Il est venu, il a roulé, mais a-t-il vaincu ? Gran Turismo 6 vient de débarquer sur la console (désormais obsolète ou presque) de Sony. Avec un contenu gargantuesque, le soft possède en tout cas de solides atouts pour se faire une petite place dans la course des jeux qui sortent sur la fin de vie de la plateforme. Inspirez fort, étirez-vous, chaussez vos lunettes, enfilez votre casque, vos gants, votre combinaison, votre coque, votre protège-slip; embrassez vos enfants, votre femme, votre maîtresse, votre époux, vos parents, vos grands-parents, votre animal de compagnie et surtout, ne vous retournez pas, car il est grand temps de passer la première pour rejoindre notre test de Gran Turismo 6 !
Test de Gran Turismo 6
Et Dieu créa la roue
Rappelez-vous, c’était en 3100 avant J.-C, un petit marchand de légumes inventait la roue, ce système extraordinaire qui permet le bon fonctionnement de la plupart de nos moyens de transports. Plus de cinq mille ans plus tard, Sony surfe sur la vague du succès et lance Gran Turismo 6, nouvel épisode de la célèbre franchise de jeu de course. L’expérience de conduite est-elle de qualité ? Grande question à laquelle nous allons tenter de répondre. Pour commencer, tous les ingrédients sont réunis pour faire de la galette une réussite. En effet, on retrouve le mode carrière, déjà présent dans les opus précédents. Rien de nouveau sous le capot à ce niveau, puisqu’il s’agira d’enchaîner différentes courses avec un niveau qui augmentera de façon progressive, de la Classe novice jusqu’à la Classe Super.
Comme à l’accoutumée, le passage entre les catégories sera régi par l’obtention d’un permis. Il consiste en une série d’exercices techniques, comme par exemple la manière d’aborder un virage. Cet aspect du jeu, très soigné, permettra de commencer avec un véhicule de base. Il vous faudra l’acheter à l’aide du petit pécule qui vous est alloué au départ du jeu. N’espérez pas pour autant vous jeter sur la première Audi qui passe, car il vous faudra revoir vos ambitions à la baisse avant d’envisager de faire l’acquisition d’un bolide imbattable. En effet, ce n’est qu’en gagnant différentes courses que vous pourrez cumuler assez de crédits pour vous payer quelque chose de plus clinquant qu’une 2 CV… Eh oui, comme dans la vraie vie, les meilleures choses se méritent. De là à dire qu’il faut « rouler plus pour gagner plus », il n’y a qu’un pas que nous ne nous risquerons pas à franchir !
Fais rouler ton tacot , tu toucheras le magot !
Outre une multitude de circuits -38 au total-, parmi lesquels quelques petits nouveaux (la Goodwood Hillclimb, le Silverstone Circuit ou le Brands Hatch pour ne citer qu’eux), le soft propose aussi un degré de personnalisation des véhicules assez poussé. Rien de vraiment inédit, car cette option était déjà présente dans l’épisode précédent. Cependant, force est de constater que les développeurs de Polyphony Digital ont mis le paquet en terme de possibilités : Gran Turismo 6 permet de régler chaque paramètre de votre voiture; de la carrosserie aux suspensions, en passant par l’équilibrage, tout est à améliorer et à paramétrer à l’envie. Un petit plaisir qui permettra aux plus téméraires d’investir dans un véhicule afin de booster ses capacités. Bien entendu, améliorer une coccinelle aura forcément des limites, et il s’agira tôt ou tard de s’offrir un véhicule un peu mieux armé pour la compétition… Tout cela pour dire que vous aurez aussi tout le loisir de stocker vos différentes voiture dans votre garage.
En plus du mode carrière, gros atout de la campagne solo, les « défis de la pause café » offriront un peu de répit aux compétiteurs en herbe. L’occasion par exemple de renverser un maximum de plots dans un temps donné. Un passe-temps qui a quand même ses limites, il ne sert à rien de se le cacher… À cela s’ajoute aussi un certain nombre d’événements spéciaux, des salons automobiles notamment, grâce auxquels le joueur aura l’occasion de s’essayer à la conduite d’un grand nombre de voitures. Tous ces éléments font de Gran Turismo 6 un jeu complet à bien des égards, d’autant plus que l’ambiance sonore sur la piste est convaincante. Reste à apprécier malgré tout la qualité du gameplay ainsi que les performances graphiques du titre. Or, de ce côté là, on peut tout de même constater que la production de Sony tient décidément bien la route !
Et la conduite fut(ée)
En terme de sensations, la conduite offre un vrai ressenti, notamment dans les virages, où le type de suspension utilisé et les conditions climatiques peuvent changer la donne de façon radicale. Visuellement, la galette est assez convaincante, avec notamment des véhicules finement modélisés, bien que certains effets d’ombre connaissent un peu d’aliasing. Petit bémol aussi pour les effets de lumières sur les pistes de nuit : la gestion des phares n’est pas particulièrement réussie. Globalement donc, la qualité est au rendez-vous, et le réalisme avec. Chaque véhicule dispose de sa propre tenue de route, élément qui poussera le joueur à s’essayer à toutes sortes de voitures ou de karts. Dans tous les cas, il reste une mesure de prudence à adopter : ne pas accélérer en continu, au risque de voir sa course se terminer brutalement par un sortie de route. Si au niveau du gameplay le jeu est une vraie réussite, il est regrettable de constater que le challenge en mode solo est finalement assez faible. Certes, le soft dispose d’un contenu colossal, mais la durée de vie en solitaire est un peu chimérique, et ce malgré plus de 1200 véhicules différents. La faute à une difficulté mal dosée, qui permettra aux pilotes de remporter un peu trop facilement toutes les courses. Plus dure sera d’ailleurs la chute en multijoueur !
Parlons justement du mode online ! Avec une capacité d’accueil qui s’étend jusqu’à seize joueurs, Gran Turismo 6 permet la création de lobby dont les options de configuration sont très nombreuses, comme par exemple le type de pneus ou l’activation ou non de l’aide à la conduite. Le vrai challenge commence alors à ce niveau du soft, car c’est en se frottant aux autres joueurs que vous aurez le regret de constater que le mode carrière est d’une facilité déconcertante. Hors de question de se relâcher en ligne, le défi est bien réel. Un plaisir pour tous les adeptes de confrontation au volant mais aussi une triste réalité pour les joueurs du dimanche : à bien des égards, la galette s’adresse à des gamers aguerris, car il est assez rare de tomber sur des adversaires dont le niveau est bas. Mieux vaut donc s’entraîner durement avant de se lancer dans des courses en ligne !
Vroum, quand votre cœur fait vroum
Un joli programme, voilà ce que nous réserve Gran Turismo 6. Assurément, les aficionados de belles mécaniques seront séduits. Bien sûr, cet épisode ne révolutionne pas la franchise. Néanmoins, il parvient à tirer son épingle du jeu en s’appuyant sur tout ce qui a fait le succès de la franchise par le passé : une foule incroyable de voitures, un mode carrière complet et des graphismes de qualité. « Divertissement de bonne facture », voilà certainement ce qui résume le mieux le soft. On regrettera tout de même la facilité un peu poussive du mode carrière. Un point négatif qui risque de gâcher le plaisir de certains.