Tout au long de ces dix dernières années, Traveler’s Tale se sont accaparés les univers des plus célèbres franchises. Star Wars, Indiana Jones, Harry Potter, Batman, tous sont passés par la case LEGO. C’est donc tout naturellement que nous parvient aujourd’hui l’adaptation du Seigneur des Anneaux, et surtout sous sa version Nintendo 3DS. Les nomades auront-ils eux aussi droit à un voyage en Terre du Milieu digne de ce nom ? Réponse dans ce test.
Test de LEGO Le Seigneur des Anneaux sur Nintendo 3DS
Mon LEGO c’est l’plus beau !
Tout d’abord, il faut savoir que le principe des jeux LEGO est de prendre un univers célèbre et riche, pour le revisiter de manière humoristique. Après avoir fait des détours par bon nombre de licences, Le Seigneur des Anneaux et son contenu d’une richesse exceptionnelle semblait être une adaptation prometteuse pour Traveler’s Tale. Or, on se rend compte, après quelques minutes de jeux, que nous n’aurons pas affaire à une version Lego des best-sellers de J.R.R Tolkien, mais bien celle des films de Peter Jackson. En effet, tout commence par le résumé de Galadriel, elfe mystique qui, de nouveau, nous narre l’histoire de l’anneau, de Sauron, etc. Ce sont les mêmes voix, le même texte et les mêmes animations que l’on peut observer à l’écran. Les fans seront ravis, mais pour l’originalité, il faudra attendre la fin de ce monologue : surprise ! Le joueur a droit à une séquence inédite, la fameuse bataille pour la Terre du Milieu ! Oui, la cinématique s’arrête lorsque ce bon vieux Isildur tranche le doigt de Sauron, et s’en va vers le volcan, pour y détruire l’anneau. Le film, lui, ne fait que raconter ce passage, mais ici, vous y jouez. On comprend donc que les développeurs aient pioché, tout au long des trois films, parmi les séquences cultes, pour les adapter. Par ailleurs, le virage opéré par la franchise Lego, à savoir le choix de faire parler les personnages, prend ici tout son sens, car on n’imagine pas jouer aux trois films avec des onomatopées ou des grognements en guise de dialogues. Non, ici les personnages communiquent par le biais de cinématiques, ou par des textes pendant un niveau. Le seul problème est que toutes les voix ont été changées, et qu’il est plus difficile d’assimiler, par exemple, le personnage de Gandalf avec une voix de vieillard autre que celle du film. Reste à savoir si c’est une spécificité de la version française, ce qui serait toutefois étonnant. Comme dit plus haut, seule Galadriel garde sa voix d’origine, on peut donc imaginer que le passage a été repris tel quel du film. D’autre part, les musiques oscarisées du compositeur Howard Shore sont présentes pour le plus grand bonheur des fans. De plus, là où la Nintendo DS offrait un rendu sonore moyen, sa petite sœur prend les devants, avec une qualité d’écoute optimale, et ce pendant les cinématiques, comme pendant le jeu. Le tout fait que LEGO Le Seigneur des Anneaux offre une qualité esthétique rare pour un jeu LEGO. Pour ce qui est de la 3D, la majorité des joueurs finira par la désactiver au bout de quelques heures de jeu, mais force est de constater que les designers ont prévus des arrières plans dynamiques, renforçant encore un peu plus l’immersion et donnant une raison d’exister à cette 3D.
Une fidélité discutable
En revanche, si les environnements sont très satisfaisants, les choix graphiques de certains personnages sont tout simplement médiocres ! Prenez l’exemple de Sauron : Prince des Ténèbres, sombre, maléfique, et tout autre adjectif synonyme de peur. Toujours est-il que dans cette adaptation, Sauron n’est rien de plus qu’une asperge rachitique et grisâtre, qui passe son temps à hurler sur ses orcs. Vous l’aurez compris, certains personnages sont clairement ratés, et le problème est quelque part le même pour ce qui est des hobbits. En effet, comme chaque fan qui se respecte le sait, les hobbits sont plus petits que les nains, qui eux-mêmes sont regardés de haut par les elfes ou les hommes. Or, ici, tout le monde est à la même taille ! Les spécificités des races sont complètement oubliées. Du coup, le fait que les hobbits puissent passer par les passages étriqués semble illogique. Quand on sait que Peter Jackson s’est arraché les yeux pour éviter ce problème dans ses films, on peut se demander si Traveler’s Tale s’est réellement intéressé à la série. La question n’est pas de respecter cela à la lettre, mais rendre un hobbit plus petit qu’un homme ne semble pas être une difficulté insurmontable. D’autant que pour ce qui est des graphismes en eux-mêmes, chapeau Traveler’s Tale ! Il est étonnant de voir l’aisance avec laquelle des briques en plastiques peuvent s’intégrer dans des décors divers et variés. En d’autres termes, l’univers Lego apporte sa pierre à l’édifice et permet au soft de garder son style d’origine. Les cinématiques, elles, atteignent une qualité admirable pour une console portable. A titre de comparaison, la version Wii atteint très certainement ce niveau-là. Navrant, donc, que le problème des personnages vienne entacher ce bon point.
Une épopée c’est long, surtout vers la fin
Au-delà de la patte graphique LEGO, ces jeux se sont toujours distingués par une durée de vie colossale. Une fois encore, il est question de détruire une grande partie des environnements pour récupérer des pièces, qui seront échangées au magasin, contres des personnages, des astuces, ou des bonus rigolos. Il ne faut pas non plus oublier que les franchises adaptées en Lego fourmillent la plupart du temps de personnages, la saga Star Wars en est un bon exemple. Lego Le Seigneur des Anneaux ne fait pas exception à la règle, puisque le jeu comporte plus de 80 personnages, tous rejouables. A vous de les choisir en fonction de leurs capacités, comme la force, l’agilité, etc. Petite parenthèse : Les personnages de l’univers de Tolkien apportent plusieurs nouveautés au niveau des capacités, car vous pourrez désormais pêcher, nager, allumer des feux, et bien d’autres actions encore ! Une façon de plus de se différencier des autres jeux estampillés Lego. Pourtant, force est de constater que les niveaux sont assez courts à parcourir, plus que d’habitude. Il est d’avantage question d’aller d’un point A à un point B, et de répéter les manœuvres pour y parvenir. Un principe redondant, donc, c’est pourquoi on se pose la question de savoir si les joueurs prendront la peine de finir le jeu, même une seule fois. D’ordinaire, ce genre de phrase finirait par « seuls les fans de Tolkien iront jusqu’au bout du périple » mais non, LEGO Le Seigneur des Anneaux fait plus office de jeu auquel on joue par session, un ou deux niveaux à la suite. Ce sont les fans de LEGO qui finiront le soft, et y retourneront plusieurs fois pour tout débloquer. On peut donc dire que cette toute dernière adaptation LEGO est réussie, mais plus d’originalité aurait été la bienvenue. Toutefois, les superbes cinématiques et les environnements retranscrivent sincèrement l’ambiance et l’univers des films. La durée de vie, enfin, atteindra un nombre d’heures conséquent, mais dépendra grandement de l’implication du joueur. Un bon jeu à trouver au pied du sapin pour les plus petits, ou pour les plus grands fans. Dans tous les cas, Traveler’s Tale gagne son pari !