Test La Terre du Milieu – L’Ombre du Mordor [PS4]

La Terre du Milieu – L’Ombre du Mordor a débarqué sur plusieurs plateformes il y a peu. Dans ce titre issu de l’univers du Seigneur des Anneaux de Tolkien, vous serez amenés à contrôler Talion, un garde de la Porte Noire qui voit sa vie chamboulée par l’arrivée d’Uruks qui vont le tuer lui ainsi que sa femme et son fils. Condamné à errer dans ce monde en immortel et aidé par une âme qui cohabite avec lui, il devra retrouver La Main Noire, ce sorcier de Sauron qui l’a maudit pour pouvoir le vaincre et ainsi passer de l’autre côté pour rejoindre les âmes de sa famille. Le jeu qui a beaucoup fait parler de lui avant sa sortie pour ses nombreuses inspirations est-il à la hauteur de nos attentes ? Réponse tout de suite.

Test de La Terre du Milieu – L’Ombre du Mordor sur PlayStation 4

Bienvenue au Mordor

La première chose qui frappe le joueur lorsqu’il démarre le jeu, ce sont ses graphismes sombres. En effet, le titre prend place sur les terres du Mordor et ces dernières sont dévastées par la présence de l’armée de Sauron. D’autant plus que cette région est très rocailleuse, d’où un ton général plutôt grisâtre. Ceci dit, le tout est très détaillé et la faune et la flore sont en adéquation totale avec ce que l’on imagine de cette région dans l’oeuvre de Tolkien. Pour ceux qui auraient aimé parcourir les gigantesques plaines de la Comté, vous voilà prévenus ! Les graphismes sont tout de même superbes (nous sommes sur PlayStation 4) et les personnages sont également extrêmement détaillés. Là où La Terre du Milieu – L’Ombre du Mordor fait fort c’est dans la gestion des ennemis de Talion. Contrairement à d’autres jeux du même type, chaque ennemi affronté a sa propre identité et personnalité. Ce qui donne des personnages amis et alliés tous différents les uns des autres. Mais j’y reviendrai. Niveau ambiance aucun problème, les musiques sont excellentes et s’accordent parfaitement avec les moments vécus par le joueur, il en va de même pour les sons et les voix des personnages même si l’on peut regretter une absence de voix originales au détriment d’une version française intégrale. Laisser le choix au joueur aurait pu être un plus pour les fans.

Assassin’s Arkham Mordor

Parlons un peu du gameplay du titre, ce dernier ayant fait polémique au vu de ses nombreuses inspirations. La principale étant bien évidemment Assassin’s Creed. La Terre du Milieu – L’Ombre du Mordor en a en effet repris beaucoup d’éléments. On peut le percevoir dans les déplacements du personnage, dans sa façon de grimper ou encore quand on jette un œil à la carte avec les icônes correspondant aux missions principales, annexes etc… S’il est vrai qu’il est difficile d’innover dans ce domaine-là, cela a au moins l’avantage de ne pas perturber les habitués. Si Assassin’s Creed a été la source d’inspiration principale concernant les phases d’exploration, une autre série a également servi aux développeurs : Batman Arkham. En effet, les combats en sont fortement inspirés avec un système de combos permettant à certains paliers de déclencher des attaques ultimes ou de zone ainsi qu’un système de contre-attaque permettant d’annuler un coup ennemi en appuyant sur la bonne touche au bon moment. Ce système est excellent au demeurant puisqu’il permet d’ajouter de la difficulté à des combats contre plusieurs adversaires. On retrouve ainsi le plaisir de se sentir à la fois puissant (puisqu’on tue plusieurs adversaires en même temps) mais vulnérable malgré notre immortalité (submergé on se fait tuer en un rien de temps). Là où La Terre du Milieu – L’Ombre du Mordor se démarque de ses concurrents c’est dans la mort du personnage. Immortel il l’est bel et bien, néanmoins il possède une jauge de vie comme tout bon héros de jeu vidéo. Une fois la barre vide vous revenez à la vie mais le temps a passé et l’orque ennemi qui vous a tué a pu être promu Capitaine et gagner en puissance. Si vous succombez d’une autre manière, vos adversaires connus peuvent également évoluer dans l’armée de Sauron. Là où un Batman ou un Assassin’s Creed vous propose de recommencer sans pénalité, ici vous verrez que de nombreuses morts consécutives n’arrangeront pas vos excursions dans le Mordor.

