit, Mole Mania propose une façon de jouer rare, et des challenges parfois corsés.
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