Vous aimez les Point and Click ? Les affaires sombres, louches et pleines de mystères qui débouchent sur des enquêtes de la mort qui tue ? Les Chevaliers de Baphomet : La Malédiction du Serpent est là pour vous servir ! Disponible sur PC, le soft nous entraîne dans une aventure où la souris et une observation sans faille seront les meilleurs alliés du joueur. L’immersion est-elle totale ? Nico et George, les deux héros de la franchise, finiront-ils par faire la une de Closer après une folle nuit d’amour et quelques clichés pris dans le feu de l’action par un paparazzi ? Trêve de bavardages, il est grand temps de se pencher sur notre affaire !
Test Des Chevaliers de Baphomet : La Malédiction du Serpent
La cuisine épicée de Baphomet
Le genre du point and click, c’est un peu comme le poulet tandoori ou un épisode de Game of Thrones sans sexe : on aime ou on déteste, la demi-mesure est difficilement concevable. Avec la Malédiction du Serpent, les studios indépendants de Revolution Software hissent pourtant la barre assez haut, renouant brillamment avec la gloire d’antan (Mamie, souviens-toi) du tout premier épisode, sorti en 1996. Les belles heures de la souris et des frénétiques clics sont donc de retour, et certes pas pour nous jouer un mauvais tour. En effet, la première des qualités du titre est de disposer d’une véritable direction artistique, chose qui ne décevra pas certainement pas les amateurs du genre. Ainsi, qui dit point and click ne dit pas forcément « vieux et poussiéreux », bien au contraire. Non sans un vrai sens de la mise en scène, Revolution Software insuffle une âme au jeu, et cela dès le cinématique qui sert d’introduction. On se retrouve donc propulsé en 1937, parmi quelques miliciens espagnols qui protègent une mystérieuse œuvre d’art, un tableau baptisé « La Maledicció« , suite à quoi un fondu enchaîné nous entraîne en plein cœur de Paris, où George et Nico assistent au braquage d’une galerie d’art. Non seulement l’oeuvre volée n’est autre que le mystérieux tableau, mais le propriétaire de la galerie, Henri, est assassiné. Pour George, assureur de l’exposition et aventurier dans l’âme, l’enquête commence !

Graphiquement, le titre, en dépit de ses somptueux décors 2D, cumule quelques soucis. Bien que la modélisation 3D des personnages en cell shading soit plutôt jolie à regarder, il arrivera souvent qu’ils ne fassent pas raccord avec l’arrière plan. Dommage, mais pas dramatique en soi, surtout pour un jeu de ce style. Plus gênant en revanche, l’animation est quant à elle vraiment passable, ce qui a tendance à gâcher une peu l’harmonie visuelle que les développeurs ont essayé de distiller dans le soft. De façon générale, ce cinquième opus des Chevaliers de Baphomet remplit parfaitement le cahier des charges d’un point and click. Les indices et les preuves disséminées un peu partout sur les différents lieux d’Europe que vous explorerez sont légion et on prend un réel plaisir à enquêter. D’autant plus qu’il faut savoir que certains personnages ne parleront que si vous utilisez des objets récoltés pour interagir avec eux. Résoudre une énigme n’est jamai simple ! De quoi se creuser la tête tout en profitant d’une ambiance sonore à la fois mystérieuse et intimiste, et d’une bonne qualité de doublage des dialogues. Seul bémol, qui semblera n’être qu’une broutille pour certains, l’image de la France est vraiment très vieillotte, voire franchement ridicule… En témoignent l’officier de police Moue ou encore l’inspecteur Navet. On aime bien l’aspect rétro, mais il faudrait pas nous prendre éternellement pour des hommes coiffés d’un beret portant une baguette de pain sous le bras !
Les Chevaliers de Baphomet 5, la qualité Henkel, ou presque !
S’adressant essentiellement à un public averti et converti, la galette maîtrise parfaitement son sujet. Beau, immersif et intelligent, Les Chevaliers de Baphomet : La malédiction du Serpent est aussi glamour pour un geek que le duo Nico/George lui-même ! Malheureusement, tout n’est pas parfait. Tout d’abord l’animation des personnages s’avère un peu chaotique. Ensuite, on pourra clairement reprocher aux studios britanniques de Revolution Software de ne pas se montrer charitables à l’égard de leurs compatriotes français qui, dans le jeu, ne reluisent ni par leur intelligence, ni par leur sympathie. En dépit de ça, la durée de vie confortable du titre achève d’en faire, malgré tout, un très bonne production !