Aujourd’hui, rendez-vous avec l’univers très particulier des jeux de rôle japonais. L’heureux élu n’est autre qu’Atelier Escha and Logy :Alchemists of the dusk sky, nouvel opus de la série des Atelier, initié en 2006 avec Atelier Iris : Eternal Mana sur Playstation 2. Édité par Koei, le soft propose cette fois deux nouveaux héros; Logy et Escha (prononcer Eska). Ce duo est-il de choc et de charme ? La réponse dans le test qui suit.
Au commencement, il y avait beaucoup de dialogues
Avant d’entamer une relation amoureuse, il faut toujours commencer sur des bases saines, et se montrer honnête. Considérons que pour un test de jeu vidéo, la procédure est la même ! C’est donc tout naturellement que nous commencerons avec ce qui se révèle être le plus pénible dans Atelier Escha and Logy : la mise en route du jeu. En effet, si la galette a le mérite de proposer un scénario et une trame narrative soignés, il n’en demeure pas moins que tout est très long en se mettre en place. Au début du jeu, vous aurez ainsi le choix entre incarner Escha ou Logy. Une prise de décision qui ne vous empêchera malheureusement pas de subir une séance de dialogues interminables. Bien sûr, l’importance de créer les bases d’un univers est indiscutable, surtout dans un RPG. Néanmoins, Atelier Escha and Logy pousse un peu trop loin le vice, puisque durant plus d’une heure trente, vous n’aurez pas d’autre loisir que de vous déplacer en ville, rencontrant sans grand plaisir les personnages qui composent l’histoire. Si les animations avaient été un peu plus élaborées, cela aurait été certainement plus plaisant… mais ce n’est pas le cas. D’autant plus que certains dialogues sont simplement constitués de vignettes fixes sur lesquelles le texte est ajouté. Bref, c’est un peu frustrant, mais heureusement, une fois que le jeu est lancé on a tout le loisir de découvrir un univers qui vaut vraiment le coup qu’on s’y intéresse.
Atelier Escha and Logy place le joueur au sein d’un univers où l’alchimie est un art mis au service de la population. L’histoire commence lorsque Logy, citadin pur et dur et alchimiste formé dans la capitale, débarque dans la petite bourgade de Colseit pour y proposer son aide. Il est alors intégré, aux côtés d’Escha, alchimiste autodidacte et naïve, au sein d’un cellule de recherche spéciale destinée à enquêter sur les différents événements qui se produisent dans la région. Bien que possible, le choix entre le personnage d’Escha ou Logy n’aura pas beaucoup d’impact sur la trame principale, si ce n’est au niveau de quelques détails. Dans tous les cas, on prendra un réel plaisir à découvrir l’histoire de chacun, car comme vous vous en doutez certainement, le duo présente deux profils bien distincts. Logy est en effet un jeune homme habitué aux grandes villes. Il est à la fois décontenancé par le manque de moyens de Colseit et impressionné par ce que sa coéquipière, Escha, est capable de réaliser à l’aide d’un chaudron, instrument totalement dépassé pour un alchimiste moderne. La jeune fille, quant à elle, est native de Colseit, et ne connaît pas grand chose au monde. À vrai dire, elle est l’archétype même de
greluche de base la naïveté et de la fraîcheur.
Alchimie, cueillette et combats
Parmi les aspects positifs du jeu, on retrouve une ambiance sonore vraiment sympathique. Atelier Escha and Logy :Alchemists of the dusk sky dispose de thèmes vraiment mignons qui illustrent bien les différentes ambiances : la petite ville de campagne, les ruines abandonnées, les phases de combats, etc. En terme de gameplay, la subtilité reste la principale caractéristique du soft. Le jeu associe en effet un système d’alchimie avec des phases d’exploration, de récolte et d’affrontements au tour par tour. Le résultat donne quelque chose d’équilibré et d’addictif. L’alchimie tout d’abord, permet de « crafter » différents items en fonction du niveau d’alchimie du personnage. Bien entendu, pour ce faire, il faudra récupérer les ingrédients nécessaires, soit en les achetant auprès des commerçants, soit en se rendant en dehors de la ville.
