Offert avec le programme PlayStation Plus en ce mois d’août, on ne peut pas vraiment dire que Metrico ait fait parler de lui avant sa sortie. Le dernier né des studios Digital Dreams est un jeu très visuel, et donc difficilement descriptible par des mots : Il s’agit en fait d’un puzzle-game où l’on doit avancer en jouant avec des graphiques tirés d’une présentation Excel, où chaque action du joueur peut avoir une incidence sur ces formes et qui tire partie des fonctions de la PlayStation Vita comme le tactile et le gyroscope.
Test de Metrico sur PlayStation Vita
Le game-design pour les nuls
Metrico, comme Escape Plan, place le principe de die&retry au cœur de son gameplay : on expérimente une solution possible au puzzle et selon les réactions obtenues, on avance jusqu’à trouver la solution. Escape Plan avait pour lui un level-design tortueux et intelligent, qui forçait le joueur à réfléchir à l’ordre de ses actions en fonction des indices visuels présents dans les pièces pour y avancer sans mourir. Dans Metrico, on ne dispose de quasiment aucun indice et on découvre la solution des énigmes en essayant toutes les combinaisons possibles jusqu’à trouver la bonne. C’est une construction qui lasse très rapidement, parce qu’on ne sollicite jamais l’intelligence ou la capacité de réflexion du joueur mais plus sa capacité à subir l’échec jusqu’à trouver le bon « interrupteur ». On se retrouve donc devant un game-design qui tient plus d’un Demon’s Souls, où la patience et la ténacité sont récompensés, qu’à un puzzle-game qui met en avant les capacités du joueur à réfléchir pour surpasser les difficultés. Metrico échoue donc sur les bases même du genre auquel il souhaite appartenir. Pour reprendre ma comparaison avec Escape Plan, dans ce dernier je n’ai jamais buté dans le jeu parce que je ne comprenais pas comment déclencher un objet ou une interaction, mais parce que je n’avais simplement pas trouvé le bon chemin ou le timing idéal alors que dans Metrico la majeure partie de mes échecs provenaient de la compréhension des puzzles.
Y’a-t-il un pilote dans l’avion Metrico ?
Digital Dreams a ressenti le besoin d’incorporer dans Metrico toutes les fonctions de la PlayStation Vita, sans jamais se poser la question de savoir si c’était bien nécessaire ou même jouable. Vous avez sûrement connu un ami vous racontant avec émotion sa partie d’Uncharted Golden Abyss avec la lampe torche de son téléphone portable allumée dans le métro/aux toilettes parce que le jeu vous oblige à utiliser la caméra, ou vous avez encore parfaitement en tête le jour où votre PlayStation Vita à fait un voyage contre le sol pendant une partie de Gravity Rush à cause d’un mouvement trop brusque avec le gyroscope. Metrico pousse l’expérience encore plus loin, en vous demandant de manipuler votre console dans tous les sens tout en lui grattant gentiment le pavé tactile arrière ou la caméra. Un mélange de fonctions qui rends la maniabilité difficile et surtout pénible. Metrico est aussi un jeu court, terriblement court puisqu’il m’a fallu un peu moins de deux heures pour arriver à la fin du sixième niveau du jeu et la rejouabilité est quasi-inexistante, hormis pour les chasseurs de trophées les plus aguerris. En dehors de ces formes géométriques évolutives, l’univers de Metrico est vide : pas d’histoire ou de développement. Si cette sobriété de l’univers passe dans un jeu tel que Antichamber où les puzzles en eux-mêmes donnent force de caractère au jeu, ici il n’y a rien qui motive réellement à l’avancement du joueur, et surtout rien qui ne traite du sujet que Digital Dreams souhaitait exprimer : le libre arbitre.
Conclusion Metrico
Vendu pour pas moins de 12,99€ sur le PlaySation Store, Metrico peine à justifier son prix, même en tant que jeu offert aux membres PlayStation Plus. Présenté comme un puzzle-game innovant, Metrico est surtout un jeu qui oublie ce qu’est un bon puzzle-game, tout en étant trop court et trop vide pour attiré l’attention des joueurs.
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