À la guerre comme au Mordor

Le point le plus intéressant dans cet aspect du jeu c’est bien évidemment d’enrichir le côté « armée » pour l’ennemi. Si un simple soldat vous tue il peut passer Capitaine puis évoluer pour pourquoi pas devenir Chef de guerre. Toute cette hiérarchie et la personnalité des Orques donne à cet univers une cohérence et un réalisme très appréciables. Vous serez donc amenés à tuer des Orques avant qu’ils ne grimpent trop dans la hiérarchie via des missions annexes dans lesquelles vous allez devoir empêcher un festin d’alcool, un duel et autres joyeusetés. Mais libre à vous d’intervenir ou non. Si vos ennemis progressent, Talion ne sera pas en reste grâce à un arbre de compétences assez complet ainsi qu’à un système de runes activables via ses armes. Les runes se gagnent en tuant des capitaines et sont spécifiques à l’une de vos trois armes et ont chacune un effet différent. En effet, dans La Terre du Milieu – L’Ombre du Mordor, lorsque vous tuez des ennemis, vous gagnez de l’expérience qui vous permettra de débloquer de nouvelles compétences (plus de santé, chevaucher des Cargors, etc.) mais vous avez également une jauge de Pouvoir. Ce dernier s’acquiert en tuant des capitaines et en réussissant des sous-quêtes. Vous pourrez ainsi avoir accès à de nouvelles parties de l’arbre grâce à ce système. Cela pousse le joueur à enchaîner les attaques sur les capitaines orques pour progresser. Pour vaincre les capitaines plus facilement, il vous faudra apprendre leurs faiblesses pour les exploiter. Ces renseignements se glanent sur certains orques que vous posséderez grâce à votre pouvoir et que vous forcerez à parler. Toutefois, si l’idée est vraiment intéressante et bien exploitée, on regrette qu’elle s’essouffle passée la dizaine d’heures de jeu. Le gameplay en devient ainsi assez répétitif. Ce qui est dommage vu la qualité globale de l’ensemble.

Talion d’Achille

Vous l’aurez compris, tout n’est pas rose dans La Terre du Milieu – L’Ombre du Mordor. Si le jeu est bourré de bonnes idées, la plupart ne sont pas nouvelles et ne sont pas exploitées pleinement. On regrettera comme je l’ai souligné plus haut, la répétitivité qui s’installe après une dizaine d’heures de jeu. Le scénario, s’il est intéressant, est un peu en deçà de ce qu’on est en droit d’attendre sur une licence comme Le Seigneur des Anneaux. Si l’on rajoute une difficulté mal dosée avec des passages parfois à la limite de l’impossible ou le fait que certains capitaines apparaissent pour vous affronter comme par hasard quand vous sortez d’un combat difficile et vous obtiendrez une légère frustration. Si l’aspect technique du jeu et son gameplay ne sont pas à remettre en cause, nous sommes en droit de nous demander si à trop vouloir s’inspirer de la concurrence, La Terre du Milieu – L’Ombre du Mordor ne peinerait pas à trouver son identité propre. Clairement, sans la licence de Tolkien, le jeu serait passé plus inaperçu. Mais tout cela n’est heureusement pas assez gênant pour vous empêcher d’apprécier le titre à sa juste valeur. Le nombre de missions principales s’élève à 20, ce qui paraît peu, mais il y a une quantité incroyable de choses à faire à côté. Entre les défis de chasse et de récolte, la collecte d’artefacts, la chasse aux capitaines et les missions annexes en rapport avec votre équipement vous aurez de quoi faire.

Conclusion de La Terre du Milieu – L’Ombre du Mordor

Le jeu s’adresse avant tout aux fans de la licence de Tolkien mais également à ceux ayant apprécié les séries Assassin’s Creed et Batman Arkham tant le système de jeu s’en rapproche. Le titre est bourré de qualités mais possède également des défauts pouvant rebuter certains joueurs, comme cette répétitivité au bout d’une dizaine d’heures de jeu ou sa difficulté par moments. Mais pour un coup d’essai, notre ami Talion a réussi son pari. Celui de nous propulser dans cet univers où Sauron tente de revivre et où l’on doit écraser son armée qui semble infinie. L’ambiance adulte du titre et ses nombreuses morts sanglantes ne le destinent toutefois pas à un jeune public. S’il ne s’agit pas du jeu de l’année, il possédera assurément le titre de jeu de la rentrée 2014 dans sa catégorie. Reste maintenant à voir si Warner Bros compte faire une (ou plusieurs) suites au titre pour tenter d’en faire une série à succès comme peuvent l’être ses modèles. Pour connaitre en détails les ajouts du DLC chasseur de la bête, suivez le lien.

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