Partir à l’aventure pour cueillir de nouvelles plantes ou récolter des objets ne se fait pas à la légère. C’est une expédition périlleuse qu’il convient de préparer. Par exemple, si Marion, votre supérieure, vous confie une mission, il va falloir prendre en compte plusieurs éléments. Tout d’abord, Atelier Escha and Logy repose sur un système de temps. Dans les faits, il s’agira de mener à terme une mission dans un temps imparti, sachant qu’il faut garder à l’esprit la durée de déplacement sur la World map et la durée de création de l’équipement par alchimie. Tout objet (potion de santé ou d’XP) ou toute arme, nécessite en effet un temps de préparation différent. Avant de partir en expédition, il faut donc veiller à préparer soigneusement ce que l’on souhaite emporter. Si vous vous retrouvez à cours de potion vie, vous perdrez un temps précieux en faisant l’aller-retour entre la ville de Colseit et le secteur de votre quête ! Cette caractéristique a le mérite de rendre l’aventure plus vivante, ce qui soit dit en passant n’est pas un luxe et compense d’autres aspects moins agréables. En effet, quand on se penche du côté des graphismes et des animations, le constat est mitigé.
En dents de scie
Atelier Escha et Logy n’est pas un canon de beauté mais les personnages sont tout de même bien modélisés. La grande réussite est sans aucun doute le cel-shading, qui donne un effet manga particulièrement bien senti. Malheureusement, la qualité des animations est tout simplement limite. En effet, les dialogues et les nombreux passages narratifs nous servent continuellement les mêmes expressions, les mêmes mimiques, ce qui donne un air totalement figé aux personnages. On peut supposer dans un premier temps qu’il s’agit d’un parti pris, mais en observant l’animation d’Escha ou de Logy pendant les phases d’exploration, on comprend rapidement qu’ils manquent vraiment de souplesses. Les décors sont quant à eux assez vides, ce qui ne relève pas trop le niveau… Tout cela est bien regrettable, mais il ne faut pas pour autant oublier que nous avons affaire à un jeu de rôle, avec des combats au tour par tour. Eh bien justement, qu’en est-il ?
Le titre offre aux joueurs des batailles contextuelles qu’il est possible d’éviter. La confrontation n’est donc pas inévitable, mais sachez cependant que pour mener à bien certaines quêtes, vous devrez nécessairement vous frotter aux monstres qui peuplent les contrées inexplorées. Une fois l’affrontement commencé, l’écran fera place à un système de tour par tour assez classique mais efficace. De plus, vous disposez, assez rapidement dans l’aventure, de compagnons qui feront monter à six le nombre de personnages jouables en combat. Trois sont directement engagés dans la batailles, tandis que les autres resteront en retrait, mais restent susceptibles de prendre le relai à tout moment. L’ensemble est assez dynamique et la difficulté est quant à elle bien équilibrée. Deux bons points auxquels s’ajoutent des effets de lumière et des couleurs un peu flashies (dans le bon sens du terme) qui rendent le tout très agréable à regarder.
Vivent l’aventure et l’alchimie
Que vous choisissiez d’incarner Logy ou la petite Escha(pade), Atelier Escha and Logy : Alchemists of the Dusk Sky vous proposera une aventure très riche en contenu. On y retrouve une vraie poésie, à condition bien sûr d’être prêt à s’immerger dans cet univers qui, malheureusement, n’est disponible que dans la langue de Shakespeare. Au passage, les puristes apprécieront d’ailleurs le fait de pouvoir entendre les voix japonaises originales. Toutefois, la galette n’est pas à mettre entre toutes les mains. En effet, nous sommes face à un genre ultra-codifié, qui ne répondra peut-être pas aux attentes des joueurs occidentaux.
Certes, les habitués de jeux de rôles seront certainement comblés par la richesse et la fraicheur qui se dégagent de ce titre, mais cela n’exclut pas que les néophytes puissent prendre un réel plaisir à découvrir le jeu… à condition tout de même de s’armer de patience face à l’ennui que suscitent certains dialogues et, surtout, de supporter la trop longue mise en place du jeu, qui risque sérieusement d’en décourager certains… Un gamers averti en vaut deux !